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Ecologie vraie et réelle..
17 mai 2016

Jean-Jacques Audubon..Le Français des Amériques.

Jean-Jacques Audubon..Le Français des Amériques.

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Photo ci-dessus, portrait de Jean-Jacques Audubon par John Syme, tableau 

qui se trouve aujourd’hui à la Maison Blanche à Washington..

Un Français en place d’honneur à la Maison Blanche !

Très peu connu des Français, icône pour les Américains..

Audubon reste un chasseur-naturaliste hors du commun.

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Photo ci-dessus d’un tableau représentant Jean-Jacques Audubon assis,

avec son fusil, et son chien à ses côtés, non loin de lui, son cheval.

 

Il est le Français le plus apprécié aux Etats-Unis après le marquis de La Fayette.

Pourtant, la France le méconnait.

 

Il y a bien une petite rue qui porte son nom dans le XII è arrondissement de Paris., mais rares sont ceux qui peuvent mettre un visage ou écrire quelques lignes sur son nom et encore moins conter son histoire.

Outre-Atlantique, la plus grande organisation américaine de protection de la nature porte son nom ( la National Audubon Society ) et sa renommée est telle qu’un exemplaire original de son ouvrage ''Birds of America '' s’est vendu, il y a trois ans de cela, près de 8 millions de dollars (!) chez Christie’s à New York – le record avait été atteint à Londres en décembre 2010 chez Sotheby’s pour une autre édition du même ouvrage à 11,5 millions de dollars (!). Il faut dire que cette œuvre est proprement hors du commun : 435 gravures d’un mètre par 75 centimètres, représentant l’ensemble des espèces d’oiseaux qui peuplent l’Amérique du Nord au début du XIX è siècle.

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Photo ci-dessus, lors de la présentation, avant la vente, du fameux ouvrage ’’Birds of America’’..

Jean-Jacques Audubon, le peintre des oiseaux

Reproduire en grandeur nature tous les oiseaux du continent nord-américain : ce projet insensé, né dans l'esprit d'un peintre autodidacte de génie dans la première moitié du dix-neuvième siècle, donnera naissance à un ouvrage monumental : les Oiseaux d'Amérique, auquel Jean-Jacques Audubon consacrera trente ans de sa vie, et qui deviendra le livre d'art le plus côté du monde et de l'histoire.

Jean-Jacques Audubon fut également le premier, dans une société vouée à la conquête du continent, à militer pour la protection de la nature en dénonçant le massacre des animaux (en particulier des oiseaux) et la destruction des biotopes.

Son œuvre, au-delà de sa valeur artistique et scientifique, nous rappelle notre responsabilité dans la dégradation de notre environnement. C'est l'un des objectifs de l'exposition itinérante.

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Présentation du splendide ouvrage «  Birds of America » avant sa vente par

Christie’s à Londres en 2010 : L’ouvrage sera adjugé 11,5 Millions de Dollars !

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Sur cette photo ci-dessus, on voit bien la taille de ces gravures et l’impressionnant réalisme, en comparaison avec les animaux dans la nature.

Lamartine écrivait de Jean-Jacques Audubon : « Audubon aurait été partout ailleurs un grand philosophe, un grand orateur, un grand poète, un grand homme d’État, un Jean-Jacques Rousseau, un Montesquieu, un Chateaubriand. Là il n’a pu être qu’un naturaliste, un peintre et un descripteur d’oiseaux d’Amérique, un Buffon des États du Nord, mais un Buffon de génie, passant sa vie dans les forêts vierges (...) et écrivant avec l’enthousiasme de la solitude quelques pages de la grande épopée animale de la création. »

L’Ornithologue Alexander Wilson ( ci-dessous ),

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tout comme le zoologiste,

Georges Cuvier ( photo ci-dessous ),

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Photo ci-dessus, portrait de Georges Cuvier..

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Et le prince Charles Lucien Bonaparte ( photo ci-dessus ) :

Ces trois hommes marqueront la vie et le destin d’Audubon.

Audubon..un génie !

Mais ce « Buffon de génie », comme l’appelait Lamartine, se pose aussi et avant tout en chasseur. Lorsqu’il écrit « je dis qu’il n’y a pas d’oiseaux quand j’en abats moins de cent par jour », ne place-t-il pas, indéniablement, la chasse

Au centre de toutes ses activités ? La chasse n’est-elle pas le préalable incontournable à toute observation rapprochée d’un animal et le seul moyen de survie alimentaire ( ce qui fut le cas durant longtemps et au travers des siècles passé à travers le monde..) dans un pays sauvage ? Sur les traces des explorateurs et des aventuriers tels Boone, Clark, Croghan, il errera trente années de la Pennsylvanie aux Rocheuses ( Rocky Mountains..), de la Louisiane au Labrador à pied, à cheval, en chariot, en bateau à travers un pays immense à peine issu de la création ( pays jeune et neuf..en comparaison du vieux continent et de la vieille Europe ), pour mener à bien un projet totalement fou : peindre tous les oiseaux d’Amérique du nord.

Presque un rêve d’enfance.

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Photo ci-dessus, carte avec tracé d’un parcours emprunté par John Audubon.

 

L’expression, à pied, comme à cheval, n’est pas sans rappeler tous les risques que cela comporte, sans parler de fatigue.

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Photo ci-dessus de Jean-Jacques Audubon avec son chien et son arme à la main.

N’oublions pas qu’aux Etats-Unis et à l’époque, ils l’appelaient tous John..

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Photo ci-dessus de John Audubon posant à côté de son chien et avec son cheval à proximité.

Le fait de se déplacer et devoir se déplacer en bateau n’était pas de tout repos non plus, du fait d’embarcations parfois dangereuses que ce soit à bord de radeaux, de troncs d’arbres, comme de barques à fond plat..

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Photo ci-dessus de la Mississippi river avec trois types d’embarcadères, une barque à fond plat, sur la rive opposée, un radeau fait de troncs d’arbres contre la berge et ses fameux bateaux avec leur roue à aubes si caractéristiques.

(Indiana University Lilly Library Bloomington Rafting Downstream 1850 )

A l’époque, les fleuves comme les cours d’eau étaient beaucoup plus tourmentés que de nos jours et pas ’’ modifiés’’ ou ’’ transformés’’ pour faciliter la navigation…

 

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Photo ci-dessus, gravure représentant la Mississippi river à l’époque, loin d’être un long fleuve tranquille..

Naissance et adolescence de Jean-Jacques Audubon

Les circonstances de sa naissance sont peu ordinaires. Son père, protestant Breton, aventurier par vocation, marin par nature, avait fait fortune sur les mers, tantôt guerroyant contre les Anglais, tantôt pratiquant divers commerces dont celui, prospère et à la mode, de la traites des Noirs ( !).

Il avait épousé une habitante de Paimboeuf du nom de Anne Moynet. Mais, au cours d’une traversée vers Saint Domingue où il exploite une plantation, il séduit une passagère répondant au nom de Jeanne Rabin, une Française originaire des Touches. Hébergée chez lui, elle met au monde, le 26 avril 1785, un garçon adultérin auquel elle donne son propre nom : Jean Rabin.

De santé fragile, elle décède rapidement et c’est une Créole qui s’occupe alors de l’enfant.

Cependant, Haïti est en proie à une révolte des esclaves. Par mesure de sécurité, Jean Audubon expédie son fils en France où il possède une belle propriété à Couëron, entre Nantes et la Loire. Débarqué le 26 août 1788, le petit garçon, alors âgé de 3ans, est confié à madame Audubon, l’épouse en titre, qui lui donnera tout l’amour qu’un enfant peut attendre d’une mère.

Elle l’adopte ensuite officiellement par un acte établi à Nantes le «  17 ventôse, an II de la République une et indivisible » ( soit le 7 mars 1794 ).

Le jeune garçon, reçoit une solide éducation car ses parents veulent en faire un gentleman ; il fréquente l’école de la rue de Briord à Nantes, puis l’académie de la place de Bretagne où il reçoit les premiers éléments de dessin et de peinture. Il apprend également à monter à cheval, le maniement des armes et la musique. Cependant, avec un père souvent absent, le garçon pratique régulièrement l’école buissonnière : «  Au lieu de m’appliquer strictement à mes études, écrit-il dans ses souvenirs, je préférais m’associer à des garçons de mon âge qui étaient plus portés à chercher des nids d’oiseaux, pêcher ou chasser, qu’à faire de meilleures études… » Son plaisir est d’observer la nature, et il accumule dans sa chambre des collections de nids, d’œufs, de plantes séchées, de pierres.

Les illustrations d’un livre d’histoire naturelle, un cadeau de son père, où sont dessinés des oiseaux le fascinent : « Pendant des années, je fis et refis des oiseaux. Moi qui avais obstinément blâmé les planches du livre que mon père m’avait donnécombien je fus honteux quand mes patients efforts n’aboutirent qu’à des résultats si misérables qu’à peine pouvais-je moi-même reconnaître l’oiseau que je venais de dessinerLoin de me décourager, ce désappointement irrita ma passion ; plus mes oiseaux étaient mal dessinés et mal peints, plus les originaux me semblaient admirables. » Son terrain de chasse d’alors est une zone marécageuse de 2000 hectares située entre Couëron et Saint-Etienne-de-Montluc, appelée seulement depuis 1996, le marais Audubon.

 

Ci-dessous, un des nombreux aigles immortalisés par Audubon ( ici le ’’GREAT AMERICA SEA EAGLE ’’ )

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Photo ci-dessus, un des nombreux Aigles immortalisés par Audubon.

( ici, le ‘’Great America Sea Eagle’’..)

Ci-dessous, une vue du Mississippi

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Photo de levées ( chargement et déchargement..) de marchandises dans le port de Saint-Louis vers 1871.

La maison natale de Jean-Jacques Audubon à Couëron

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Photo ci-dessus façade avec entrée principale de la demeure, la Gerbetière, devenue musée.

 

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Photo ci-dessus, le côté ouest, avec des sculptures et un panneau surmonté sur un chevalet rappelant une gravure de flamand rose du fameux livre ’’Birds of America’’..

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Photo ci-dessus, pour rappel, présentation du fameux livre  ‘’Birds of America’’, peu avant la vente chez Christie’s..

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Photo ci-dessus, d’un tableau représentant la priopriété de Mill Grove.

Il n’a pas 18 ans lorsque son père, pour le soustraire à la conscription ( déjà..à l’époque.. !), le fait embarquer pour le Nouveau Monde muni d’un faux passeport. Il ne parle pas un mot d’anglais mais se fait appeler pour la première fois ’’ John James’’ Audubon ; il a dans sa poche des lettres de recommandation. En fait, son père l’a chargé de régler un litige avec un co-propriétaire peu scrupuleux au sujet d’une plantation, d’une mine de plomb et d’une maison située à Mill Grove en Pennsylvanie. ’’ John James’’ ne se sent pas de taille à affronter les difficultés notariales ; mais Mill Grove est pour lui un paradis ; il passe ses journées à chasser sur les bords verdoyants des rivières qui arrosent la propriété et tire les oiseaux ( avec du petit plomb pour ne pas les abîmer ! ), il les dessine, les colore à l’aquarelle puis les étudie.

Audubon..l’homme des bois 

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Photo ci-dessus, d’un tableau peint à l’huile, représentant la propriété de Mill Grove.

   C’est à cette époque qu’il prend vraiment conscience de la fascination qu’exerce sur lui la nature sauvage : il rêve alors de consacrer sa vie à l’ornithologie. Pour étudier les migrations de certaines espèces, il imagine de leur lier un fil à une patte, inventant ainsi le marquage-baguage, pratique scientifique courante aujourd’hui. Pour peindre l’animal dans une attitude idéale, il invente également un astucieux système de fil de fer afin de maintenir, dans la pose voulue, le corps de l’oiseau tué, avant qu’il ne se raidisse.

 

Cette technique en fait un pionnier de la représentation de la faune sauvage en milieu naturel et lui donne une sérieuse avance sur ses contemporains naturalistes, déjà célèbres.

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Photo ci-dessus, en noir et blanc, plus récente, de Mill Grove..House..

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Photo ci-dessus, actuelle, de la propriété de Mill Grove House.

( Mill Grove House front..)

Cette maison a été transformée en musée et maison de recherches et d'études..

 

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Photo ci-dessus de Lucy Bakewell.

   Peu de temps après son arrivée en Amérique, John James rencontre Lucy Bakewell, fille de son voisin, qu’il épousera et avec laquelle il aura deux garçons. Mais il n’a pas trouvé le moyen de gagner sa vie et s’est montré incapable de résoudre les problèmes de Mill Grove ; il n’a plus d’argent et vit aux crochets de la famille Bakewell ; il est amoureux de Lucy mais il ne peut l’épouser faute de moyen d’existence.

Commencent alors de longues années où John James tente de concilier sa passion pour l’ornithologie et les impératifs du quotidien. Il n’est pas sans volonté mais de naturel nonchalant et insouciant ; son père lui impose alors un associé, un certain Ferdinand Rozier, censé l’aider à monter une affaire. 

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Photo ci-dessus de Jean Ferdinand Rozier.

A cette époque, c’est vers l’ouest qu’il faut tenter l’aventure : pourquoi pas Louis-ville dans le Kentucky ? Il faut d’abord faire cinq cent kilomètres en chariot attelé à six et traverser les Appalaches pour atteindre Pittsburgh. 

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Photo ci-dessus d’un chariot d’époque, attelé, à six chevaux.

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Photo ci-dessus de Pittsburgh, lors de l’incendie du chemin de fer en 1877 ( le 8-11-1877..).

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Photo ci-dessus d’un tableau représentant le terrible incenide de la ville de Pittsburgh en 1846.

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Photo ci-dessus, de la ville de Pittsburgh, Pensylvania, vers 1904.

Laissons John James raconter : «  Nous fîmes le reste de notre voyage par l’Ohio sur un bateau plat, qui est un transport inconfortable, hasardeux, manœuvré à la main et très mal dans notre cas. Celui qui n’a pas eu cette expérience ne peut pas  imaginer la terrible monotonie, les rigueurs et les privations d’une longue expédition comme la nôtre. Nous n’avions aucune protection contre les éléments et nous dormions sur les planches de pin brut, enveloppés seulement de nos manteaux. Il arrivait très souvent que notre embarcation s’échoue sur les bancs de sable invisibles et nous devions alors entrer dans l’eau froide et aider au dégagement ».

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Photo ci-dessus d’un ‘’Flat boat’’ de l’époque et descendant le Mississippi.

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Photo ci-dessus, d’une autre embarcation simple.

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Photo ci-dessus d’un modèle de « « Flat Boat’’ d’époque, modèle différent..

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Photo ci-dessus de radeaux, avec des troncs d’arbres assemblés, un peu comme pour le flottage du bois..

( photo datant de 1885..)

Ferdinand est épuisé alors que John James, lui, est fasciné par les couleurs, les paysages somptueux, et les oiseaux par milliers dont beaucoup lui sont inconnus : «  Je n’ai jamais ressenti de plus purs plaisirs », notera-t-il.

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Photo ci-dessus d’une carte, plan en relevés, représentant la ville de Louisville vers 1824.

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Photo ci-dessus de Louisville..vers 1876.

A Louisville, les deux jeunes gens ouvrent un comptoir de marchandises de première nécessité : whiskey, poudre à fusil, couvertures, outils, harnais…L’affaires semble promise à une certaine prospérité. 

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Photo ci-dessus d’une échope, vente de tous produits, d’époque..

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Photo ci-dessus d’une bouteille en pierre ( argile tournée..) de whiskey..

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Photo ci-dessus d’un bar tripot pour étancher la soif de chercheurs d’or en mal de fortune..

 

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Photo ci-dessus du dépôt de l’ancienne gare de Louisville..

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Photo ci-dessus flacon de whiskey ancien..

 

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Photo ci-dessus d’une ancienne et authentique bouteille, flasque, de whiskey..

( on remarquera la précision, au sommet de l’étiquette centrale, à des fins d’utilisation médicales !..)

Confiant, John James retourne sans tarder en Pennsylvanie, épouse Lucy et la ramène à Louisville où le jeune couple s’installe à l’hôtel.

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Photo ci-dessus, portrait de madame Audubon, Lucy Bakewell.

La période est paisible ; la famille est bien intégrée à la société locale. Lucy donne des cours aux enfants du voisinage et John James se fait beaucoup d’amis parmi les notables et les chasseurs. Un bébé vient s’ajouter à la félicité du moment. Hélas, cela ne dure pas : la concurrence est rude et les affaires marchent mal. Ferdinand ( Jean-Ferdinand Rozier..) travaille dur, tient la boutique tous les jours, pendant que John James fait ce qui lui plaît : il voyage, chasse, dessine, passe son temps à observer les oiseaux et fait preuve parfois d’irresponsabilité criante, comme le jour où, convoyant des chevaux chargés d’argent et de marchandises, il les perd de vue pour observer les mouvements d’une fauvette : « pour une personne ordinaire, cela peut paraître étrange, mais c’est vrai », écrira-t-il plus tard.

Audubon..fasciné par la Nature et la vie sauvage 

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Photo ci-dessus d’un dessin, d’une planche, représentant des oiseaux, par Audubon.

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Photo ci-dessus, d’une carte représentant le canton ou comté de Sainte-Geneviève, avec l’implantation de la ville, près du Missouri.

 

Finalement, il faut fermer le magasin. Le seul espoir pour écouler ce qu’il leur reste de marchandises, c’est la ville de Sainte-Geneviève, sur la rive droite du Missouri, où les trappeurs des Rocheuses ( Rocky Mountains..) viennent s’approvisionner.

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Photo ci-dessus, d’un tableau, dessin, représentant Sainte-Geneviève vers 1735.

  Il faut y parvenir avant le printemps. Le voyage hivernal, très périlleux, est fatalement interrompu par les intempéries : le Mississippi « coule à trois miles à l’heure » et charie d’énormes blocs de glace. 

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Photo ci-dessus d’une gravure d’époque, avec le fleuve Mississippi et des embarcations et embarcadères  de différents types.

Un campement est alors installé dans une anse de l’Ohio : il faut dégager un espace sur la plage et aménager un mur de neige pour se protéger du vent…John James raconte : « les Indiens ont une sorte d’instinct pour découvrir un campement d’hommes blancs, aussi vite que les vautours aperçoivent la carcasse d’un animal mort et, avant qu’une semaine fût passée, ils se trouvaient autour de nous, surtout les Osages et des Shawnees. Ils ne parlaient pas français mais s’amusaient à me voir dessiner et quand j’avais fait un portrait de l’un d’eux, ils criaient et riaient d’étonnement ».

Voilà une occasion pour John James de se mêler aux tribus, d’apprécier leur mode de vie et leurs techniques de chasse dont celle aux’’cygnes’’ qui consiste à faire lever les oiseaux de telle manière qu’ils survolent des tireurs embusqués dans les marais. 

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Photo ci-dessus, gravure d’époque avec des indiens représentés et un campement sur les hauteurs.

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Photo ci-dessus, de la même gravure, cette fois en couleurs.

 

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Photo ci-dessus d’une gravure en couleurs avec des indiens et un  campement en hiver.

 « Je passais là six semaines plaisamment, poursuit-il, étudiant les mœurs du cerf sauvage, des ours, des dindons et de beaucoup d’autres animaux et, chaque jour, je dessinais auprès de notre grand feu de camp. »

 

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Photo ci-dessus, planche, dessin, d’élans, par Audubon.

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Photo ci-dessus, actuelle, d’une maman élan et son petit veau.

 

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Photo ci-dessus de Wapiti ou cerf de Virginie.. 

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Photo ci-dessus, d’une biche de cerf de Virginie.

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Photo ci-dessus, d’une planche, dessin, avec deux ours, par Audubon.

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Photo ci-dessus, détail d’un pied d’ours..

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Photo ci-dessus, gravure d’époque représentant le fleuve Mississippi river ; tout sauf un long fleuve tranquille..

   Le fleuve est une voie de passage et bientôt d’autres hommes, sales, chevelus, barbus, habillés de peaux et de fourrures, surgi de nulle part, tirent leur bateau sur le sable et se joignent à eux pour griller le gibier de la journée puis chanter et danser au son de la flûte et de l’harmonica. John James apprécie cette vie en osmose avec la nature, entouré d’hommes qui ne craignent ni les intempéries, ni les éléments.

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Photo ci-dessus, d’un trappeur sur son mulet.

 

La suite..demain.

 

 

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Commentaires
P
Oui, moi aussi j'aime beaucoup Thoreau, un frère. Connaissez-vous son Journal, que j'aime encore plus que Walden ?<br /> <br /> <br /> <br /> Mars 1859<br /> <br /> <br /> <br /> Le temps détruit vite les œuvres des peintres et des sculpteurs fameux, mais la tête de flèche des Indiens résiste à ses efforts et il faudra que l’éternité vienne à son aide. Ce ne sont pas des os fossilisés, mais plutôt pensées fossilisées, devant lesquelles je songe à l’esprit qui les forma. Je voudrais savoir que je suis constamment sur les traces du gibier humain – que je marche sur la piste de l’esprit – et les souvenirs ne manquent jamais de me remettre sur le bon chemin. En voyant ces signes, je sais que les esprits qui les ont façonnés ne sont pas loin de nous, quelque métamorphose qu’ils aient subie. Labourez, piochez, et jurez que vous ne laisserez pas pierre sur pierre : la flèche indienne n’en sera que mieux préservée car, en retournant une couche, vous enfouissez l’autre plus profondément. La flèche rouille en paix. Son signe est fait pour survivre à tous. Les grandes massues, les haches peuvent se briser, se perdre, mais la tête de flèche peut-être ne cessera de fendre les siècles jusqu’à l’éternité. Elle ne fut conçue que pour une courte envolée : pour ma pensée, elle vole encore à travers les âges, portant le message de la main qui la lança. Des myriades de têtes de flèches dorment sous la croûte de notre planète tourbillonnante, tandis que les météores tournent dans l’espace. Empreintes des pieds, empreintes de l’esprit des plus anciens des hommes. Lorsqu’un chef vandale aura rasé le British Museum, que les taureaux ailés de Ninive auront leurs traits effacés, toutes les têtes de flèches que le musée contient reprendront leur place dans la poussière familière, se remettront à briller en de nouveaux printemps, à la surface nue du sol et, pour la millième fois, un berger, un sauvage passant par là, les ramassera, et évoquera leur histoire.<br /> <br /> <br /> <br /> Henry David Thoreau. Journal. Extraits choisis et traduits par R. Michaud et S. David. Présentation de Kenneth White. Denoël (1930) 1986.<br /> <br /> <br /> <br /> http://pocombelles.over-blog.com/article-le-racloir-mesolithique-65755190.html
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P
Bravo pour cette évocation de John James Audubon, un Français d'Amérique qui symbolise l'amour de la nature, de la liberté et des grands espaces. Pour en savoir plus sur son voyage au Labrador en 1833:<br /> <br /> http://pocombelles.over-blog.com/2017/11/pierre-olivier-combelles-vous-emmene-a-la-decouverte-de-la-basse-cote-nord-du-quebec.html<br /> <br /> https://www.dailymotion.com/video/x5bh68i<br /> <br /> Pierre-Olivier Combelles<br /> <br /> Naturaliste, écrivain
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