NDDL ou..Notre Dame Des Landes..où en est-on ?
NDDL ou..Notre Dame Des Landes..où en est-on ?
La localisation
Le projet futur envisagé ou..prévu au départ..
Innovation ou..ambiguité ?
Ne nous laissons pas faire !
Ne cédons en rien, pas d’avantage aux chants de sirènes des politiques, avec de faux lendemains..
IL ME SEMBLE QUE LE CAS DU BARRAGE DE SIVENS SUFFIT !
Rappelez-vous de cet incident tragique et faux meurtre ou assassinat de Rémy Fraisse, mais, quelque part voulu, dans l’action, par le gouvernement, dont le ministre de l’intérieur :
« mettez tout en œuvre pour les expulser quitte à employer la force !.. »
Réflexion :
«Un projet utopique et une escroquerie» : Philippe de Villiers étrille Notre-Dame-des-Landes
Le chef de l'Etat rendra sa décision sur l’avenir de l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes «au plus tard en janvier». Un projet que l'ex-président de Vendée villipende, regrettant en outre le manque d'intérêt de la droite pour la question écologique.
Dans une interview accordée au journal Le Monde du 12 décembre, le président Emmanuel Macron a annoncé qu’«une décision définitive sera[it] prise au plus tard en janvier» au sujet du projet de l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. «Les intérêts climatiques seront évidemment pris en compte dans notre décision. Il y a aussi les aspects démocratiques et économiques», a affirmé le président de la République. A l'approche de la décision présidentielle sur ce dossier brûlant, un détracteur du projet, l’ancien président du conseil général de Vendée, Philippe de Villiers, a tenu à faire entendre sa voix. Il accable ce projet d'aéroport, qu'il taxe d'utopie et d'escroquerie.
« [Ne pas céder] aux lubies de grands groupes de pression aux intérêts troubles »
Philippe de Villiers s’en est ouvert dans une lettre adressée à Edouard Philippe, publiée sur Twitter, dans laquelle il appelle à ne pas céder «aux lubies de grands groupes de pression aux intérêts troubles».
Notre Dame des Landes
Ce que révèlent les nouvelles études..
« Le bilan carbone d'un nouveau chantier serait infiniment plus coûteux que la modernisation de l'aéroport existant »
La piste de Nantes-Atlantique, bosselée, nécessiterait de lourds travaux, mais pas d’être totalement refaite à neuf. Il faudrait envisager une fermeture de neuf semaines pour le chantier. | OUEST FRANCE - Franck Dubray
Nantes-Atlantique deux fois moins cher que NDDL !
Les médiateurs ont principalement étudié l’option d’un réaménagement de Nantes-Atlantique. C’est ce qui manquait principalement dans le dossier du transfert de l’aéroport. Les travaux précédents, de la Direction de l’aviation civile (DGAC) et de l’Atelier citoyen (les opposants), étaient fortement contradictoires. Une expertise indépendante a donc été demandée par la médiation.
La mission de médiation conclut qu’un maintien de Nantes-Atlantique, avec un réaménagement pour une capacité de 9 millions de passagers en 2040, reviendrait au total « entre 415 et 545 millions d’euros » ( ci-dessous le tableau détaillé des coûts, valeur 2017). Actuellement, l’aéroport est à 5 millions de passagers.
À titre de comparaison, la construction et les extensions de NDDL, pour également 9 millions de passagers, sont estimées à 992 millions d’euros.
Photo ci-dessus du lac de grand lieu au centre et en arrière plan.
Dans son étude de 2013, la DGAC chiffrait la réalisation d’une piste totalement neuve, allongée, à 75 millions d’euros. Elle évoquait une fermeture de « trois à six mois », et une perte d’exploitation de 85 millions. De son côté, l’Atelier citoyen se contentait de travaux légers, un simple re-surfaçage, en nocturne, sans interruption du trafic.
Bruit : Nantes épargné, pas Bouguenais, ni Saint-Aignan
C’est un énorme sujet d’affrontement : le bruit autour de l’actuel aéroport nantais. Les études étaient périmées. Les médiateurs en ont demandé une nouvelle à la DGAC. L’annexe à leur rapport contient des « cartes de bruit simulées à l’horizon 2025, 2030, 2040 », produites par les services de l’État et tenant compte de l’amélioration des moteurs d’avion et de la hausse du trafic. Que montrent-elles ? La zone C du plan d’exposition au bruit (PEB), celle où l’on n’aura plus droit de construire des habitats collectifs et d’augmenter la population, est en recul par rapport aux études précédentes de la DGAC. Elle ne mord que la pointe ouest de l’île de Nantes (Hangar à bananes) et ne touche plus le centre-ville. La construction du futur CHU est sauvée en cas de maintien de l’aéroport. En revanche, Saint-Aignan-de-Grandlieu, Bouguenais-Les Couëts et Trentemoult restent bien ancrés à l’intérieur de la zone fatidique.
Ces nouvelles cartes n’indiquent pas le nombre d’habitants impactés par la gêne sonore. La médiation a déjà indiqué qu’une révision du PEB s’impose. Ce que les opposants réclament depuis des années.
Une seconde piste à Nantes-Atlantique ?
Les médiateurs ont demandé une « étude sommaire » à la Direction générale de l’aviation civile, sur l’ouverture d’une seconde piste à Nantes-Atlantique. Celle-ci permettrait de limiter les approches au-dessus de Nantes et d’éviter la fermeture de l’aérodrome en cas de travaux sur la vieille piste. L’hypothèse d’une « piste en V », décalée de 24° par rapport à l’actuelle est « intéressante ». Mais poserait des problèmes de survol de Rezé. L’étude conclut que « l’orientation optimale conduit à proposer une piste sécante ». Orientée Est-Ouest, elle croiserait l’actuelle piste, perpendiculairement. C’était une hypothèse déjà étudiée en 2013. On ne sait pas, cependant, si cette option sera préconisée par les médiateurs dans leur rapport final. Il faudrait acheter 200 ha de foncier.
Une piste à NDDL ? Moins d’hectares, plus de pollution !
Une expertise envisage une piste unique à Notre-Dame-des-Landes où deux pistes sont actuellement prévues pour limiter le survol de zones habitées. Elle conclut, pour cette option de piste unique, à une réduction importante de la surface à urbaniser (340 ha contre 538 ha pour le projet initial), mais à un « surcoût carbone important » , car les distances supplémentaires roulées par les avions, cumulées sur une année, seraient, en hypothèse basse, supérieures de 10 %. Soit 310 000 km en plus et aussi plus de pollution.
Un bilan carbone plus favorable à Nantes-Atlantique
Qu’en est-il de l’empreinte écologique des deux alternatives ? Selon le cabinet d’expertise Carbone 4, mandaté par les médiateurs, « les émissions de l’option Notre-Dame-des-Landes sont supérieures à celles de l’option Nantes-Atlantique, de près de 200 kilotonnes de CO2 sur les 20 ans d’exploitation ». Et ce, en partant de l’hypothèse que Nantes-Atlantique sera relié par le tramway et NDDL par le tram-train. Qu’est-ce qui fait pencher la balance ? La prise en compte par l’étude de « l’artificialisation » des zones rurales et le surcroît de temps de déplacement pour les passagers et salariés vers NDDL. À noter, cependant, que le projet NDDL a prévu des compensations carbone…
Grand-Lieu : risques pour la zone humide, pas pour les oiseaux
Pour estimer un « impact significatif » sur la faune du lac de Grand-Lieu, les médiateurs ont sollicité une étude au Muséum d’histoire naturelle. Ce lac est classé Réserve naturelle, zone Natura 2000. Il est aussi protégé par les restrictions d’urbanisme de la Loi Littoral, car sa superficie dépasse les 1 000 ha.
Limites de cette expertise : elle ne tient compte ni de l’hypothèse d’un rallongement de la piste, ni de la création éventuelle d’une autre piste susceptible de modifier les trajectoires des vols. Elle prévoit, en revanche, que les avions d’un futur proche baisseraient en nuisances sonores, de l’ordre de 40 %.
Elle estime aussi que pour les oiseaux les avions « n’entraînent qu’une crainte mineure »,citant une « accoutumance parfois étonnante ». En conséquence, « l’impact sur l’avifaune de Grand-Lieu » est « improbable ». L’expertise balaie aussi l’éventualité de pollutions consécutives à des largages de kérosène.
L’expert du Muséum d’histoire naturelle trouve une vertu à la présence de l’aéroport au voisinage du lac. Il évite « les risques d’extension de l’urbanisation de la rive nord », actuellement une « zone tampon particulièrement importante pour la quiétude des oiseaux » pour qui « les dérangements humains » constituent « des menaces plus importantes » que celles des avions qui les survolent.
Aucun « impact significatif sur les populations d’oiseaux du lac », conclut l’expertise qui alerte cependant sur les conséquences de l’extension de l’actuelle piste vers le sud avec « la destruction de milieux naturels à caractère humide ».
Selon le Museum d’histoire naturelle, un agrandissement de l’aéroport Nantes-Atlantique n’entraînerait aucune gêne pour les oiseaux de la réserve naturelle du lac de Grand-Lieu. | Ouest-France / archives Franck Dubray
Des documents d’urbanisme peu impactés
Si le projet d’aéroport est abandonné, il n’y aura pas, disent les experts, de conséquences majeures sur les documents d’urbanisme déjà signés. « Au contraire, il aurait pour conséquence de gommer certaines contradictions entre la priorité donnée à la transition écologique et énergétique de ce territoire et l’affirmation de ce projet », dit le ministère de la Cohésion territoriale.
Le ministère poursuit en expliquant que l’abandon du projet participera « de manière positive » à l’atteinte des objectifs de réduction de consommation d’espaces prévus dans le Schéma de cohérence territoriale (Scot). Sous réserve d’un projet de réaménagement à Nantes-Atlantique, trop gourmand en consommation d’emprises foncières, dit la note. Enfin, il n’y aurait aucun impact sur l’objectif de construction de logements.
Conclusion : la suppression du projet NDDL s’accompagnerait d’une suffisante « modification »des documents d’urbanisme, même si, dit le ministère, « une réflexion plus globale devra être menée » sur le territoire en cas de réhabilitation de Nantes-Atlantique.
Le rapport des trois experts de la médiation du projet de Notre Dame Des Landes..
Capture d'écran du site https://mediation-aeroport-du-grand-ouest.fr/ ou est hébergé le rapport sur les différentes options d'aéroport aux alentours de Nantes.
©MEDIATION AEROPORT DU GRAND OUEST
"Après six mois d'écoute et de travaux d'approfondissement, c'est l'humilité intellectuelle qui prévaut dans les propositions de la mission : si une solution n'avait que des avantages pour tout le monde, elle serait mise en œuvre depuis longtemps, et les blessures d'un processus démocratique mis à mal à de nombreuses reprises seraient oubliées" écrivent les médiateurs dans le rapport qu'ils viennent de remettre au gouvernement, au sujet de la meilleure option à prendre en ce qui concerne le futur aéroport de Nantes. Les trois médiateurs, qui ont étudié les deux options à la lumière de l'activité économique et de l'emploi, de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme, des nuisances sonores, des impacts sur l'environnement, et de la dépense publique, pointent "l'absence de solution parfaite". Avec au moins "un handicap" pour chacune : les nuisances sonores "significatives" en cas de réaménagement de Nantes-Atlantique, l'accroissement incontestable de "l'artificialisation des espaces agricoles et naturels ainsi que (de) l'étalement urbain" en cas de poursuite du projet de Notre-Dame-des-Landes. L'intégralité du rapport est consultable à cette adresse. En voici les grandes lignes.
La comparaison des coûts, pour l'Etat et les collectivités, fait apparaître un écart de l'ordre de 250 à 350 millions d'euros en faveur de l'option de Nantes-Atlantique, desserte en transports en commun comprise, mais sans prise en compte d'une éventuelle indemnisation versée au concessionnaire, une filiale de Vinci, en cas d'abandon du transfert. Selon les médiateurs, le réaménagement de l'actuel aéroport coûterait au total entre 365 et 460 millions d'euros, un montant comprenant la fermeture de l'aéroport "pour environ neuf semaines de travaux". Ce montant est nettement inférieur à celui réalisé par la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) en 2013 (825 millions), mais supérieur à celui avancé par les opposants au déménagement (175 millions d'euros). Le coût du transfert à Notre-Dame-des-Landes est lui évalué à 730 millions d'euros, comprenant les aménagements transitoires à Nantes-Atlantique, avant la mise en service de la future infrastructure, qui "pourrait intervenir entre 2023 ou 2025".
Chaque option devrait avoir un impact "équivalent" sur les activités économiques et l'emploi, l'offre aérienne étant elle-même similaire. Mais un déménagement à Notre-Dame-des-Landes, favoriserait les entreprises du nord de la Loire, mais aurait l'inconvénient de l'éloignement pour Airbus et les autres entreprises de la "manufacturing valley", situées à proximité de Nantes-Atlantique, pointe le rapport.
Sur la question environnementale, l'écart entre les deux options serait également "peu significatif" en terme d'émissions de gaz à effet de serre. Mais si les nuisances atmosphériques en zone urbaine en cas de maintien de Nantes-Atlantique sont un point négatif, le transfert à Notre-Dame-des-Landes pourrait accentuer la pression foncière près du lac de Grand-Lieu, une réserve naturelle classée, bien plus dommageable pour l'environnement que le survol des avions. Les médiateurs s'interrogent aussi sur "la faisabilité du dispositif de compensation" prévu pour compenser la destruction des zones humides et des espèces protégées à Notre-Dame-des-Landes.
Un aéroport à Notre-Dame-des-Landes, dans une zone très peu urbanisée, n'aurait qu'un "très faible impact" sur les populations, contrairement au maintien de l'actuelle infrastructure, où les nuisances sonores sont "significatives pour environ 3.500 à 6.000 riverains", un chiffre stable par rapport à 2004, contre 200 dans le bocage nantais. Pour les médiateurs, dans l'hypothèse d'un réaménagement de Nantes-Atlantique, "seul un programme exemplaire d'actions dédiées à la réduction de ces nuisances permettrait d'améliorer la situation", dont "une limitation substantielle des vols de nuit". Les experts recommandent surtout, "quelle que soit l'option retenue", la révision "impérative" et "urgente" des plans de gêne sonore (PGS) et d'exposition au bruit (PEB), datant de 2004 et "obsolètes", qui conditionnent les possibilités de développement urbanistique.
En février 2017, l'astrophysicien Hubert Reeves interrogeait Emmanuel Macron, alors candidat à l'élection présidentielle, sur le projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes.
Une fois son choix retenu, le gouvernement aura encore fort à faire "pour assurer le succès de l'opération, susciter l'adhésion la plus large possible et offrir des perspectives constructives aux acteurs du territoire", notent les médiateurs. Dans l'hypothèse de Notre-Dame-des-Landes, outre l'évacuation de la ZAD, l'Etat devra en premier lieu proroger la déclaration d'utilité publique (DUP) du transfert, qui arrive à échéance le 8 février 2018. Si le gouvernement décide le réaménagement de Nantes-Atlantique, de nombreuses procédures sont à prévoir : la modification de documents d'urbanisme, de nouvelles concertations, une DUP, une étude d'impact globale portant sur l'ensemble des travaux d'aménagement, et enfin un nouveau contrat de concession. Les médiateurs, qui proposent une enquête publique pour toutes les procédures, évoquent un délai de deux à trois ans avant la réalisation des premiers travaux d'importance.
Le point de vue du premier ministre..
Notre-Dame-des-Landes : Philippe promet une solution adaptée au «doublement du trafic aérien»
Un transfert de l'aéroport à Notre-Dame-des-Landes ou son maintien, avec un réaménagement complet, à Nantes-Atlantique sont deux options « raisonnablement envisageables », estime le rapport des médiateurs remis ce mercredi au Premier ministre. Edouard Philippe promet une « décision claire » en janvier.
Faut-il réaménager l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique ou le déménager sur les terres agricoles et les bois autour de Notre-Dame-des-Landes ? Ces deux options sont « raisonnablement envisageables », estiment les trois experts nommés par le gouvernement pour l'aider à décider de la suite ou non du projet controversé. Dans le rapport qu'ils ont remis ce mercredi matin à Edouard Philippe, ils « confirment l'absence de solution parfaite, chaque option apparaissant marquée par au moins un handicap significatif sur un critère particulier », l'environnement et l'étalement urbain pour le projet de Notre-Dame-des-Landes, les nuisances sonores « significatives » pour l'aménagement de Nantes-Atlantique.
« Il y a dans ce rapport des avantages et des inconvénients, ainsi que des éléments nouveaux », a expliqué Edouard Philippe, lors d'une courte allocution, insistant sur le fait que « les besoins liés au développement du transport aérien dans le Grand Ouest justifient la réalisation d'une plate-forme qui sera dimensionnée sur les hypothèses connues, c'est-à-dire le doublement du trafic aérien d'ici 2040. » En clair : le statu quo est exclu.
« Il existe deux façons de répondre à ce besoin, a-t-il poursuivi. La première serait de réaliser Notre-Dame-des-Landes tel qu'il a été conçu, la seconde, et c'est un élément nouveau, serait de procéder a un réaménagement complet de l'aéroport existant de Nantes Atlantique. » Le Premier ministre a confirmé qu'une « décision claire, assumée » serait prise « avant fin janvier » .
D'ici là, Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique et solidaire, et Elisabeth Borne, la ministre des Transports, « rencontreront les élus et les parties prenantes qui le souhaiteront afin de faire la pédagogie » du rapport et « surtout d'entendre leurs réactions », a indiqué le Premier ministre. Il a précisé aussi qu'« un certain nombre de vérifications sur des éléments techniques seront conduites très rapidement ».
Alors que le volet le plus sensible de la décision concerne l'évacuation de la « Zad » - cette vase zone de blocage où 200 à 300 zadistes se préparent depuis des mois à un affrontement violent avec les forces de l'ordre -, les trois médiateurs préconisent dans leur rapport une évacuation « dès la décision gouvernementale » et ce « quelle que soit l'option retenue ». Même en cas d'abandon du projet, l'Etat devrait donc mettre fin à l'occupation illégale du site.
La décision, qui sera prise d'ici à fin janvier, « doit nous permettre [...] de garantir un retour à la normale notamment s'agissant des questions relatives à l'ordre public », a insisté Edouard Philippe.
QUI SONT LES TROIS EXPERTS ?
Gérard Feldzer, ancien pilote de ligne et proche du ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, Michel Badré, ingénieur membre du Conseil économique, social et environnemental (Cese), et la préfète Anne Boquet ont été missionnés par le gouvernement. Pendant un peu plus de six mois de mission, ils ont réalisé plus de 200 auditions.
Nouvel aéroport, extension de l'ancien, autre solution ? Une "décision définitive sera prise au plus tard en janvier", promet Emmanuel Macron.
Des partisans du projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes manifestent devant l'actuelle infrastructure, le 14 octobre 2017 à Bouguenais (Loire-Atlantique). (JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP)
CE QU'IL FAUT SAVOIR
Les trois médiateurs chargés de sortir de l'impasse le dossier de Notre-Dame-des-Landes ont remis, mercredi 13 décembre, leur rapport au Premier ministre Edouard Philippe. Le chef du gouvernement a confirmé qu'une "décision claire et assumée" serait prise "avant fin janvier", conformément à ce qu'a annoncé Emmanuel Macron mardi.
Deux solutions pour le gouvernement. Le document assure que les deux options – construire Notre-Dame-des-Landes ou réaménager l'aéroport existant – sont "raisonnablement envisageables". Il pointe toutefois "l'absence de solution parfaite, chaque option apparaissant marquée par au moins un handicap significatif" : l'environnement et l'étalement urbain pour le projet de Notre-Dame-des-Landes, les nuisances sonores "significatives" pour l'aménagement de Nantes Atlantique.
Les zadistes bientôt délogés ? Le rapport rendu sur Notre-Dame-des-Landes préconise, par ailleurs, l'évacuation de la ZAD "dès la décision gouvernementale", qu'elle soit en faveur du nouvel aéroport ou non. Entre 200 et 300 personnes l'occupent actuellement. "Le ministre de l'Intérieur gérera avec sang-froid, en évitant qu'il y ait des morts, et en appelant au calme de part et d'autre", assure Gérard Collomb.
Un aéroport polluant ? Les experts mettent l'accent sur la nécessité d'une ligne de transports en commun, tel un tram-train, pour desservir Notre-Dame-des-Landes. Sinon les émissions seront pires, prévoient-ils, car les 2 000 salariés de l'aéroport devraient prendre leur voiture pour aller travailler au nord du département alors que la plupart résident au sud.
3 minutes pour comprendre : méthode, enjeux et conclusions de la mission de médiation relative au projet d’aéroport du Grand Ouest
14 décembre 2017
Le Premier ministre, le ministre de la Transition écologique et solidaire et la ministre auprès du ministre d'État, ministre de la Transition écologique, chargée des Transports, ont lancé en juin dernier la mission de médiation relative au projet de transfert de l’aérodrome de Nantes-Atlantique à Notre-Dame-des-Landes. Les trois médiateurs en charge de cette mission ont remis leur rapport au Premier ministre et aux ministres mercredi 13 décembre. Découvrez la méthode, les enjeux et les conclusions de cette mission de médiation.
Notre-Dame-des-Landes : remise du rapport de la mission de médiation relative au projet d’aéroport du Grand Ouest
13 décembre 2017
En juin dernier, le Gouvernement a lancé une mission de médiation relative au projet de transfert de l’aérodrome de Nantes-Atlantique à Notre-Dame-des-Landes. Les trois médiateurs en charge de cette mission ont remis leur rapport au Premier ministre et aux ministres Nicolas Hulot et Élisabeth Borne, le 13 décembre.
13 décembre 2017 - Galerie
La mission de médiation relative au projet de transfert de l’aérodrome de Nantes-Atlantique à Notre-Dame-des-Landes, lancée en en juin 2017, a remis son rapport, le 13 décembre 2017, au Premier ministre, Édouard Philippe, Nicolas Hulot, ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire et Élisabeth Borne, ministre auprès du ministre d'État, ministre de la Transition écologique, chargée des Transports.
Après réception du rapport, le Premier ministre a prononcé une courte allocution. Il a précisé que le rapport confirmait le besoin d’un aéroport pour le Grand Ouest dimensionné pour répondre au développement du transport aérien qui va presque doubler d’ici à 2040. "Le rapport nous invite à réfléchir sur un choix [entre] Notre-Dame-des-Landes ou un réaménagement de l'aéroport de Nantes Atlantique", a précisé Édouard Philippe. Le Premier ministre a, en effet, mis en avant un élément nouveau face au seul projet de transfert de l’aérodrome de Nantes-Atlantique à Notre-Dame-des-Landes, avec la solution d'un réaménagement complet de l'aéroport existant de Nantes Atlantique.
Après vérifications sur les éléments techniques mentionnés dans le rapport, le Gouvernement prendra une décision claire et assumée d’ici fin janvier pour répondre, d’une part, aux besoins identifiés et garantir, d’autre part, un retour à la normale "légitimement attendu par l'ensemble des habitants de la région", a conclu le Premier ministre.
L’exécutif attend des trois experts mandatés un éclairage « impartial et neutre » sur le projet d’aéroport polémique.
Le 14 octobre, lors d’une manifestation contre le projet de Notre-Dame-des-Landes, devant l’aéroport Nantes-Atlantique. JEAN-SEBASTIEN EVRARD / AFP
Les trois médiateurs chargés de sortir de l’impasse le dossier de Notre-Dame-des-Landes remettent mercredi leur rapport au premier ministre, Edouard Philippe. La « décision définitive » sur la construction ou non de l’aéroport, promise par le président Emmanuel Macron, interviendra, elle, « au plus tard en janvier ».
Après un peu plus de six mois de mission et 200 auditions, Gérard Feldzer, ancien pilote de ligne et proche du ministre de la transition écologique Nicolas Hulot, Michel Badré, ingénieur membre du Conseil économique, social et environnemental (CESE), et la préfète Anne Boquet sont attendus à Matignon à 11 h 30.
Faut-il réaménager l’actuel aéroport de Nantes-Atlantique, au sud de l’agglomération nantaise, ou le déménager sur les terres agricoles et les bois autour de Notre-Dame-des-Landes à une vingtaine de kilomètres au nord ? Le rapport ne devrait pas répondre de façon tranchée à la question, qui a empoisonné le quinquennat de François Hollande.
L’exécutif attend des médiateurs un éclairage « impartial et neutre », avant de prendre une décision forcément polémique sur un sujet qui déchaîne les passions au carrefour de l’aménagement du territoire, du transport et de l’environnement.
« Courage » du président
Las de l’indécision politique, les « pro » comme « anti » en appellent au « courage » du président de la République sur ce projet né au milieu des années 1960 et déclaré d’utilité publique en 2008. Il est indispensable au développement économique du Grand Ouest pour ses partisans, néfaste pour l’environnement et gaspilleur d’argent public pour ses opposants.
Durant la campagne présidentielle, le candidat Macron s’était montré plutôt favorable au nouvel aéroport, soutenu par quelque 55 % des habitants de Loire-Atlantique lors du référendum local de juin 2016. « Je prendrai ma décision six mois après l’élection, mais avec malgré tout en tête que la concertation locale a donné un avis favorable. Donc il faudrait des éléments forts pour que nous y revenions », avait-il déclaré à l’époque.
Les « pro », dont l’ancien premier ministre socialiste et ex-maire de Nantes Jean-Marc Ayrault et l’ex-président Les Républicains des Pays de la Loire Bruno Retailleau, se sont donné rendez-vous devant l’Assemblée nationale. Quant aux « anti », plusieurs ONG environnementales ont appelé le gouvernement, dans une tribune publiée par Mediapart, à faire « un choix courageux » et une « première application concrète » du sommet pour le climat organisé mardi par le chef de l’Etat.
Evacuation de la ZAD
Le volet le plus sensible de la décision concerne l’évacuation de la « ZAD » (zone à défendre), la vaste zone de bocage où doit se construire l’aéroport.
Si l’aéroport se construit, l’exécutif devra mobiliser des milliers de gendarmes pour évacuer les 200 à 300 zadistes qui se préparent depuis des mois à un affrontement violent avec les forces de l’ordre, ainsi que possiblement des milliers de militants venus en renfort. Des moyens très importants sont également à prévoir pour éviter de nouvelles occupations durant le chantier.
Même en cas d’abandon du projet, l’Etat prévoit de mettre fin à l’occupation illégale du site. Le dossier est suivi de près au ministère de l’intérieur, où une réunion s’est tenue en début de semaine.
Coûts des deux options
S’il est attendu sur ce volet d’ordre public, le rapport va également cadrer le débat sur le coût financier des deux options. Des éléments contenus dans les annexes, qui ont fuité dans la presse, portent notamment sur le coût du réaménagement de l’aéroport existant pour permettre d’accueillir 9 millions de passagers à l’horizon 2040.
La mission de médiation l’estime « entre 415 et 545 millions d’euros », soit beaucoup moins que le chiffrage réalisé par la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) en 2013 (825 millions), mais bien plus que celui avancé par les opposants au déménagement (175 millions d’euros).
Quant au projet de Notre-Dame-des-Landes, cofinancé par le concessionnaire privé Vinci, par l’Etat et par six collectivités territoriales, il coûterait 561 millions d’euros (pour 4 millions de passagers) ou 992 millions d’euros (pour 9 millions de passagers), hors desserte.
Reste également l’inconnue de l’indemnisation versée à Vinci en cas d’abandon de Notre-Dame-des-Landes. Jamais chiffrée par l’Etat et le concessionnaire, elle est évaluée à 150 à 200 millions d’euros par les opposants.
Photo ci-dessus, le Premier ministre, Edouard Philippe vient de recevoir le rapport de la mission de médiation sur le projet aéroport à Notre-Dame-des-Landes./DR
Ce mercredi 13 décembre, les médiateurs nommés par le gouvernement ont remis leur rapport sur l’épineux dossier du futur aéroport à Notre-Dame-des-Landes, au Premier ministre Edouard Philippe, à Paris. Le président Emmanuel Macron tranchera sur ce dossier dans les prochaines semaines. Retrouvez les moments clés de cette journée.
Suivez le direct de l'événement
MERCREDI 13 DÉCEMBRE
Ce live est maintenant terminé. Merci à vous de l'avoir suivi.
La conférence de presse avec les médiateurs est terminée.
Nous n’avons pas assez écouté les opposants dans ce dossier. Il y a eu des failles dans le débat démocratique, dès le début de la création de la Zad en 1974... » dit Anne Boquet.
Indemniser Vinci, ça ne coûtera pas plus cher que 350 millions d’euros, dit Michel Badré. #NDDL
Question lors de la conférence de presse au ministère de la transition écologique: Les médiateurs ont-ils une intime conviction dans ce dossier? « Bien sur... nous sommes d’accord tous les trois sur l’option à choisir, avec des nuances... », dit Anne Boquet.
Sur le net, le #NDDL fonctionne a plein régime. Pas une minute sans un tweet sur le sujet. On trouve des commentaires éclairants... et des analyses plus loufoques.
Une espèce de plus en danger à Notre Dame des Landes...
Les couleuvres !
Celles que #NicolasHulot devra avaler de toutes façons pour rester en poste !!!
Quel désastre écologique... dans son ministère !!!
Quelles sont les propositions des médiateurs ?
Pour l'option de réaménagement :
Maîtrise foncière de la Zad et appel à projets agricoles innovants.
Plafonnement des vols de nuit et série de mesures de réduction du bruit.
Pour l'option de transfert :
Renforcement des mesures de maîtrise de l'urbanisation.
Pour les deux options :
Contrat de territoire : transports urbains et régionaux, nuisances sonores, développement économique (pôle Airbus-IRT Jules Verne notamment), agriculture.
« Nous n’avons ni évalué le coût d’évacuation de la Zad, ni l’éventuelle indemnité versée à Vinci », tranche Anne Boquet. #NDDL
Partis de l'Assemblée nationale, les manifestants pro-aéroports défilent.
Les manifestants pro-aéroport sont rassemblés à Paris.
Les médiateurs ont résumé en cinq points les éléments nouveaux.
Option Nantes-Atlantique : pas de conséquence du plan d'exposition au bruit sur la réalisation des grands projets urbains.
Option Nantes-Atlantique : travaux de chaussées aéronautiques faisables pour un coût et une durée de fermeture nettement moindres qu'anticipé (environ neuf semaines contre 32 à 6 mois). Mais confirmation de la nécessité de fermer la piste.
Option Nantes-Atlantique : absence d'impact significatif sur le lac de Grand-Lieu (site Nature 2000).
Etalement urbain : bilan défavorable à l'option de transfert pour environ 1000 ha, même en intégrant le développement de l'offre de logement. A terme, risque d'accroissement substantiel de la consommation de foncier en cas de transfert.
Coûts directs et connexes (dessertes) : option de transfert plus chère de 250 millions d'euros à 350 millions d'euros, sans tenir compte d'une éventuelle indemnité versée à Vinci ni des coûts des mesure d'ordre public.
Impact sur Grand-Lieu : « il n’y a pas de sujet », dit Michel Badré#NDDL
"On réduira l'étalement urbain en transférant l'aéroport".
selon Michel Badré. Le médiateur souligne également que "le maintien à Nantes-Atlantique sera moins cher de 250 à 350 millions d'euros mais on ne tient pas compte d'une éventuelle indemnité versée à Vinci".
Conforter Nantes-Atlantique ? « La crainte pour le bruit qu’avaient les élus ne parait pas fondée », estime Michel Badré. #NDDL
Michel Badré, un des médiateurs, souligne, concernant l'option de maintien à Nantes Atlantique : "On a superposé les deux plans d'exposition au bruit."
Les médiateurs évoquent la question des plans d'exposition au bruit. Crédit :Ouest-France
Au ministère de la Transition écologique, les médiateurs donnent en ce moment une conférence de presse. Anne Boquet considère que :
"Décision, il doit y avoir"
Alain Mustiere, porte-parole des collectifs pro #NDDL explique pourquoi le président Macron doit valider le projet
Deux nécessités s’imposent selon Anne Boquet : retour à l’état de droit sur la zone de #NDDl, et « l’idée de batir un projet de territoire » qui pourrait se concrétiser par un contrat de territoire..#NDDL
Bruno Retailleau a rejoint les manifestants pro #NDDL - il met en cause l’impartialité des médiateurs et insiste sur la nécessité d’un grand aéroport pour l’Ouest, région « aussi peuplée que l’Autriche »
Une manifestation pro-aéroport à Notre-Dame-des-Landes est en cours devant l'Assemblée nationale.
Des manifestants pro-aéroport sont devant l’Assemblée nationale.
Au ministère de la transition écologique, pendant la conférence de presse, Anne Boquet, un des trois médiateurs, explique qu'ils ont travaillé « sans parti pris » et « en toute impartialité ». #NDDL
Les élus seront reçus
Enfin, Edouard Philippe annonce que les « parties prenantes » concernées par ce dossier seront reçues par le ministre de la Transition écologique (Nicolas Hulot) et par la ministre des Transports (Elisabeth Borne), pour faire « de la pédagogie » et « entendre leurs réactions » au rapport des médiateurs, mis en ligne dès à présent.
Puis le Président de la République tranchera « avant la fin du mois de janvier ».
« Retour à la tranquillité publique »
La décision, poursuit le Premier ministre, sera « claire, assumée » et permettra de répondre à la fois « aux besoins du développement du transport aérien dans le Grand Ouest » et « le retour à la tranquillité publique ». Une allusion –sans la nommer- à la Zad de Notre-Dame-des-Landes, occupée par des opposants.
Manifestation de pro aéroport #NDDL devant l’Assemblée nationale au cri de « lançons les travaux » / « Les sudistes dehors » / « la police avec nous a Notre-Dame-des-Landes »
Les pro aéroport manifestent actuellement devant l'Assemblée nationale
Le rapport de la médiation sur l'aéroport est maintenant connu. Emmanuel Macron décidera en janvier. Voici les recommandations des trois médiateurs à consulter sur notre site.
Les médiateurs Gérard Fledzer et Michel Badré ici devant la préfecture de Nantes le 26 septembre dernier.
Pas de questions-réponses après la courte déclaration du Premier ministre sur #NDDL - Une conférence de presse des médiateurs se tiendra à 13h au ministère de la transition écologique
Edouard Philippe annonce que le rapport de médiation sur #NDDL sera mis en ligne cet après-midi et qu’une décision « claire, assumée » sera bien prise « avant la fin du mois de janvier ».
12 décembre 2017
M. Edouard PHILIPPE, Premier ministre,
M. Nicolas HULOT, ministre d’Etat, ministre de la Transition écologique et solidaire
et Mme Elisabeth BORNE, ministre auprès du ministre d'État, ministre de la Transition écologique, chargée des Transports,
se verront remettre le rapport de la mission de médiation relative au projet d’aéroport du Grand Ouest
Mercredi 13 décembre 2017 à 11h30 à l’Hôtel de Matignon
Le Premier ministre, le ministre de la Transition écologique et solidaire et la ministre auprès du ministre d'État, ministre de la Transition écologique, chargée des Transports, ont lancé en juin dernier la mission de médiation relative au projet de transfert de l’aérodrome de Nantes-Atlantique à Notre-Dame-des-Landes. Les trois médiateurs en charge de cette mission remettront leur rapport au Premier ministre et aux ministres ce mercredi.
11h30 : Remise du rapport par les médiateurs
Pool TV + Pool photographes
12h00 : Déclaration presse du Premier ministre
Pool TV et presse (radios, rédacteurs, photos) accréditée
Pourquoi des mots aussi durs ? Le fondateur du Puy du fou estime qu’aucune ligne transcontinentale n’ira se poser sur cet aéroport. Pour lui, «le bilan carbone d'un nouveau chantier serait infiniment plus coûteux que la modernisation de l'aéroport existant». Le Vendéen conteste aussi le périmètre du référendum populaire, tenu le 26 juin 2016, qui avait approuvé la construction. «J'avais demandé [à ce] que la Vendée, qui fait partie de la zone de chalandise de l'aéroport de Nantes-Atlantique à hauteur de 12% des usagers, soit consultée», annonce-t-il. Mais il regrette que le président du conseil régional des Pays de la Loire l'en ait alors empêché, quand bien même sa région aurait majoritairement voté contre, selon lui. Le développement du parc de loisirs à thématique historique du Puy du fou, le grand-œuvre de Philippe de Villiers, serait selon lui négativement impacté par la construction qui provoquerait des embouteillages. Il est partisan de la solution de l’extension de l’aéroport existant de Nantes-Atlantique.
«Je ne comprends pas pourquoi la droite ne s'empare pas du sujet de l'écologie»
« Qu'est-ce que la mission de la droite, si ce n'est l'enracinement, la préservation de nos paysages intimes ? »
Pour un peu, on imaginerait que Philippe de Villiers se range du côté des zadistes… Que nenni, il demande que la zone à défendre soit évacuée et que l’on restaure l’Etat de droit. En revanche, il tient à affirmer sa sensibilité environnementale : «J'ai la fibre écologiste, mais je ne comprends pas pourquoi la droite ne s'empare pas du sujet de l'écologie.» Et d'argumenter, dans un entretien au Figaro Vox : «Car qu'est-ce que la mission de la droite, si ce n'est l'enracinement, la préservation de nos paysages intimes ? Comment la droite peut-elle défendre le glyphosate ?»
Co-fondateur et ex-président du Mouvement pour la France, Philippe de Villiers est l'une des principales figures politiques ayant incarné le conservatisme à la française. Si la question écologique est effectivement peu pregnante, aujourd'hui, dans le discours des responsables politiques de droite, celle-ci est décrite comme une composante majeure de la philosophie conservatrice par certains intellectuels et journalistes, en particulier ceux se revendiquant de l'idéologie de l'«écologie intégrale», représentée notamment par la revue Limite.
Fuites du rapport des médiateurs défavorables à la construction de Notre-Dame-des-Landes
C’est entendu depuis la prise de fonction d’Emmanuel Macron : la décision prise sur Notre-Dame-des-Landes tiendra compte des informations contenues dans le rapport de médiateurs, dont le principe a été validé mi-mai par le Premier ministre Edouard Philippe. Composé de trois experts, Anne Boquet, Michel Badré et Gérald Feldzer, il est voué à mettre à plat toutes les considérations techniques et sera rendu le 13 décembre. Ce dernier a déjà fuité dans la presse, et les passages avisés par RTL laissent entendre que l’extension de l’aéroport de Nantes-Atlantique serait préférable à une création d'aéroport, car moins lourde, tant au niveau du financement que du bilan carbone.
Les experts en génie civil ont évalué l'agrandissement de l’aéroport à une somme comprise entre 415 et 545 millions d’euros. Le coût de la fermeture pour rénovation s'élèverait à 35 millions d'euros, et il faut ajouter à la facture le dédommagement du constructeur Vinci, une somme secrète qui pourrait atteindre 280 millions d’euros. L’addition, entre 500 millions et 795 millions d’euros, resterait inférieure à la construction d’un nouvel aéroport, évalué en 2010 à 561 millions d'euros pour quatre millions de passagers annuels, mais à 992 millions d'euros pour neuf millions de passagers. Le bilan carbone serait quant à lui inférieur de 11% pour l’extension de Nantes-Atlantique, qui de plus n’aurait pas de conséquence négative sur la faune du lac de Grand-Lieu.
Philippe de Villiers est opposé au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes. | Ouest-France
Alors que le rapport des médiateurs sur le projet controversé d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes sera remis le 13 décembre, Philippe de Villiers, le créateur du Puy du Fou, a adressé une lettre ouverte à Édouard Philippe. Il y redit, de nouveau, son opposition à ce projet.
Fin juin, Philippe de Villiers avait envoyé une lettre ouverte à Emmanuel Macron au sujet du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes. « Pour le Puy du Fou, le projet de Notre-Dame-des-Landes met gravement en péril nos projets de développement international », écrivait-il, notamment, au Président de la République.
Ce jeudi, c’est au Premier ministre Édouard Philippe que le créateur du Puy du Fou a adressé une lettre ouverte.
Il y redit son opposition au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, qui "serait, pour nous, synonyme d’un enclavement aérien définitif".
Et de poursuivre : "Que feront les Vendéens ? Beaucoup d’entre eux renonceront à aller à Notre-Dame-des-Landes et prendront le train pour aller à Roissy. Notre-Dame-des-Landes ne trouvera jamais son point d’équilibre économique."
Voici la lettre..
Lettre de Mr. Philippe de Villiers adressée au premier ministre, monsieur Edouard Philippe :
Les trois médiateurs chargés de sortir de l'impasse le dossier de Notre-Dame-des-Landes remettent le 13 décembre 2017 leur rapport à Edouard Philippe, avant une "décision définitive" promise par Emmanuel Macron"au plus tard en janvier" sur la construction ou non de l'aéroport.
Réunion de gouvernement avec Edouard Philippe, Nicolas Hulot et la ministre des transports Elisabeth Borne, le 1er juin 2017 à l'Hotel de Matignon à Paris.
©YANN BOHAC/SIPA
Après un peu plus de six mois de mission et 200 auditions, Gérard Feldzer, ancien pilote de ligne et proche du ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, Michel Badré, ingénieur membre du Conseil économique, social et environnemental (CESE), et la préfète Anne Boquet sont attendus à Matignon à 11h30. Faut-il réaménager l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique, au sud de l'agglomération nantaise, ou le déménager sur les terres agricoles et les bois autour de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) à une vingtaine de kilomètres au nord ?
Il est indispensable au développement économique du Grand Ouest pour ses partisans, néfaste pour l'environnement et gaspilleur d'argent public pour ses opposants. Les "pro", dont l'ancien Premier ministre socialiste et ex-maire de Nantes Jean-Marc Ayrault et l'ex-président LR des Pays de la Loire Bruno Retailleau, se sont donné rendez-vous devant l'Assemblée nationale. Quant aux "anti", plusieurs ONG environnementales ont appelé le gouvernement, dans une tribune sur Mediapart, à faire "un choix courageux" et une "première application concrète" du sommet pour le climat organisé mardi 12 décembre par le chef de l'Etat. D'autant plus que des éléments ayant fuité dans la presse affirment que la construction d'un nouvel aéroportentraînerait 12% d'émissions de CO2 de plus qu'un simple agrandissement de l'aéroport existant. Et ce chiffre pourrait-être encore plus élevé pour le cas où aucune ligne de transport en commun ne serait mise en place pour rallier le site du potentiel futur aéroport à l'agglomération Nantaise. À plus forte raison que l'aéroport emploie actuellement environ 2000 salariés.
Le rapport ne devrait pas répondre de façon tranchée à la question, qui a empoisonné le quinquennat de François Hollande. L'exécutif attend des médiateurs un éclairage "impartial et neutre", avant de prendre une décision forcément polémique sur un sujet qui déchaîne les passions au carrefour de l'aménagement du territoire, du transport et de l'environnement. Las de l'indécision politique, "pro" comme "anti" en appellent au "courage" du président de la République sur ce projet né au milieu des années 1960 et déclaré d'utilité publique en 2008. Emmanuel Macron avait indiqué mardi 12 décembre 2017 dans un entretien au Monde que suite à la remise de ce rapport, "le premier ministre et les ministres concernés demanderont des compléments s'il y a lieu, et une décision définitive sera prise au plus tard en janvier". Quant à Nicolas Hulot, le ministre de la Transition écologique avait, lui, évoqué début décembre une décision "avant les fêtes".
Voulue par Emmanuel Macron pour "apaiser" les tensions autour du transfert contesté de l'aéroport nantais à Notre-Dame-des-Landes et l'aider à trancher sur l'avenir du projet, la médiation gouvernementale a plutôt crispé partisans et opposants, fébriles à l'approche du moment de vérité. Avant même qu'elle ne démarre, une pluie de critiques s'était abattue sur la mission de médiation, les collectivités locales soutenant le projet et les associations pro-transfert la qualifiant de "mascarade", de "parodie de concertation" ou encore de "médiation de reniement de la parole de l'Etat". "En nommant deux médiateurs, dont l'un s'est publiquement opposé à Notre-Dame-des-Landes, et un autre s'est dit réservé, plutôt que d'apaiser la situation, ça l'a au contraire envenimée", souligne Marc Bouchery, directeur général du Syndicat mixte aéroportuaire (SMA), rassemblement de 20 collectivités des Pays de la Loire et de Bretagne impliquées dans la réalisation du projet de nouvel aéroport.
"Le rôle unique de la médiation a été de regarder si on pouvait réaménager Nantes-Atlantique. Elle n'a pas pris en compte le vote des habitants de Loire-Atlantique, les décisions de justice validant le projet et le feu vert de l'Europe", peste de son côté Alain Mustière, président de l'association pro-NDDL "Des ailes pour l'Ouest".
Durant la campagne présidentielle, le candidat Macron s'était montré plutôt favorable au nouvel aéroport, soutenu par plus de 55% des habitants de Loire-Atlantique lors du référendum local de juin 2016. "Je prendrai ma décision six mois après l'élection, mais avec malgré tout en tête que la concertation locale a donné un avis favorable. Donc il faudrait des éléments forts pour que nous y revenions", avait-il déclaré à l'époque.
Le volet le plus sensible de la décision concerne l'évacuation de la "Zad", la vaste zone de bocage où doit se construire l'aéroport. Si l'aéroport se construit, l'exécutif devra mobiliser des milliers de gendarmes pour évacuer les 200 à 300 zadistes qui se préparent depuis des mois à un affrontement violent avec les forces de l'ordre, ainsi que possiblement des milliers de militants venus en renfort. Des moyens très importants sont également à prévoir pour éviter de nouvelles occupations durant le chantier. Même en cas d'abandon du projet, l'Etat prévoit de mettre fin à l'occupation illégale du site. Le dossier est suivi de près au ministère de l'Intérieur, où une réunion s'est tenue en début de semaine. S'il est attendu sur ce volet d'ordre public, le rapport va également cadrer le débat sur le coût financier des deux options.
Outre les informations relatives aux émissions de CO2, d'autres éléments contenus dans les annexes, qui ont fuité dans la presse, portent notamment sur le coût du réaménagement de l'aéroport existant pour permettre d'accueillir 9 millions de passagers à l'horizon 2040. La mission de médiation l'estime "entre 415 et 545 millions d'euros", soit beaucoup moins que le chiffrage réalisé par la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) en 2013 (825 millions), mais bien plus que celui avancé par les opposants au déménagement (175 millions d'euros). Quant au projet de Notre-Dame-des-Landes, co-financé par le concessionnaire privé Vinci, par l'Etat et par six collectivités territoriales, il coûterait 561 millions d'euros (pour 4 millions de passagers) ou 992 millions d'euros (pour 9 millions de passagers), hors desserte. Reste également l'inconnue de l'indemnisation versée à Vinci en cas d'abandon de Notre-Dame-des-Landes. Jamais chiffrée par l'Etat et le concessionnaire, elle est évaluée à 150 à 200 millions d'euros par les opposants. Seul point de consensus entre "pro" et "anti" à l'issue de cette médiation de six mois: après des années d'atermoiements, "il faut décider".
Petit rappel des dates clés de ce projet :
- 1965 / 70 : choix du site. Le préfet de Loire-Atlantique lance en 1965 la recherche d'un site pour accueillir un nouvel aéroport dans le Grand Ouest. La zone de Notre-Dame-des-Landes est préférée à 17 autres. Ce choix est validé en 1970 par le Comité interministériel d'aménagement du territoire (Ciat).
- 1974 : création de la ZAD. Une zone d'aménagement différé (ZAD) de 1.225 hectares est créée sur le site de Notre-Dame-des-Landes, entraînant la préemption progressive de terres par le conseil général.
- 2000 : relance du projet. Le 26 octobre 2000, le Premier ministre socialiste Lionel Jospin relance le projet, mis en sommeil plus de 25 ans. Un débat public, mené jusqu'en 2003, n'apporte aucun consensus.
- 2008 : utilité publique. Le décret déclarant le nouvel aéroport d'utilité publique (DUP) est publié le 10 février 2008 au Journal officiel, après avis favorable de la commission d'enquête.
- 2009 : occupation. Des militants anti-capitalistes commencent à occuper la ZAD en août 2009 après la tenue d'un "Camp action climat".
- 2010 : concession à Vinci. Vinci remporte en décembre l'appel d'offres pour la conception, le financement, la construction et l'exploitation du futur aéroport pour une période de 55 ans.
- 2012 / 13: "commission du dialogue". Suspendant l'opération "César", visant à expulser les occupants de la ZAD, le gouvernement de Jean-Marc Ayrault met en place fin 2012 une "commission du dialogue". Celle-ci conclut en avril 2013 à l'utilité du projet, tout en recommandant une amélioration des mesures de compensation environnementales.
- 2015 : feu vert aux travaux. Le 30 octobre 2015, la préfecture de Loire-Atlantique annonce la reprise des travaux pour 2016, après le rejet en juillet des recours environnementaux déposés par les opposants et la confirmation par le Premier ministre Manuel Valls de la poursuite du projet. Le 25 janvier 2016, la justice valide l'expulsion des derniers agriculteurs et riverains historiques vivant sur la ZAD.
- 26 juin 2016 : consultation locale. Les électeurs de Loire-Atlantique votent en faveur de la construction du nouvel aéroport, à plus de 55% des voix, lors d'une consultation organisée par le président de la République, François Hollande, qui promet que le résultat sera respecté. Malgré la validation par la justice des arrêtés autorisant les travaux, mi-novembre, le gouvernement de Bernard Cazeneuve abandonne le 9 décembre son objectif d'une évacuation de la ZAD, prévue à l'automne.
- 13 décembre 2017 : ultime rapport d'experts. A peine arrivé au pouvoir, le nouvel exécutif confirme une médiation pour "une dernière fois, regarder les choses" et "faire baisser la tension" sur ce dossier très contesté, avant une décision "claire" et "assumée" sur la poursuite ou non du projet. Après une mission de six mois, les trois médiateurs remettent leur copie au Premier ministre.
NE NOUS LAISSONS PAS FAIRE !!!
Comme au temps du « Larzac » (photo ci-dessus), battons-nous et jusqu’au bout !
NE SOYONS PAS COMME DES MOUTONS QUE L’ON MÈNE À L’ABATTOIR..
IL FAUT QUE L’OPINION PUBLIQUE, COMME LE PEUPLE, L’EMPORTE SUR LE POLITIQUE ET LES DÉCISIONS ARBITRAIRES OU FAITES D’AVANCE !!!
Le bocage géométrique résulte du défrichement tardif des landes au XIXe siècle. Au premier plan, l'emplacement de la ZAD (Zone d'Aménagement différé) autour ...
La Terre appartient à tout le monde, mais les terres agricoles et "cultivables" aux agriculteurs avant tout, et bien avant les iontérêts en fonciers en vue de construction de lotissements, dans le sens du profit comme constructions diverses ou à grande échelle..