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Ecologie vraie et réelle..
15 février 2016

La guerre de 1914-1918.. fabrications traditionnelles et modernisation industrielle durant la Grande Guerre..

Photo-femmes-en-1914-1918

 

Photo ci-dessus, des femmes durant la guerre de 1914-1918..les maris étant partis à la guerre.

Nourrir et vêtir le soldat

En janvier 1916, le photographe Gabriel Boussuge entreprend en province une grande tournée de reportages photographiques presque exclusivement consacrée à l’industrie. Il visite des établissements qui se consacrent en partie à des fabrications militaires mais il s’intéresse aussi à des productions civiles qui illustrent le savoir-faire traditionnel français. Avant de quitter Paris, il se rend à l’exposition de « La Cité reconstituée » où sont présentées des habitations provisoires destinées aux régions qui seront à reconstruire. Ces édifices sont les ancêtres de nos modernes préfabriqués. L’entreprise Cohier, de Dourdan, propose par exemple sur un panonceau des constructions brevetées « composées de parties interchangeables complètement, en ciment armé pour l’extérieur, en plâtre et liège pour l’intérieur… d’un montage rapide et facile », déclinées en diverses dimensions et apparences. Les Constructions ogivales Farcot, dont les ateliers sont à Honfleur, commercialisent des hangars métalliques et arborent une pancarte vantant un nouveau modèle, « l’habitation à soi – livrée en 10 jours ». Traversant ensuite l’actuelle région Centre, Boussuge visite à Orléans l’usine Rivière qui fabrique du matériel agricole moderne, locomobiles à vapeur, batteuses et presses à foin. Pour promouvoir la mécanisation, le ministre du Commerce Étienne Clementel a mis sur pied un service de la motoculture. À Châteauroux, une manufacture de tabac travaille pour les troupes. Faisant escale à Limoges, l’opérateur photographie aux ateliers Haviland, entreprise emblématique des arts de la table, toutes les étapes de la fabrication de la vaisselle fine : coulage, calibrage, modelage de pièces ouvragées, peinture des décors, émaillage, retouche, dorure, cuisson et emballage de la production dont une partie est exportée aux États-Unis. Décrivant ensuite une grande boucle vers l’Anjou, la Vendée, le Sud-Ouest, le Massif central, la région lyonnaise et l’Isère, il alterne les reportages dans des établissements travaillant pour l’armée – coutellerie de Thiers où sont fabriquées les baïonnettes – et des entreprises fabriquant des produits typiquement français (pastilles Vichy, dentelle du Puy, tapis d’Aubusson, ganterie de luxe grenobloise, chapellerie de Caussade, dont les canotiers sont mis en caisses pour être exportés vers Gibraltar et l’Afrique du Nord). Il importe de montrer à l’arrière et aux pays importateurs de produits français que, bien que les moyens de l’industrie nationale soient en grande partie consacrés à la guerre, les activités traditionnelles ne sont pas délaissées et que les marchés intérieurs et internationaux peuvent être correctement approvisionnés.

Photo-Thiers-coutellerie-polissage

 

Photo ci-dessus d'une coutellerie de Thiers.

Thiers (Puy-de-Dôme). Fabrique de coutellerie, manches et couteaux. Atelier de polissage.

Le secteur agro-alimentaire n’est pas oublié, étant donné son importance pour l’approvisionnement des troupes. Le chocolat, produit emblématique de la gastronomie mais également denrée couramment consommée dans les tranchées, fait l’objet d’un reportage chez Poulain, à Blois. Gabriel Boussuge visite ensuite plusieurs usines de conserves. Dans l’Aveyron, aux conserveries Raynal et Roquelaure de Capdenac, rien n’est encore mécanisé et le remplissage des boîtes de charcuterie se fait à la main : sur un cliché, on distingue les ouvrières, debout autour de tables en bois, qui pèsent d’abord les boîtes métalliques vides, puisent ensuite le pâté dans de grandes bassines, le tassent dans les boîtes, raclent le surplus en se servant du couvercle comme d’une spatule et les déposent sur un plateau. Il en va de même aux conserveries Tyssonneau, à Bordeaux, où on peut voir dans un atelier artisanal un boucher découper les viandes, deux femmes debout effectuant à la main la trituration d’un pâté dans une auge, et deux autres, assises, remplissant avec la préparation des boîtes simplement posées sur leur tablier ; en arrière-plan se distinguent des hachoirs actionnés par des courroies.

 

Photo-Bordeaux-conserves-Tyssonneau

 

Photo ci-dessus de la conserverie Tyssonneau de Bordeaux.

Bordeaux (Gironde). La fabrique de conserves Tyssonneau : la préparation des conserves de viandes.

Aux usines Amieux de Nantes, visitées en janvier 1917 par un autre opérateur de la SPA, Maurice Boulay, la production semble plus importante mais la mécanisation ne paraît pas plus avancée : on y voit des femmes remplissant les boîtes en fer blanc à partir de grandes terrines de grès pendant qu’un ouvrier découpe du poulet au bout de la table. Les femmes portent ensuite à bout de bras vers le sertissage les plateaux alourdis d’une vingtaine de boîtes pleines, sans même l’aide d’un chariot. Les étiquettes sont collées à la main. De plus, à Capdenac, les contenants sont fabriqués sur place dans un atelier où s’effectuent la découpe des feuilles métalliques, la mise en forme, la soudure et le sertissage. Chez d’autres industriels, la fabrication des boîtes vides se fait sur un site dédié, comme chez Saupiquet à Quimper, mais qui appartient à l’entreprise. Cette dernière livre à l’armée au cours de l’exercice 1914-1915 près de 6,8 millions de boîtes, soit l’équivalent de 10 millions de francs de l’époque. L’activité est parfois freinée par le manque de fer blanc, notamment pour les entreprises qui ne bénéficient pas de marchés avec l’armée. Les responsables s’en plaignent auprès de l’administration, arguant du fait que, s’ils ne livrent pas directement l’intendance, ils contribuent à l’approvisionnement du soldat au front par l’intermédiaire des colis expédiés par les familles et les œuvres de bienfaisance.

Gabriel Boussuge porte également de l’intérêt au secteur viticole, visitant le négociant en vins Mestrezat où un officier du 139e régiment d’infanterie procède à une dégustation avant achat. Peut-être est-il chargé de prospecter avant de passer commande pour l’armée ? Le secteur sucrier fait aussi l’objet de reportages : en effet, de nombreuses terres à betterave et les raffineries qui s’y rapportent sont situées dans les territoires occupés du Nord et de l’Est, et les autres régions betteravières françaises sont appelées à les remplacer. Sur les clichés de Boussuge, on voit des Allemands effectuant la manutention des tubercules. En effet, les prisonniers constituent une main-d’œuvre bon marché, moins chère que les travailleurs que l’on fait venir des colonies. On y recourt dans l’industrie mais aussi dans l’agriculture, les collectivités locales, dans les ports pour la manutention, etc. Certains prisonniers restent en France jusqu’en 1920, le secteur productif n’étant pas pressé de s’en séparer.

L’industrie textile, en comparaison du secteur agro-alimentaire, paraît très moderne, comme le montre la fabrique de drap militaire de Châteauroux. D’énormes machines à laver la laine sont alignées dans un atelier et une cinquantaine de métiers à tisser tournent comme des horloges sous une grande verrière. L’opérateur profite de la dimension des bâtiments et de la qualité de l’éclairage naturel pour réaliser des clichés en vue plongeante et des prises de vue accentuant la perspective, qui mettent en valeur les machines et donnent une impression de puissance. Le secteur textile travaille énormément pour l’armée dont les besoins sont considérables : pour le seul hiver 1917-1918, elle commande pas moins de 10 millions de chemises et 20 millions de paires de chaussettes.

Photo-Châteauroux-drap-Balsan

 

Photo ci-dessus de l'usine de fabrication de draps Balsan de Châteauroux.

Châteauroux (Indre). Manufacture de drap de troupe Balsan. Le tissage.

Photo-char-saint-chamond-5

 

Photo ci-dessus, char Saint-Chamond..

Sidérurgie et industrie chimique

Les hauts-fourneaux et les usines du Nord et de la Lorraine étant aux mains de l’ennemi et forcés de travailler pour l’industrie allemande, avant d’être en grande partie détruits en 1918, les bassins du Centre, du Creusot et de Saint-Étienne, qui ne sont pas touchés, prennent le relais. Malgré les difficultés de transport, ils sont approvisionnés en matières premières par l’Angleterre puis par les États-Unis. Le Comité des forges, via un bureau à Londres, coordonne le ravitaillement en fonte, acier, minerai d’hématite et produits réfractaires. L’opérateur Isidore Aubert, au cours d’un voyage en province, s’intéresse plus particulièrement aux aciéries de Saint-Chamond dont la raison sociale exacte est « Compagnie des forges et aciéries de la marine et d’Homécourt ». On y fabrique des pièces d’artillerie de gros calibre sur voie ferrée. La société, qui produit, comme son nom l’indique, des fournitures pour l’industrie lourde et la marine, est aussi spécialiste du rail et construit des locotracteurs de chantier pour voie de 0,63 m. Elle est également productrice du char Saint-Chamond. L’entreprise deviendra ultérieurement Creusot-Loire. Pendant la guerre, elle se trouve à la tête d’un groupe de fabrication qui, comme celui du Creusot, a été formé dès septembre 1914 pour fournir des canons. Au cours de son reportage, le photographe met en œuvre tout son art afin de rendre compte de la puissance industrielle mise au service de l’État par les industriels de la Loire : dans l’atmosphère sombre des ateliers de fonderie, il profite de la lueur des coulées en fusion et de l’incandescence des barres d’acier chauffées à blanc pour réaliser des vues en clair-obscur. Dans les ateliers d’usinage, il utilise les surfaces lisses et brillantes du métal pour capter la lumière et mettre en valeur la matière des pièces et des machines qu’il photographie souvent en contre-plongée, magnifiant ainsi la dimension des gigantesques presses et des tours. Depuis les ponts roulants, il réalise des vues plongeantes sur un canon de 340 mm et l’affût-truck qui portera la pièce. Un an plus tard, en juin 1917, le caméraman Georges Daret utilise les mêmes techniques pour filmer ces fabrications. Juché sur un pont roulant avec sa caméra, il réalise des travellings sur les alignements de canons qui s’étendent à perte de vue dans un atelier puis, redescendu près des énormes tours sur lesquels sont fixés les tubes en cours d’usinage, il en scrute l’intérieur pour montrer le rayage, le rétrécissement de la perspective créant un effet de loupe. La trempe des grosses pièces est l’occasion de filmer, en plan large et à bonne distance, les geysers de vapeur qui s’échappent d’un bassin à l’extérieur.

Photo-aciéries-Saint-Chamond-lingotières

 

Photo ci-dessus des aciéries Saint-Chamond..les lingotières.

Aciéries de Saint-Chamond (Loire). Dans les lingotières.

Photo-aciéries-Saint-Chamond-canon340-marine

 

Photo ci-dessus des aciéries Saint-Chamond, canons de 340 mm.

Aciéries de Saint-Chamond (Loire). Canon de 340 mm en finition.

Passant par Saint-Étienne, le photographe Isidore Aubert se rend à la manufacture d’armes où il observe les conditions de travail du personnel, qui compte de nombreuses femmes mais aussi des hommes d’un certain âge. Aux forges de la Chaléassière, il semble impressionné par le travail des ouvrières munies de lunettes de protection, qui soudent au chalumeau des ailettes sur des torpilles de crapouillots. Les hommes véhiculent ensuite les munitions sur des brouettes et vont les remplir d’explosifs à la main à l’aide de seaux et d’entonnoirs. Hommes et femmes disposent au sein des ateliers de certaines installations « de confort », telle cette table à réchauffer les aliments sur laquelle est disposée une trentaine de récipients de toutes sortes : traditionnelles gamelles en fer blanc du travailleur mais aussi petits faitouts en terre cuite, bols en faïence et plats en porcelaine ; les nouveaux employés apportent leur repas dans la vaisselle dont ils disposent chez eux. Poursuivant vers le sud, il visite les usines chimiques du delta du Rhône : la région produit des matières premières entrant dans la composition des explosifs et des gaz de combat. Aux poudreries de Camargue, il se rend notamment à l’usine d’acide nitrique de Port-Saint-Louis-du-Rhône dont il réalise des vues d’ensemble après avoir photographié les ateliers où sont distillés les produits servant à fabriquer le TNT*.

* T.N.T. pour Trinitrotholuène..autrement dit de l'explosif...

Photo-poudrerie-Port-Saint-Louis

 

Photo ci-dessus de la poudrerie de Port-Saint-Louis.

Poudrerie de Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône). Ensemble de l’usine à acide nitrique.

On ne peut évoquer l’industrie chimique sans mentionner le rôle qu’a joué dans ce domaine le ministre Louis Loucheur, qui remplace Albert Thomas au ministère de l’Armement en septembre 1917. La France manque de chlore après le début des hostilités du fait de la cessation des importations allemandes. Outre la fabrication du chloroforme pour le service de Santé des armées, la substance est indispensable dans de nombreux domaines industriels (solvants, papeterie) et sanitaires (désinfection) mais aussi comme gaz de combat, d’abord sous la simple forme dichlore puis combiné avec diverses molécules qui donnent des formules de plus en plus toxiques, notamment le phosgène. Louis Loucheur et son associé Alexandre Giros possèdent depuis 1916 une usine à Pont-de-Claix, dans l’Isère, la Société du chlore liquide, où ce dernier est extrait par électrolyse du sel marin. On y fabrique aussi des gaz de combat. Le site sera rattaché ultérieurement à l’entreprise Rhône-Poulenc. Plusieurs autres usines des Alpes, notamment dans le massif de l’Oisans, concourent à la fabrication de produits chimiques, telle la Compagnie universelle d’acétylène et d’électrométallurgie, installée dans la vallée de la Romanche au pied d’une importante chute d’eau. L’énergie hydro-électrique fournie par les différents barrages et conduites forcées construits dans cette vallée fait l’objet d’un document commandité par la direction des Inventions : le film La Houille blanche (réf. 14.18 A 1468) montre les retenues de Rioupéroux, Pierre-Eybesse et des Roberts, dont le caméraman prend des vues en contre-plongée magnifiant la puissance de l’eau et des cascades.

Photo-Le-Pont-de-Claix-Isère-gaz

 

Photo ci-dessus de l'usine de gaz de combat de Le-Pont-de-Claix en Isère.

Le Pont-de-Claix (Isère). Dans une usine de guerre, fabrication de gaz asphyxiants. Vue stéréoscopique.

Pour en savoir un peu plus à ce sujet..

http://www.guerredesgaz.fr/Industrie/Industriefrancaise/IndustrieFrancaise.htm

Le reporter de la Section photographique et cinématographique de l’armée Maurice Boulay s’intéresse également à l’industrie en temps de guerre, cette fois dans l’ouest de la France. En Touraine et dans les pays de Loire, il visite différentes entreprises sans rapport direct avec les besoins militaires – imprimerie Mame & Fils, manufacture de chaussures Guerrier et meubles Lefroid à Tours, usine de pâte à papier à Nantes – mais aussi des établissements dont les productions intéressent l’armée. C’est le cas de la tannerie Peltereau à Château-Renault. Le cuir revêt une grande importance à une époque où la traction animale est encore prépondérante ; l’armée en achète beaucoup pour les selles, harnais, brides, rênes, cartouchières, étuis, ceinturons et baudriers. La visite d’usines récemment édifiées est également l’occasion de réaliser des photographies d’architecture mettant en lumière de nouvelles techniques de construction, telle cette charpente en bois lamellé-collé vue à Lyon par Gabriel Boussuge dans un atelier de la société « l’Éclairage électrique ». Les éléments de bois cintrés et maintenus ensemble par de la colle et des brides métalliques sont parfaitement visibles, reflétant la technique mise au point en Allemagne en 1890 et brevetée en France au début du siècle. Peut-être les opérateurs prennent-ils ce type de cliché par hasard, en profitant simplement d’une ambiance lumineuse nouvelle ; en effet, si les consignes qui leur sont données précisent méticuleusement la façon dont ils doivent photographier les églises, à l’instigation du ministère de l’Instruction et des Beaux-Arts, en vue de leur reconstruction ou dans un but de témoignage, il n’en va pas de même pour les usines et ateliers qui ne font l’objet d’aucun conseil. L’architecture industrielle n’est pas la préoccupation de la Section photographique, sauf si elle est détruite et témoigne ainsi de la barbarie ennemie. Toutefois, il semble que les reporters soient sensibles à cette nouvelle esthétique, multipliant ponctuellement les vues intérieures de ces nouveaux bâtiments.

Photo-ateliers-soc-éclairage-Lyon

 

Photo ci-dessus de l'atelier de la société d'éclairage électrique de Lyon.

Les ateliers de la société L’Éclairage électrique de Lyon (Rhône).

Enfin, l’industrie semble inspirer les artistes, si l’on en juge par une exposition organisée en juin 1918 à Paris, où sont exposés plusieurs tableaux de Pierre Bracquemond ainsi que ses dessins préparatoires. Il est le fils de Marie Bracquemond, femme peintre impressionniste, et de Félix Bracquemond, graveur. Il immortalise sur ses toiles ce qu’il a observé dans les usines sidérurgiques du Creusot : presses, machines-outils, marteaux pilons, coulées de métal en fusion dans de grands jets d’étincelles et dégagement de fumées, forges, machines à vapeur en action dans de vastes halls, et même la trempe des pièces dans des bassins extérieurs. L’exposition est photographiée à deux reprises, une première fois par Édouard Brissy le 1er juin et une seconde fois par Paul Queste quinze jours plus tard . On ne peut que regretter que ce dernier n’ait pas utilisé la technique de l’autochrome pour restituer plus complètement l’effet des tableaux.

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Photo ci-dessus d'un dessin préparatoire d'Auguste Bracquemont.

Auguste Bracquemond : la trempe d’un canon. Dessin préparatoire.

Au cours de la Grande Guerre, les secteurs industriels déjà en pointe avant le conflit savent profiter de la période, malgré ou à cause de l’effort à consentir, pour moderniser la gestion de leur production. Fort de la pratique acquise dans l’usinage des munitions en très grand nombre, Louis Renault écrit en 1919 : « Ces quatre années de guerre nous ont appris l’intérêt de l’organisation du travail, les méthodes qui permettent les fabrications les plus délicates sans main-d’œuvre spécialiste ». Ernest Mattern, directeur techniques des usines Peugeot pendant la guerre, déclarera plus tard : « C’est la fabrication des obus qui me montra ce qu’il était possible d’obtenir avec la fabrication en grande série ». Les efforts de rationalisation effectués entre 1914 et 1918 aboutiront au début des années vingt à la généralisation de véritables chaînes intégrées dans le secteur de la construction mécanique. Dans l’aviation, après le creux observé immédiatement après l’armistice, la grande quantité d’appareils disponibles sur le marché permet un démarrage rapide du transport aérien civil, avec les premiers services de courrier au printemps 1919, puis de passagers à l’automne. L’expérience acquise dans les moteurs en étoile aboutit, dans l’entre-deux-guerres, à l’expérimentation au sein du Service technique de l’aéronautique de puissantes machines diesel d’aviation, avant l’invention des turbopropulseurs. En revanche, les industries plus traditionnelles telles que l’agro-alimentaire ou le cuir ne connaissent pas les mêmes avancées techniques et continuent à produire, tout au long du conflit, selon des méthodes encore assez artisanales. Dans un environnement contraint par les pénuries de toutes sortes, notamment le manque de personnel et de matières premières, l’État et les industriels ont réussi à fonctionner pendant quatre années dans le cadre d’une véritable économie mixte, au sein de laquelle ils ont su nouer des partenariats efficaces.

 

La suite, ou plus exactement le début, en remontant..un peu plus tard ou..juste après...

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Commentaires
C
Et pour reparler des femmes ce sont elles qui ont dû faire tourner le pays pendant que les hommes étaient à la guerre ! Que ce soit dans les champs ou dans les usines d'ailleurs ...<br /> <br /> Belle journée !<br /> <br /> Cathy
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R
Cet article m'évoque les récits de mes grands parents sur les deux grandes guerres Mondiales en Isère et dans la Loire.C'est incroyable ce que nos aïeux restés au pays et aux champs ont du fournir comme travail et ce qu'ils ont du faire pour vivre et survivre.
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