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Ecologie vraie et réelle..
11 février 2019

Sacrée dégringolade !..

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Sacrée dégringolade !..

Notre société va mal..de plus en plus mal !

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La société..dégradée..dégradante..

Macron-roi-philosophe

Diplômes dévalorisés, chômage, bas salaires, difficulté à se loger…

 

La classe moyenne se paupérise, alerte le sociologue Louis Chauvel.

 

Une menace pour notre modèle démocratique.

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Dix ans après Les classe moyennes à la dérive, Louis Chauvel persiste et signe.

Et son diagnostic est de plus en plus inquiétant : notre société refuse de regarder la réalité en face, au risque de voir emporté son modèle démocratique, fondé sur la prospérité des classes moyennes.

Dans La Spirale du déclassement, essai sur la société des illusions, le sociologue, professeur à l’université du Luxembourg, revient ainsi pour la troisième fois (son premier livre date de 1998) sur une question aujourd’hui du débat politique, qui sera à coup sûr un des enjeux de la campagne présidentielle.

[Je tien à préciser de suite que cet écrit, en condensé, date de 2016..]

De livre en livre, vous êtes plus alarmiste.

La situation s’aggrave ?

  Même s‘il est désagréable, le diagnostic est clair : les inégalités se creusent, les classes moyennes qui constituent le noyau central de notre société, se paupérisent, la fracture générationnelle s’accentue, le déclassement devient systématique. Mais le plus inquiétant est que la prise de conscience de la situation me paraît régresser. Depuis presque vingt ans (quand paraissait mon premier livre..dixit l’auteur), nous sommes dans le déni. La réalité empire à cause du temps qui passe, et les difficultés s’enkystent faute de les regarder en face.

« Les inégalités vertigineuses sont de retour », écrivez-vous. Pourquoi ?

  Du point de vue des inégalités, la France pourrait presque avoir l’air d’être le pays qui se porte le mieux en Europe. Si l’on s’en tient au coefficient de Gini, un indice qui mesure les disparités de richesse, en effet, les statistiques sont plutôt rassurantes : elles fluctuent sans tendance évidente. La redistribution (impôts et transferts sociaux) joue à cet égard un rôle important. Mais ces statistiques ne concernent que les revenus. En se focalisant sur eux, on ne voit pas le principal facteur d’inégalité aujourd’hui : le patrimoine. Si les classes moyennes salariées du XXè siècle se sont construites dans un processus de perte de vitesse du patrimoine et dans un idéal méritocratique de réalisation de soi par le travail, la situation a totalement changé. La reconstitution de l’accumulation patrimoniale, depuis les années 1990, crée à nouveau une inégalité massive entre ceux qui disposent par héritage d’un patrimoine et ceux qui ne peuvent compter que sur les revenus de leur travail. Ainsi, si l’on tient compte de l’explosion de la valeur des biens immobiliers, en particulier depuis le début des années 2000, on passe d’une société française plutôt égalitaire comparée à ses voisines européennes à un pays nettement plus inégalitaire que l’Allemagne, par exemple. Cette évolution s’est faite en sourdine, mais elle est évidente pour ceux qui, ne disposant pas d’un patrimoine, essaient simplement de se loger. L’écart leur apparaît béant entre le niveau de leur salaire, ou du revenu de leur travail, et le prix des appartements.  Certains avanceront que cela concerne surtout Paris, mais le phénomène s’observe dans toutes les villes de plus de cent mille habitants. Cette repatrimonalisation produit ainsi des tensions nouvelles au sein des classes moyennes, où se reconstitue une classe d’héritiers-rentiers séparée de ceux dont le sort est de n’avoir que leur salaire pour vivre.

A LIRE

La Spirale du déclassement. Essai sur les sociétés d’illusions, de Louis Chauvel, éd. du Seuil, 220p..16 Euros.

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« Chaque génération a connu au fil des années une situation pire que la précédente. »

Comment définissez-vous précisément les classes moyennes ?

  Ce n’est effectivement pas une appellation d’origine contrôlée. Le propre des structures sociales est d’être marquées par de subtiles discontinuités.

Celles-ci se voient parfois, notamment en sociologie urbaine quand, au coin d’une rue, on franchit à l’évidence une ligne d’un quartier à un autre. Pour les frontières sociales, en revanche, c’est beaucoup moins clair.

On passe ainsi par des dégradés infinis, des classes populaires aux classes populaires qualifiées, puis à l’aristocratie de la classe ouvrière jusqu’aux fractions inférieures des classes moyennes.

La pensée Française, extrêmement cartésienne, a de ce fait du mal à produire une science sociale des classes moyennes. La question qui vient immédiatement chez nous est celle des limites : où sont précisément les frontières ? En Allemagne ou dans les pays anglo-saxons, on est plus pragmatique : on s’intéresse aux centres, aux différents noyaux qui forment les classes moyennes. En procédant dans ce cas on voit bien que « les » classes moyennes sont plurielles, prises entre les cadres et professions intellectuelles supérieures d’un côté et les classes moyennes inférieures de l’autre, ouvriers et employés qualifiés et protégés statutairement, tels les cheminots ou les agents de la Poste. Avec, entre ces deux fractions, les classes moyennes intermédiaires : techniciens, infirmiers, instituteurs, contremaîtres, catégorie B de la fonction publique, etc.

Celles-ci, à partir des années 1960, ont constitué le noyau central de la société marquée par le travail salarié, la protection sociale, le développement de la consommation, jusqu’à devenir le fer de lance d’une civilisation de classe moyenne au cœur du projet des démocraties modernes. Celle-ci est aujourd’hui en danger, les catégories intermédiaires se trouvant menacées à leur tour par des maux qui, il y a quinze ans encore (2001), restaient confinées aux catégories populaires.

En premier lieu, la stagnation des salaires et la montée du chômage…

  La situation des classes populaires est difficile depuis longtemps, tout le monde s’accorde sur ce point. En revanche, selon certains, les classes moyennes auraient maintenant leur position. « Elles n’ont jamais été aussi fortes », écrivait Dominique Gous et Eric Maurin, en 2012, dans Les Nouvelles Classes moyennes. Si l’on observe pourtant l’ensemble des indicateurs disponibles, on constate que le pouvoir d’achat des professions intermédiaires, qui se situaient en 1970 à plus de 120% au-dessus de celui des catégories populaires, est tombé en 2010 à seulement 37%. Et dans le même temps ces catégories intermédiaires connaissent une régression régulière par rapport à la catégorie de niveau supérieur, celle des cadres. Du point de vue de l’emploi, on ne peut pas dire non plus que les professions intermédiaires soient protégées, puisqu’elles connaissent aujourd’hui le même taux de chômage que les ouvriers au milieu des années 1980, à un niveau (7%) alors jugé insupportable. La peur du déclassement que connaissent aujourd’hui les classes moyennes intermédiaires n’a rien d’irrationnel.

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« Le principal facteur d’inégalité aujourd’hui : le patrimoine. »

Vous insistez aussi sur la dévalorisation des diplômes, qui étaient jusqu’à présent pour les classes moyennes le passeport vers l’élévation sociale

  Ce qui est intéressant, c’est la difficulté à débattre avec lucidité sur cette question. Le constat est pourtant clair : l’obtention du baccalauréat représentait encore au milieu des années 1970 la quasi-certitude d’intégrer la classe moyenne intermédiaire. Ce diplôme suffisait pour devenir instituteur. Et même s’il ne permettait pas d’être avocat, il ouvrait les portes de bonnes carrières dans les services, l’assurance par exemple, ou l’industrie. Aujourd’hui, quand 80% d’une classe d’âge obtient le bac, tous ses titulaires ne peuvent pas devenir cadres moyens. De même, quand on passe de cinq cents diplômes de doctorat délivrés chaque année à plusieurs milliers, tous ses détenteurs ne pourront pas devenir professeurs d’université. Certains soulignent que les classes moyennes intermédiaires bénéficient d’un meilleur niveau de diplôme. Mais que signifie un diplôme supérieur pour ceux qui n’en ont ni le statut ni le salaire ? Les universités, qui étaient rares et sélectives, accueillent maintenant quatre cents étudiants dans des amphis prévus pour cent cinquante : on a favorisé une croissance massive de l’accès à l’éducation – et c’est très bien – mais sans donner les moyens de la qualité. Si l’on rapporte la dépense d’éducation au nombre d’étudiants en place, on constate en effet une forte baisse du niveau d’investissement par étudiant. En Allemagne, en Suisse, dans les pays nordiques, la croissance  numérique a été accompagnée d’une croissance de l’investissement et surtout d’un travail sur la transition de l’école et de l’université vers l’emploi, en favorisant les stages en entreprise. Il y a une vingtaine d’années, en France, ces constats faisaient l’objet d’un refus catégorique de prise en considération. Aujourd’hui, on est passé du déni à l’acceptation fataliste. De nombreux étudiants sont ainsi frustrés, plein de ressentiment à l’égard d’une société où ils ne trouent pas leur place.

Le déclassement des catégories intermédiaires se double ainsi d’une fracture générationnelle qui, selon vous, ne cesse de s’élargir

  La crise que nous traversons (toujours) est en partie demeurée invisible aux élites politiques et sociales bien intégrées parce qu’elles en étaient protégées. Ceux qui ont bénéficié de la civilisation de classe moyenne dans les années 1980, en particulier les cadres et professions intellectuelles supérieures, ne l’ont pas vu venir. Ce sont les nouvelles générations qui en ont été la variable d’ajustement. Chacune d’entre elles a connu au fil des années une situation pire que la précédente du point de vue de la dévalorisation des diplômes, de l’accès à l’emploi, du niveau de salaire, de la difficulté à se loger. Pour ceux qui ont eu 20 ans en 1968, trouver un emploi n’était pas difficile : si une porte se refermait, cinq autres s’ouvraient par ailleurs. Pour ceux qui ont 20 ans aujourd’hui, l’accès à un CDI relève du parcours du combattant. Et la situation s’aggrave, car la plupart des réformes de ces quinze ou vingt dernières années touchent de plein fouet ceux qui entrent dans le monde du travail. C’est évident par exemple avec les réformes de la retraite, qui sacrifient les droits à long terme de ceux qui débutent, les exigences étant de plus en plus grandes en termes d’âge de départ à la retraite et de valorisation de carrières. Tout cela ne brosse pas simplement le portrait de générations sacrifiées, mais aussi celui d’une civilisation de classe moyenne profondément déstabilisée.

Quelles peuvent être les conséquences de ce déclassement que vous qualifiez de « systémique » ?

  Toutes proportions gardées, ce que je vois, c’est ce que voyait Théodor Geiger, le sociologue allemand qui, dans un article prophétique de 1930, intitulé « Pank im Mitelstand » (« panique dans la classe moyenne »), soulignait l’extrême fragilité de la classe moyenne face aux récessions. On sait quelles en furent les conséquences. La lente dégradation de notre civilisation de classe moyenne, pourrait avoir, aujourd’hui encore, des conséquences politiques désastreuses. Si l’on ne soigne pas notre société malade, ce risque pourrait même devenir réalité.

Propos recueillis par Michel Abescat

Illustrations Marlon Barraud

pour Télérama.

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(d’où ce mouvement des « Gilets jaunes », entre autre, mais pas seulement..)

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Louis Chauvel

1967

Naissance à Paris.

1997

Doctorat de sociologie à l’université Lille-I.

1998

Le destin des générations.

(PUF)

2008

Les classes moyennes à la dérive.

(Seuil)

2016

La spirale du déclassement, essai sur la société des illusions.

La crise qui a changé le monde !..

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Les quatre présidents apocalyptiques !..

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Sans oublier pour autant le quinquennat Hollande, ni les 18-20 mois sous Macron..

L’Affaire de la chute de Lehman Brothers..

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Cinq questions (pas si) bêtes sur la chute de Lehman Brothers

Comment une banque aussi importante peut-elle s’effondrer ? Pourquoi les autorités ne l’ont-elles pas sauvée ? Tous les éléments pour comprendre les implications de cet événement historique.

Le 15 septembre 2008, un des grands groupes bancaires états-uniens s’effondre à la surprise de tous les connaisseurs de Wall Street :Lehman Brothers Holdings Inc., 27 000 employés, se place sous la protection du chapitre 11 de la loi des Etats-Unis sur les faillites.

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2007-2017 : au cœur de la crise qui a changé le monde

La plus grande crise financière du XXIe siècle – à ce stade – a commencé à l’été 2007. Un an avant la faillite de la banque américaine Lehman Brothers, le 15 septembre 2008, personne n’a voulu voir que la bulle économique largement créée par la spéculation immobilière était sur le point d’exploser. Dix ans après, l’Europe se remet à peine de cataclysme qui a plongé l’économie mondiale en récession et déclenché la crise des dettes européennes.

Quand la crise a-t-elle exactement commencé ?

Les premiers signes d’une crise apparaissent quand le marché immobilier outre-Atlantique commence à ralentir. Mais le début de la crise est situé historiquement en Europe : le 9 août 2007, BNP Paribas gèle trois fonds luxembourgeois liés aux « subprimes », un signal que les investisseurs de ces fonds ne pourront pas récupérer leur mise.

La bulle immobilière américaine, née de la déréglementation du crédit, éclate en 2006 : les taux d’intérêt (variables) grimpent, les emprunteurs sont alors étranglés par leur dette. Concédés par des sociétés de crédit peu regardantes à des ménages pas toujours solvables, et malgré une notation complaisante des agences officielles (Standard & Poors, Moody’s…), les « subprimes » commencent à révéler leur vrai visage, celui d’une gigantesque arnaque.

Les maisons ne valant plus rien, les créditeurs ne peuvent même plus se rembourser sur la revente des maisons. Sauf qu’entre-temps les « subprimes » ont été transformés (titrisés) en produits financiers complexes, eux-mêmes rachetés par les banques du monde entier ; le risque se retrouve ainsi disséminé sur l’ensemble de la planète.

Certains investisseurs comme Lehman paieront cette erreur au prix fort, mais des banques comme Goldman Sachs ont engrangé d’excellents résultats en 2007 en spéculant pour leur compte propre sur la baisse du marché des crédits immobiliers.

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Pour terminer

Je tenais à mettre ce condensé en écrit et propos recueillis, pour bien faire comprendre l’évolution de notre société depuis la fin des années 1960 et des années 1970, puis, des années 1980, avec ensuite, cette évolution, peu après le début des années 1990  (se rappeler de la chute du mur de Berlin tout comme du fameux rideau de fer..), et enfin, à partir du début des années 2000 (avec, ne l’oublions pas, la mise en place de l’Euro..comme monnaie unique..), puis, cette crise financière d’août 2007, et, peu après, crise économique, de févriermars 2008 et jusqu’en juillet-août 2010, et qui inlassablement se poursuit depuis, et avec une croissance à la baisse, et qui de plus, n’est pas..n’est plus au rendez-vous, sans oublier..la récession qui nous guette..

Pour conclure

Force est de constater que les leçons apprises du passé n’on pas servi ou peu, et sinon à pas grand-chose, concernant tous nos gouvernements successifs comme gouvernants, et classe politique dirigeante…

 

 

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Commentaires
Z
L'expérience est une lanterne qui ne sert qu'à éclairer le chemin déjà parcouru...<br /> <br /> Jamais aucun homme politique ne s'est préoccupé des leçons de l'histoire, car leur histoire, c'est leur propre carrière, les lobbies, les cumuls de fonctions...<br /> <br /> Très bonne journée à toi
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