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Ecologie vraie et réelle..
23 mai 2016

La Colombie Britannique..autre paradis..

La Colombie Britannique..autre paradis..

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Au matin du 8e Jour..

En Colombie-Britannique au milieu de paysages que

 

n’aurait pas désavoué Jack London, nous sommes allés traquer sur les méandres de la rivière

Parsnip l’élan du canada.

A la fois végétal et aquatique, et de ce fait souvent impénétrable, le domaine de l’élan du Canada réserve au chasseur bien des embûches…

Récit de chasse..

Colombie-Britannique !

Ce nom aux consonances exotiques désigne l’une des deux provinces les plus à l’ouest du Canada, avec le Yukon, situé au nord de celle-ci. Essentiellement montagneuse, elle abrite le long du littoral de la chaîne côtière du Pacifique qui s’étire de l’Alaska au Mexique. Sur son versant est, presque tout au long et à cheval sur sa frontière avec l’Alberta, la Colombie-Britannique est traversée par l’immense chaîne des Rocheuses ( Rocky Moutain..) qui s’étire depuis le Nouveau-Mexique aux Etats-Unis jusqu’au nord de la Colombie-Britannique.

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   Entre les deux chaînes de montagne, recouvertes pour l’essentiel de forêts denses, s’étend dans la moitié sud de la province un vaste plateau connu sous le nom de plateau intérieur.

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Photo ci-dessus, tableau du paysage de ce plateau intérieur évoqué.

Presque dépourvu de relief, il abrite des milliers de lacs de tailles diverses et d’innombrables rivières.

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Photo ci-dessus d’une de ces nombreuses et belles rivières, avec une vue et des couleurs à couper le souffle.

Y alternent de vastes zones de steppes presque rases, d’immenses forêts qui déclinent en automne d’inoubliables camaïeux de jaunes orangés et de rouges flamboyants, ou bien encore des régions de tourbes et de marécages.

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Photo ci-dessus d’un paysage presque de steppes quasi désert.

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Photo ci-dessus de ce même paysage avec cette gorge visible.

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Photo ci-dessus, vue d’une rivière et de la végétation luxuriante qui l’entoure.

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Photo ci-dessus d’une chèvre des Rocheuses ou..Oreamnos americanus

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Photo ci-dessus montrant les difficultés de ctte chasse en hiver..

   Nous avions déjà évoqué ce paradis cynégétique et fait le récit de deux des plus belles chasses que l’on peut y pratiquer : celle de la chèvre des Rocheuses et celle de l’élan, que les Anglos-Saxons désignent sous le nom de ’’Moose’’. L’une et l’autre avaient pris place au sud de la province, non loin de la frontière avec les Etats-Unis et sur les berges de la Bull River qui pousse ses eaux limpides et glacées au milieu d’un décor de sombres forêts d’où émergent les cimes enneigées et tourmentées de la chaîne des Rocheuses.

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Photo ci-dessus, d’une partie de la chaîne des Rocheuses, en hiver !

Cette fois, c’est à une chasse à l’élan que je vous invite, au travers de ces lignes.

 

Mais délaissant les rives de la Bull River et les contreforts enneigés des mystiques Rockies, on remonte cette fois vers la frontière septentrionale de la province et on pousse jusqu’à ’’Bear Lake’’ situé presque en son centre.

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Photo ci-dessus, vue d’ensemble du Bear Lake.

Ici, point de maison, mais la réunion de quelques dizaines de ces gigantesques ’’ Motor – homes’’ qui, à leur façon, concourent aussi à la légende de l’Amérique du Nord.

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Photo ci-dessus d’un de ces Motor-home.

Il est vrai que les Américains nous ont habitués à ce qu’il y a de plus grand ou..Big !

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Photo ci-dessus du Bear Lake avec des emplacements saisonniers pour les vacanciers.

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Sur cette même photo, du Bear Lake,  des emplacements saisonniers pour les vacanciers, mais cette fois..occupés.

Les hommes et les femmes qui y vivent sont employés dans l’immense scierie dont la sourde respiration ne cesse jamais et qui, de jour comme de nuit, tranche des millions de planches de bois arraché aux forêts environnantes.

 

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Photo d’une scierie de la région décrite.

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Photo ci-dessus d’un dépôt d’une scierie où sont entreposées les grumes ou troncs d’arbres avant débitage en poutres, madriers ou planches, etc..

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Photo ci-dessus de madriers débités et découpés aux dimensions prévues..

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Photo ci-dessus montrant que ce travail n’est pas de tout repos, surtout en hiver.

C’est dans cette étonnante bourgade que notre ami …., qui nous avait déjà proposé les deux magnifiques expéditions précédemment citées, a établi la base arrière de sa société de chasse. En compagnie de Xavier, nordiste sympathique, faux timide et pince-sans-rire qui vient d’arriver de France pour cette chasse à l’élan du Canada de l’Ouest ( ’’Alces alces anderson’’..), ….nous fait les honneurs de l’immense caravane où se mêlent, dans un franc et joyeux capharnaüm, guides, chasseurs et les aînées de ses enfants.

 

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Photo ci-dessus du chemin et piste emprunté avec un de ces nombreux ponts enjambant une rivière.

Mais nous ne sommes pas destinés à installer nos pénates dans le’’motor-home’’. Avec Xavier et Steeve, qui sera notre guide, nous reprenons la route à destination du camp situé à une bonne heure de voiture de Bear Lake et empruntons une longue piste qui s’enfonce à travers la forêt canadienne.

 

 

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Photo ci-dessus, à titre d’exemple, d’un de ces gros grumiers ou camions transporteurs de troncs d’arbres vers les scieries..

Ce trajet, que ponctue parfois la rencontre avec quelque énorme semi-remorque chargé de grumes nous donne un premier aperçu du biotope dans lequel nous allons évoluer. Essentiellement composé de résineux de diverses espèces, épicéas, pruches, pins ponderosas et autres sapins de douglas, la forêt de cette mi-septembre se pare d’innombrables zones colorées où se mêlent les jaunes vifs, les rouges sang et les oranges violents de bosquets d’érables et de bouleaux, voire de quelques peupliers de l’Ouest ( ’’ Populus trichocarpa’’..). De place en place, le forêt s’efface devant de vastes espaces marécageux dépourvus d’arbres. Sur ces étendues couvertes d’eau, d’herbes et de roseaux pousse toutefois cette variété d’aulnes que l’on retrouve sur la totalité du territoire canadien et jusqu’en Alaska.

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Les branches de ces arbres s’entremêlent à celles des arbustes voisins et forment alors, parfois sur des centaines de mètres de profondeur, une muraille impénétrable et que l’on ne franchit pourtant, pour peu que l’on y soit contraint par les aléas de la chasse, qu’aux prix d’efforts épuisants.

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Photo ci-dessus d’un paysage caractéristique, d’étang et de zone marécageuse.

   Ces zones de marécages sont un des terrains de prédilections des élans. Ils s’y rendent plus volontiers à l’aube et au crépuscule, afin de s’y nourrir de longues heures durant d’herbes aquatiques qu’ils savent y trouver en abondance, n’hésitant pas, pour ce faire, à s’immerger complètement dans l’eau des rivières ou des lacs.

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Photo ci-dessus d’un élan sortant de l’eau, après y avoir été pour se nourrir de plantes aquatiques et herbes.

On remarquera que ses bois sont en velours, stade avant le dépouillement de ce même velours et trophée final.

 

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Photo ci-dessus d’un élan presque en immersion et en quête de nourriture.

Ces bois sont également sous velours..

 Aussi redoublons-nous d’attention lorsque nous longeons l’une de ces plaines dans l’espoir d’apercevoir l’imposant cervidé que nous sommes venus chasser. ’’Alces alces andersoni’’ arbore en effet un trophée dont les mensurations moyennes, si elles n’atteignent pas l’ampleur de celles de son cousin ’’Alces alces gigas’’ qui hante les immensités du Yukon et de l’Alaska voisins, n’en présentent pas moins des dimensions fort respectables. Si elles oscillent entre 45 à 55 pouces, elles peuvent en effet atteindre 60 pouces ( 152,40 centimètres.. !).

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Photo ci-dessus d’un élan avec un port de bois conséquent !

   La piste que nous empruntons, si elle est constellée de nids-de-poule, l’est aussi, dans une moindre mesure certes, de laissées de l’ours noir ou de grizzlys ! Leur fréquence est néanmoins un formidable indicateur de la densité extraordinaire de ces animaux dans la région que nous découvrons. Cette densité n’est pas sans poser des problèmes de cohabitation aux conséquences dramatiques entre les plantigrades et les hommes. Ainsi notre guide nous apprend-il qu’au cours de la semaine qui a précédé notre arrivée pas moins de sept attaques de grizzlys ou d’ours noirs ont été dénombrées dans la région à l’encontre des chasseurs, de pêcheurs ou plus simplement de randonneurs.

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Photo ci-dessus de l’un de ces ours que l’on peut rencontrer en Colombie Britannique..

Heureusement sans conséquences fatale cette fois-ci, mais dans la plupart des cas au prix de blessures graves. Aussi notre guide en profite-t-il pour nous prodiguer quelques conseils en matière de sécurité. Le moindre n’est pas celui de redoubler de prudence en cas de succès de notre chasse au moose et lors du dépeçage de l’animal. 

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En effet, à l’instar de bien des prédateurs, les ours ont appris ( très vite..) à associer coup de carabine et charogne. Et l’on ne compte plus les incidents mettant aux prises des ours et des chasseurs occupés à dépecer un animal, ou surpris au cours du transport des parties ( morceaux découpés..) d’un autre. 

Ne tenant nullement à alimenter la rubrique des faits divers, nous nous le tenons pour dit.

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Situé au cœur d’une clairière à quelques centaines de mètres de la piste principale, notre camp présente toutes les caractéristiques que l’on est en droit d’attendre d’un camp de chasse construit au cœur de la grande forêt canadienne. Une demi douzaine de cabanes de rondins et de planches s’élève au milieu desquelles trône le lodge commun où nous nous réunissons chaque soir pour les repas et ces interminables palabres d’après-chasse sans lesquelles elle ne serait pas complète. Bientôt installés, nous prêtons la main à la préparation du dîner et Xavier n’est pas le dernier à se proposer aux fourneaux où à la plonge avec cette spontanéité et cette ’’simplicité’’ qui est la marque des vrais voyageurs. Nous faisons ainsi la connaissance d’Alfred, plus connu sous le diminutif d’ ’’Alfy’’.

Les hasards d’une vie riche en aventures, de l’Australie à l’Afghanistan en passant par Bornéo, la Thaïlande et la Malaisie entre chasses, captures d’animaux vivants et mystérieuses exploitations minières, ont conduit il y a une quinzaine d’années au Canada ce vieil Autrichien de 75 ans.  Préposé à la garde et à l’entretien du camp, Alfy ne dédaigne pas d’accompagner parfois les chasseurs d’élan de passage auprès desquels son extraordinaire connaissance des mœurs du grand cervidé, mais surtout sa formidable aptitude à en imiter l’appel font paraît-il  merveille. Il s’apprête d’ailleurs à partir avec une équipe pour une semaine de camp ’’volant’’ à plusieurs heures du camp principal.

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   Après une nuit de sommeil réparateur, nous nous retrouvons à nouveau le lendemain en compagnie de Xavier et Steeve aux premières heures du jour autour du poêle à bois qui trône au milieu de la vaste salle commune et qui dispense dans un ronflement de bon aloi une chaleur bienfaisante. La dernière bouchée d’œufs au bacon avalée, nous procédons à l’incontournable test des carabines auxquelles les longs voyages en avion et les chocs répétés qu’ils occasionnent ne sont guère favorables. Le temps est au beau fixe et la température est étonnamment clémente pour cette mi-septembre. Aussi notre guide décide-t-il d’entamer notre chasse par une incursion sur la rivière ’’ Parsnip’’ qui serpente à trois quarts d’heure de voiture du camp.

 

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Photo ci-dessus, vue en tableau d’une partie de cette Parsnip river.

   Comme beaucoup de chasse d’élan de part le monde, de l’Alaska au Kamtchatka en passant par la Sibérie, la nôtre dans cette partie de Colombie Britannique, du fait des mœurs aquatiques de l’animal et du biotope où il vit, se conduit en effet autant sur la terre ferme que sur l’eau. Cette dernière jouant bien souvent un rôle prépondérant dans le succès de la quête. Nous sommes bientôt à nouveau sur la piste de terre que nous avons empruntée la veille. L’énorme pick-up de Steeve tracte derrière lui une longue remorque sur laquelle est arrimé un canot automobile métallique à fond plat. Il est équipé d’un moteur de type hydrojet qui propulse l’embarcation. Dépourvu d’hélice et grâce à son fond plat, le canot peut en cas de nécessité naviguer même à grande vitesse sur des profondeurs d’eau extrêmement réduites, de l’ordre de quelques dizaines de centimètres tout au plus. La rivière Parsnip à cet endroit ne dépasse pas cinquante mètres de large ( partie amont..) et ses eaux charrient limon épais qui lui donne une couleur brunâtre peu engageante.

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   Nous filons bientôt à pleine vitesse vers l’amont du cours d’eau à la recherche d’un endroit propice et surélevé d’où nous pourrons jumeler et appeler les élans. La densité de végétation en cette région ne permet guère de mener de longues incursions à pied. L’omniprésence de l’eau, les nombreux lacs, marécages ou ruisseaux sont aussi une difficulté supplémentaire voire une entrave à toute incursion terrestre un tant soit peu poussée et prolongée. 

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Photo ci-dessus montrant ce qui peut arriver avec un bateau lorsque la rivière charrie des troncs d’arbres suite aux crues..

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Aussi l’observation de longues heures durant des zones déboisées où l’animal s’aventure en quête de nourriture ou d’eau est une composante essentielle de cette chasse. Aux appels qui s’efforcent d’imiter le brame de l’élan ou au cri de la femelle, sorte de bref jappement, se combinent d’autres méthodes.

Ainsi Steeve frotte-t-il une petite patte d’élan contre les branches des arbres ou des arbustes afin d’imiter le bruit que produit le trophée d’un élan mâle lorsque l’animal se déplace dans la végétation. Une autre technique consiste à frapper, à une ou deux reprises, le tronc d’un arbre au moyen d’un gourdin.

Le claquement qui en résulte imite à la perfection le bruit que produit le trophée de l’élan lorsqu’il frappe un tronc en signe de défi pour les autres mâles et pour marquer sa présence. La méthode a fait ses preuves ! Nous gardons en effet en mémoire la charge de cet immense élan d’Alaska qui, dissimulé dans la végétation à moins de cent mètres et abusé par une imitation parfaite, avait déboulé sur nous à la vitesse d’une locomotive !

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  Nous accostons au bout d’une heure de navigation en bordure de l’une de ces immenses plaines marécageuses qui s’étirent de part et d’autre de la rivière, et que recouvre une courte mais dense végétation. Non loin de la rive s’élève une suite de collines boisées et nous nous installons au sommet de l’une d’elles pour une longue matinée, voire plus, d’observations et d’appels. Les heures passent, que nous agrémentons de quelques reconnaissances prudentes dans les environs car l’apparition inopinée d’un ours reste toujours possible.

 

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Mais nous devons nous rendre à l’évidence : aucun élan n’est au rendez-vous de cette première matinée de chasse.

 

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Steeve nous propose de mettre en œuvre une autre technique qui consiste à se laisser dériver, moteur éteint et à la rame, en observant les berges à la recherche de traces fraîches ou dans l’espoir de surprendre un élan sur celles-ci. Mais cette lente et silencieuses navigation qui nous conduit presque à la fin du jour ne nous apporte pas le résultat escompté.

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Photo ci-dessus de la Parsnip river..

   Les jours suivants la météo et les éléments semblent se liguer contre nous. Aux périodes de beau temps et aux températures presque estivales qui nous voient chasser en manches de chemise, succèdent des trombes d’eau ininterrompues. Ces températures trop douces sont un frein sérieux à la mise en place du rut des élans et à leur quête de femelles et, pour ces dernières, de mâles, et aux échanges d’appels qui en résultent qui devraient en cette saison résonner dans la forêt. Nous n’en poursuivons pas moins notre exploration de la zone de chasse qui couvre plusieurs centaines de milliers d’hectares. Des reconnaissances en 4X4 alternent avec les sorties fluviales. Nous passons de longues heures ainsi cachés dans la végétation à scruter le flanc des collines.

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Nous explorons les berges de quelque lac parmi les centaines qui parsèment la région. Dissimulés dans l’ombre des basses branches des sapins, nous restons là dans un silence presque total que trouble le ‘’plouf’’ des truites qui, dans un éclair argenté, happent au vol moustiques qui pullulent à la surface des eaux.

 

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Un soir, c’est au bord de l’un de ces lacs que nous avons la chance d’apercevoir et de voir un de ces loups qui peuplent cette contrée et dont les traces dans la boue des chemins. L’animal nous a vus le premier en dépit de la pénombre mais nous avons le temps de l’observer de longues secondes avant qu’il ne disparaisse aussi furtivement qu’il est apparu. Un autre jour, nous observons un grizzly de belle taille, puis un ours noir. Enfin, un après-midi, nos cœurs bondissent à l’unisson en découvrant dans les taillis la masse sombre d’un élan..femelle.

 

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Photo ci-dessus d’une femelle ours avec ses deux petits ( cas de situation dangereux en cas de rencontre..).

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Photo ci-dessus d’un élan femelle.

 Au soir du cinquième jour, nous sommes accueillis au camp par les cris de joie et les éclats de voix de la seconde équipe de chasse qui vient de rentrer après avoir tiré la matin même un élan au trophée de 60 pouces ! 

 

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Photo ci-dessus de l’élan tiré par un membre de l’autre équipe.

 Les commentaires du chasseur et de son guide sont unanimes à vanter les qualités d’appeleur d’Alfy aussi décidons-nous de faire appel à ses talents et de monter pour la circonstance et en sa compagnie un camp volant à notre tour. Mais le vieil homme en dépit de son allant, après quatre nuits passées à la dure a besoin de repos. Aussi reportons-nous notre expédition au surlendemain.

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Photo ci-dessus de la Parsnip river, le soir, au crépuscule..

    Au matin de l’avant dernier jour, nous entamons une longue remontée de la rivière Parsnip. Après plus de deux heures de navigation, passé un pont de madriers et de ciment que traverse une piste, nous parvenons à un promontoire rocheux. Ses pentes abruptes sont recouvertes par une forêt dense et le sol par une végétation épaisse dont nous avons bien du mal à nous extirper pour parvenir au sommet. Alfred ( Alfy..) prend alors les choses en main. Il nous enjoint de nous dissimuler parmi les arbres dont les troncs serrés nous masquent toute vue au-delà de quelques dizaines de mètres et, une fois le silence revenu, le vieux chasseur entame une série d’appels qui nous semblent assez convaincants et qu’il agrémente de quelques violents coups de bâton sur le tronc d’un arbre.

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Photo ci-dessus d’une vue d’ensemble avec les étendues de forêts..

    Brusquement le miracle se produit !

Le vieil homme se fige, pointe un doigt devant lui et murmure « moose »…Nous intimant le silence le plus absolu, ses appels se font d’un coup plus circonspects, plus espacés. Nous sommes tendus dans l’attente de l’apparition de l’élan tant espéré, et nos regards s’efforcent de percer la barrière des troncs d’arbres qui nous entourent. Mais rien ne se produit. Le jour décline et la forêt se pare lentement des reflets dorés du soleil qui descend. Alfy entraîne Xavier dans une dernière reconnaissance pendant que Steeve et nous-même allons dresser notre camp pour la nuit à proximité du vieux pont.

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Photo prise en fin d’après-midi..

    La nuit nous réunit à nouveau tous les quatre pour un dîner de grillades.

Notre déception est palpable mais, en dépit de celle-ci, Xavier ne se dépare pas de sa bonne humeur et de cette forme de compréhension et d’acceptation des aléas d’une chasse authentique. Bientôt chacun rejoint son couchage et la pluie qui nous avait laissés en paix tout au long de la journée ne tarde pas à crépiter sur la toile de nos abris. Au petit matin, nous émergeons de ceux-ci, transis et percés par le froid et l’humidité. La nuit se retire d’autant plus lentement que le ciel est bas, sombre et menaçant. Après un rapide café tiède, nous démontons notre bivouac tout en échafaudant des plans pour cette dernière journée. Alfy, dans cet anglais un peu guttural qui est le sien et auquel se mêlent sous le coup de l’excitation des mots d’allemand qui lui échappent, n’a de cesse de répéter : » The gross moose is there ! zum Teufel ! » ( ’’Le grand élan est là-bas. Que diable !’’). Et d’indiquer une direction en aval de la rivière et de notre campement. Aussi décidons-nous d’entreprendre la descente moteur coupé et dans le silence le plus complet.

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Photo ci-dessus de la Parsnip river, non loin de là, un peu plus sur la droite se trouvait l’élan aperçu, juste au bord.

    Une pluie fine et persistante se remet à tomber quand notre embarcation s’arrache lentement à la boue visqueuse de la berge. Afin d’éviter les chocs et les bruits, nous renonçons à accompagner la lente descente au moyen des pagaies. Une centaine de mètres défilent ainsi, puis une première courbe de la rivière nous masque le pont. Encore cent mètres, une autre courbe, une longue glissade, cent mètres encore, une courbe à nouveau et, soudain, l’élan est là ! Enfoncé des quatre pattes dans l’eau et la boue au beau milieu du lit de la rivière, tête baissée, à moins de quatre-vingt mètres, l’animal ne nous voit ni ne nous entend. Brusquement il lève la tête et, en trois enjambées de ses immenses pattes, il atteint la berge. La première balle de Xavier le cueille, avant qu’il n’ait eu le temps de poursuivre. Bientôt, une seconde balle le fait hésiter un court instant, mais le formidable animal disparaît enfin dans les broussailles. Nous accostons, encore sous le coup de cette rencontre tant attendue, mais nous laissons passer un long moment avant de nous lancer sur ses traces. Enfin, en file indienne derrière Alfy, nous nous élançons. Les taillis sont si denses et les traces si nombreuses et fraîches que nous avons toutes les peines du monde à identifier la bonne. En outre, nous sommes complètement désorientés par l’absence totale de sang, certains pourtant qu’au moins un des coups de carabine a porté.

   Plus de vingt longues minutes s’écoulent. Dépité, Steeve s’en retourne au bateau. Alfy, quand à lui, s’acharne sur une trace qui ne nous convainc pas.

Aussi entraînons-nous Xavier à notre suite et débouchons-nous au bout de quelques dizaines de mètres sur une vaste plaine presque dépourvue d’arbres mais où s’élève toutefois à une centaine de mètres un bosquet de bouleaux. Nous nous figeons alors tétanisés par un souffle rauque et profond qui semble venir de nulle part.

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Xavier nous souffle alors : » Il est là ! ». L’élan est en effet là et nous fait face, à moins de cent mètres. Soutenu par le tronc d’arbre d’un bouleau, il nous regarde sans un mouvement  et comme résigné.

Deux coups de carabines claquent enfin auxquels font écho non loin les cris de Steeve et d’Alfred… »der grosse Elch starb » (’’le grand orignal est mort ’’)… 

 

Dans la Nature, la chasse fait partie de l’écologie, au même titre que la pêche, ou la pratique du sport, randonnées et autres.

 

 Il est plus important  de respecter les animaux vivants en ne prélevant que le strict nécessaire, sans aller dans la trophéite aigüe !

 

 Chaque chasseur, quel qu’il soit, passionné ou autre, devrais comprendre qu’il n’est pas nécessaire de prélever plus d’un grand animal d’une seule espèce dans une vie..

 

A tous les détracteurs éventuels ou autres, il faut savoir qu’il y a plus de destruction et d’avantages de dégâts occasionnés par la main de l’homme dans le domaine du déboisement seul et de l’extraction de matières premières et surtout matières carbonées à travers le monde qu’on se le dise !

 

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Commentaires
C
Quel magnifique endroit, des paysages à couper le souffle et de très jolies couleurs ! Une faune très variées aussi, je n'aimerais pas me retrouver face à face avec un ours ... même si les petits sont mignons !<br /> <br /> Belle soirée !<br /> <br /> Cathy
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