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Ecologie vraie et réelle..
11 mars 2021

Fukushima.. 11 mars 2011..10 ans déjà !..

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Fukushima.. 11 mars 2011..10 ans déjà !..

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« moshi..moshi.. »

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La cabine téléphonique de Otsuchi-cho.

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Dans la préfecture d’Iwate, un des habitants de Otsuchi-cho, inconsolable après la perte d’un proche, avait dans son jardin une vieille cabine téléphonique. Inutilisable, il la garda néanmoins et histoire d’apaiser son chagrin, avait l’habitude d’y venir et de décrocher le vieux combiné pour parler à son cousin .
Puis survint la tragédie du 11 mars 2011. Ce jour la,  un tsunami frappait de plein fouet la ville, ravageant les habitations et faisant de nombreuses victimes.

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Le propriétaire de la cabine téléphonique décida alors de rendre son accès au public .
Depuis, quotidiennement, des hommes, des femmes, des enfants ayant perdu un ou plusieurs membres de leur famille s’y succèdent…
Dans un flot de paroles et de larmes, ils donnent de leurs nouvelles, rendent mémoire a ceux qu’ils aiment et qui leur ont été enlevés…

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A ce jour, 5 ans après la tragédie, plus de 2500 personnes sont toujours portées disparues et la souffrance de leurs familles, encore présente.
Comme chaque année, j’organiserai un évènement de charité en faveur des gens de la région duTohoku en partenariat avec Médecins du Monde Japan . Mon action étant tout de même limitée, si vous souhaitez faire un don en leur faveur, je vous joins l’adresse mail suivante ou vous pouvez leur écrire en français : https://www.mdm.or.jp/contact/mail.html

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Merci pour eux .

Au Japon, on parle aux morts dans une cabine téléphonique.

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Un policier surendetté dans Libération, de braves pizzaïolos dans Zadig, de joyeuses investisseuses dans le Point, des hélicoptères pour JFK dans le Monde, le fils de Salinger dans le Figaro un marabout et une ourse qui abusent dans la Dépêche, la fiche wikipedia de TrumpSlate, le mental des footballeuses, l’Equipe.

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A Otsuchi, au japon, une cabine téléphonqiue pour parler aux défunts © Maxppp / Kyodo

Une cabine téléphonique au Japon...

Qu'on appelle là-bas le téléphone du vent et où l'on se rend pour parler à nos morts, elle est posée me dit l'Obs dans un jardin paisible où ondoient les branches des cerisiers, au bord de cette mer qui en 2011, lors du tsunami, a englouti 20 000 habitants de la région du Tohoku

La cabine téléphonique n'est reliée à rien sinon à la douleur, Itaru Sasaki l'avait installée dans son jardin après la mort d'un cousin qu'il aimait, il y est retourné après le tsunami penser à son meilleur ami. Et deux fois endeuillé, Sasaki a ouvert sa porte aux autres survivants...

Ils viennent donc, décrochent le combiné et parlent aux esprits, ou bien écrivent quelques mots dans un cahier, « Aujourd'hui, je t'appelle de la "cabine du vent". "Maman, est-ce que tu prends soin de toi ?". Chaque cahier rempli, Sasaki le remplace... Et un jour forcément un journaliste est venu et puis d'autres qui ont filmé et enregistré, « Papa nous allons bien, ne t’inquiètes pas pour nous. Pourquoi es-tu mort? »,  « Papa, je suis tellement désolée d'avoir dit que tu sentais mauvais, la dernière fois que nous sommes allées au bain public. Tu te rappelles, tu m'avais promis de m'acheter un violon »

Et une journaliste est venu aussi de France, qui s'appelle Doan Bui, grande reportrice de l'Obs qui est de culture asiatique et qui entremêle dans son texte les fantômes du Japon et son enfance parsemée d'offrandes aux morts, et forcément, elle est entrée à son tour dans la cabine téléphonique mais ne sachant quoi dire, elle s'est souvenu de ces mots de Patrick Modiano qu'elle a recopié, sur un cahier au Japon :

J'ai décroché le combiné. J'ai composé un numéro machinalement. Le vieux numéro de la maison, quand j'étais enfant, venu du plus loin de ma mémoire. J'ai fermé les yeux. Et je les ai entendus : mes absents.

Et ayant avec  l'Obs pensé aux absents, vous ne comprendrez pas pourquoi, chez nous, on profane les cimetières, l'épidémie est telle que Midi Libre supplie à sa une, "laissez nos morts en paix"...  La voix du Nord me dit qu'on vient d'enterrer plus d'un siècle après, des soldats britanniques et canadien de la Grande guerre identifiés par leur ADN. Vous lirez dans le Figaro un fils parlant de son père, Matt est l'enfant de Jerome David Salinger, auteur de l'attrape-coeur,Salinger mort en 2010 il avait publié sa dernière nouvelle en 1965 mais n'avait jamais cessé d'écrire et Matt promet bientôt des trésors, aux lecteurs que son père aimait dans leur liberté. "Il jamais accepté aucune adaptation de ses livres. Si un acteur joue un personnage, vous aurez pour toujours son image dans la tête. Vous ne serez plus jamais libre de l'imaginer."  

Lisant la voix du Nord, encore j'imagine un peu la vie d'un homme dont je vois le portrait, il s'appelait Salah, mort à 90 ans ce printemps, il tenait un café qu'il refusait de vendre et bloquait la rénovation d'un quartier ouvrier, son visage dessiné au pochoir bleu surveille la zone de l'union, entre Roubaix et Tourcoing, sur des murs de parpaing. 

On se dispute autour de Donald Trump...

Ce qui en soi n'est pas une nouveauté, mais le champ de bataille est curieux et logique, c'est autour de la fiche Wikipedia du président américain que l'on se déchire, me dit Slatewikipedia est cette encyclopédie en ligne que les internautes eux-mêmes, construisent et amendent dans un consensus et des règles admises, que la fiche de Trump par ce qu'elle déclenche, 156 millions de vues, bouscule... En ferait-on autant pour notre Edouard Philippe, qui fait les unes, vous en avez parlé.

Et nous voilà donc dans nos jungles loin des nostalgies. A New York me dit le MondeUber va proposer, pour 200 dollars un service d'hélicoptères pour aller de Manhattan à l'aéroport JF Kennedy et le 11 septembre n'a pas mis fin à cette habitude de voler au dessus de New York... Dans le Point deux femmes exultent de petits millions, Anne Sophie d’Andlau  et Catherine Berjal,sont propriétaires d'un fond activiste, traduction, elles rachètent des petits morceaux d'entreprises pour ensuite, en s'agitant, faire pression pour faire monter l' action. Elles ont ainsi mené la vie dure à un pape du capitalisme français, Denis Kessler, patron de Scor, entreprise qui assure les assureurs,  et qui auraient dû selon elle se faire racheter par un mutualiste... Elles ont l'air de bien s'amuser, nos deux héroïnes, qui versent quand même 10 % de leurs chiffre d'affaire à des oeuvres de charité... 

Etrange monde quand où en même temps dans Libération, on me parle d'un brigadier de police qui supplie une juge de le laisser contracter un dernier micro-crédit pour faire réparer sa voiture, il habite à 25 kilomètres de son commissariat... C'est un reportage sur le surendettement qui n'est souvent que le fruit d'une malchance. Sur les routes de l'OiseDavid et Patrizia s'inquiètent car il manque douze euros dans la caisse et aussi, ce soir, il n'ont vendu que neuf pizzas, ce sont les aventures de deux entrepreneurs qui ont investi dans un camion pizza et c'est des reportages en France de Zadig, ce trimestriel qui ne parle que de notre pays  où l'on rencontre un soir, dans un village un restaurateur de vitraux, un passionné qui disserte du verre du XVIe siècle en attendant sa tartiflette qui va refroidir...

Nous sommes un terre de poésie. Un homme, je le lis dans la Dépêche, s'étant fait larguer par sa dulcinée, est allé voir Monsieur Alex, dit Maitre Diakité, grand voyant médium qui lui a soutiré 96200 euros pour retrouver l'hymen, l'escroc est en fuite... J’apprends dans l'Est républlicain qu’une très sérieuse étude en généalogie a réclamé 145.000 euros à un sexagénaire pour l'assister dans une affaire d’héritage, la justice a revu à la baisse les prétentions de ces profiteurs, qui ne sont pas eux des marabouts.

Et une frayeur pour finir...

Celle d'un randonneur chargé par une ourse dans les Pyrénées  me dit la Dépêche, il s'en est sorti en sprintant et en faisant du bruit et ces charges se répètent et la nature requinquée n'est pas le paradis des hommes... Elle nous émeut pourtant la nature d 'un miracle oublié. On a vu dans la charente me dit Sud Ouest deux saumons sauvages de l'Atlantique remonter le courant  au point de comptage  de la passe de Crouin, à Cognac.  Cela n'arrivait plus.

Les saumons remontent le courant, comme nos footballeuses match après match avancent vers cette coupe du monde qui nous visite ce matin; elles ont  vaincu la Norvège « au mental » dit l'Equipe, elles gagnent en souffrant, est-il plus beau destin. 

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Le téléphone du vent : la cabine téléphonique japonaise où on fait son deuil "en parlant" avec le défunt..

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 La perte d'un être cher est l'une des plus grandes tragédies auxquelles nous devons tous faire face dans notre vie. Beaucoup semblent ne jamais se remettre de l'événement ; qu'ils soient des amis proches ou des parents de sang, il n'est jamais facile de surmonter un chagrin. Très souvent, certains des plus proches parents du défunt, ou même ses amis, n'ont pas eu l'occasion de lui dire au revoir avant son décès, quand celui-ci s'est produit soudainement.

Pour remédier à cela, l'idée japonaise originale et poétique de "Kaze No Denwa", littéralement "la cabine téléphonique du vent", s'en charge. Située sur une colline dans la ville japonaise d'Otsuchi, cette cabine a été conçue en 2010 sans avoir la fonction qu'elle a aujourd'hui.

Itaru Sasaki a perdu son cousin lors du terrible tsunami de 2011, et depuis lors, il a toujours voulu rester en contact avec lui, même s'il n'est maintenant plus de ce monde. C'est pourquoiSasaki a créé un espace intime où les plus proches des défunts peuvent "parler" une dernière fois avec ceux qui ont été soudainement perdus.

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Sasaki a rénové la cabine téléphonique en y insérant un agenda où les amis et la famille peuvent laisser un dernier message à la personne disparue, et un téléphone avec un combiné qui n'est connecté à aucune ligne téléphonique. C'est pourquoi, comme le dit Sasaki : "Si certaines pensées ne peuvent pas être transportées par la ligne téléphonique, je veux qu'elles puissent au moins être portées par le vent."

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Et maintenant, des milliers de curieux de tout le Japon affluent vers le petit village d'Otsuchi pour laisser un dernier message d'amour à ceux qui ne sont plus sur cette Terre. Comme le dit l'homme de 72 ans qui a créé cette cabine téléphonique, "le téléphone n'est pas branché, et pourtant les gens croient que leurs morts écoutent encore à l'autre bout du fil. Je veux que les gens expriment leurs sentiments avant qu'il ne soit trop tard. D'une manière ou d'une autre."

Et il n'y a certainement pas de façon plus poétique et plus intime de dire adieu à un être cher que de laisser s'envoler nos derniers mots grâce à la ligne téléphonique invisible du vent. Ils pourraient vraiment nous écouter.

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Le « Tsunami » qui a tout déclenché..

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La triste réalité de cette horreur.. a été toute autre !..

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Dix ans après..retour sur l’un des pires accidents..
"Et la centrale ?" Lorsque dans la nuit du 13 févrierTokyo est secoué par un très violent séisme de magnitude 7,3 dont l’épicentre se révèle être le Tohoku, région de la préfecture de Fukushima126 millions de Japonais réveillés en sursaut se posent cette même question. Une fois encore. Signe que Fukushima est toujours sur une plaque sensible dix ans après la tragédie dans la mémoire des Japonais. Et qu’elle le sera pour des dizaines d’années de plus.

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Sur place, le site de la centrale Daiichi demeure un gigantesque chantier parcouru par des ouvriers et des ingénieurs en blouse intégrale, dans un entremêlement gigantesque de grues, de câbles, de tuyaux et d’immeubles éventrés. On y pénètre au terme d’une procédure très lourde, après avoir été plusieurs fois testé. "Sur 46.956 ouvrierssix ont été exposés à des doses supérieures à 250 millisieverts, soit le seuil de radioactivité maximale fixé par le gouvernement (lui-même inférieur de moitié à la recommandation standard de 500 millisieverts)", expliqueTakahiro Kimoto, en charge du démantèlement de la centrale. Objet de toutes les attentions : 965 cuves qui se remplissent depuis des années d’eau de pluie et des sols qui, une fois traitée, conserve l’élément radioactif tritium. Les cuves devraient être totalement pleines..

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Photo ci-dessus de la vague "déferlante" du tsunami.

Sur le blog entièrement dédié à la catastrophe de Fukushima et à la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi..

26 février 2021

Le 10e anniversaire de l'accident nucléaire de Fukushima Daiichi aura lieu en mars. Les travaux qui viennent d'être publiés dans la revue « Science of the Total Environment » documentent de nouvelles particules hautement radioactives de grande taille (> 300 micromètres (1)) qui ont été libérées par l'un des réacteurs endommagés de Fukushima.
Figure 1 - Une carte montrant l'emplacement de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi et le site d'échantillonnage par rapport à la dose de rayonnement à 1 m au-dessus du sol en novembre 2017. L'étoile rouge représente l'emplacement de l'échantillon de sol contenant les particules hautement radioactives.

Des particules contenant du césium radioactif [Césium 134 & 137] ont été libérées par les réacteurs endommagés de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi lors de la catastrophe nucléaire de 2011. Les petites particules de taille micrométrique [appelées CsMPs soit des microparticules chargées en césium] ont été largement distribuées, jusqu'à atteindre Tokyo. Les CsMPs ont fait l'objet de nombreuses études ces dernières années. Cependant, il est récemment apparu que des particules plus grosses (>300 micromètres) contenant du Césium, avec des niveaux d'activité beaucoup plus élevés [~ 100 000 Bq (2)], ont également été libérées de l'unité de réacteur 1 qui a subi une explosion d'hydrogène. Ces particules se sont déposées dans une zone étroite qui s'étend sur environ 8 km au nord-nord-ouest du site du réacteur. À ce jour, on sait peu de choses sur la composition de ces plus grosses particules et sur leurs impacts potentiels sur l'environnement et la santé humaine.

Aujourd'hui, des travaux qui viennent d'être publiés dans la revue « Science of the Total Environment » étudient aux dimensions atomiques (3) ces grandes particules qui font état de niveaux d'activité élevés qui dépassent 100 000 Bq.

Les particules rapportées dans l'étude, ont été trouvées lors d'une étude des sols en surface à 3,9 km au nord-nord-ouest de l'unité de réacteur 1 (Voir Figure 1).

Parmi les 31 particules de Césium collectées au cours de la campagne d'échantillonnage, deux ont donné les plus hauts niveaux jamais atteints d'activités de Césium 134 & 137 associées à des particules pour les matières émises par la centrale nucléaire de Fukushima (plus précisément : 610 000 et 2,5 millions de  Bq, respectivement, pour les particules, après correction de la désintégration à la date de l'accident de Fukushima).

L'étude a été menée par des scientifiques du Japon, de la Finlande, de la France, du Royaume-Uni et des États-Unis, sous la direction du Dr Satoshi Utsunomiya et de Kazuya Morooka, étudiant de troisième cycle (département de chimie de l'université de Kyushu). L'équipe a utilisé une combinaison de techniques analytiques avancées (analyse synchrotron des rayons X nano-focalisés, spectrométrie de masse des ions secondaires et microscopie électronique à transmission à haute résolution) pour caractériser pleinement les particules. La particule ayant une activité de césium 134 & 137 de 610 000 Bq s'est avérée être un agrégat de nanoparticules de silicate en flocons plus petits, qui avaient une structure semblable à celle du verre. Cette particule provenait probablement des matériaux de construction du réacteur, qui ont été endommagés lors de l'explosion d'hydrogène de la tranche 1 ; puis, au fur et à mesure de sa formation, la particule a probablement adsorbé les atomes de césium qui avaient été volatilisés du combustible du réacteur. L'activité de césium 134 & 137 de l'autre particule a dépassé le million de  Bq. Cette particule avait un noyau de carbone vitreux et une surface qui était enrobée d'autres microparticules, qui comprenaient un alliage Pb-Sn (4), un silicate d'aluminium fibreux, un carbonate/hydroxyde de calcium et du quartz.

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Figure 2 - Image de la section transversale de la particule la plus radioactive (FTB26) accompagnée de cartes élémentaires de ses principaux constituants.

La composition des microparticules encastrées en surface reflète probablement la composition des particules en suspension dans l'air à l'intérieur du bâtiment du réacteur au moment de l'explosion d'hydrogène, offrant ainsi une fenêtre sur « l’autopsie » des événements du 11 mars 2011.
(pour la suite, voir sur le blog du site..)

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Dix ans après Fukushima, le nucléaire est toujours moribond au Japon..

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Centrale nucléaire de Fukushima Daiichi (Japon) (AFP)

Dix ans après la catastrophe de Fukushima, la filière nucléaire japonaise bat toujours de l'aile, avec une grande partie des réacteurs du pays à l'arrêt ou en voie de démantèlement. Le gouvernement est cependant favorable à une relance de la filière, pour réduire l'importante dépendance énergétique du pays, et aussi ses émissions de CO2 en vue de son nouvel objectif de neutralité carbone d'ici 2050.

Où en est le chantier à Fukushima ?

Environ 5.000 personnes travaillent quotidiennement sur le site de la centrale de Fukushima Daiichi, dont les réacteurs 1 à 4 avaient été gravement endommagés après le tsunami du 11 mars 2011.

Des enchevêtrements de ferraille çà et là, comme au sommet du réacteur numéro 1 au toit toujours décapité, rappellent la violence de la catastrophe. Et avec leurs signaux sonores stridents, les dosimètres mobiles disposés un peu partout ne rassurent guère. Depuis dix ans, les pourtours des réacteurs ont été déblayés, de nouvelles digues construites, des barres de combustible intactes retirées avec des grues géantes.

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AFP

Mais le plus dur reste à faire: extraire près de 900 tonnes de combustible fondu avec d'autres débris devenus eux aussi hautement radioactifs.

Le développement au Royaume-Uni d'un bras robotique spécial ayant été retardé par la pandémie, le démarrage du retrait du combustible fondu a été repoussé d'un an, à 2022: presque une bagatelle pour un démantèlement devant encore durer 30 à 40 ans, au mieux.

Par chance, le puissant séisme qui a de nouveau secoué le nord-est du Japon le 13 février dernier n'a pas provoqué de tsunami ni causé de dégâts majeurs, y compris à Fukushima Daiichi.

Cela a toutefois accéléré l'écoulement de l'eau de refroidissement dans plusieurs réacteurs, a constaté l'opérateur Tepco. Mais la situation est sous contrôle, assure le groupe, comme cette eau est maintenue en circuit fermé et pompée.

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AFP

L'eau souterraine des montagnes voisines, devenant radioactive en s'infiltrant dans le sous-sol des réacteurs, a longtemps été un gros problème, désormais atténué par un "mur de glace" de 30 mètres de profondeur et 1,5 kilomètre de longueur sous les réacteurs. Mais à cause de la pluie également, environ 140 m3 d'eau radioactive par jour en moyenne ont été générées en 2020 sur le siteCes eaux contaminées, filtrées mais contenant toujours du tritium, s'accumulent actuellement dans un millier de citernes bleues, grises et blanches sur le site.

Les capacités de stockage sur place arrivant à saturation à l'été 2022, la solution d'un rejet progressif en mer s'est imposée, mais le gouvernement japonais n'a pas encore officialisé cette décision politiquement très sensible.

Quel rôle joue encore le nucléaire au Japon ?

Seuls neuf réacteurs nucléaires sont opérationnels actuellement au Japon, contre 54 avant mars 2011, et le démantèlement de 24 réacteurs est déjà acté.

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AFP

Tous les réacteurs japonais avaient été mis à l'arrêt après l'accident, pour renforcer drastiquement les normes nationales de sécurité nucléaire. La part de l'atome dans la production d'électricité du pays représentait seulement 6,2% en 2019, contre 30% avant 2011, selon des données officielles. L'objectif actuel du gouvernement est de la porter à 20-22% d'ici 2030. Cet objectif, en cours de révision, paraît toutefois impossible à atteindre aux yeux de nombreux experts.

Pourquoi la relance du secteur patine ?

Une majorité de Japonais sont hostiles au nucléaire depuis le traumatisme de Fukushima. Et des dizaines de contentieux, initiés par des riverains de centrales pour s'opposer à leur réouverture, sont toujours en cours.

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AFP/Philip FONG

Les nouvelles normes de sécurité nucléaire, les démantèlements et la maintenance des centrales entraînent par ailleurs des coûts astronomiques.

Début 2020, l'agence de presse japonaise Kyodo avait chiffré ces coûts à 13.460 milliards de yens (plus de 106 milliards d'euros). Cette estimation n'incluait pas les coûts du démantèlement de Fukushima Daiichi et des travaux de décontamination de la zone, probablement encore plus élevés.

"L'avenir du nucléaire est très sombre" au Japon, a estimé ce mois-ci Takeo Kikkawa, un expert universitaire conseillant le gouvernement en matière de programmation énergétique. Ce sera au mieux une énergie de transition car le renouvellement du parc nucléaire n'est pas prévu, a-t-il ajouté.

Les acteurs nippons de la filière préfèrent ainsi davantage investir dans les énergies renouvelables, un secteur bien plus rentable et dans lequel le Japon veut désormais accélérer.

En juin dernier, Tepco a notamment annoncé son intention d'investir environ 2.000 milliards de yens (près de 16 milliards d'euros) sur dix ans pour se renforcer dans les énergies vertes.Toshiba et Hitachi ont quant à eux abandonné ces dernières années leurs projets de centrales nucléaires au Royaume-Uni.

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Photo ci-dessus d’un tourbillon suite au « Tsunami ».

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Photo ci-dessus - mesure de la radio-activité.

Dix ans après Fukushima, l’avenir du nucléaire toujours en question au Japon..

CATASTROPHE

Le 11 mars 2011 se produisait dans l'Archipel la pire catastrophe nucléaire depuis Tchernobyl. Le discours officiel est aujourd’hui celui d’un retour à la normale. Mais nombreux sont les évacués qui n’ont pas souhaité revenir.

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Des employés de Tepco (propriétaire du site de Fukushima) en février dernier près de la centrale. — © Philip Fong/AFP

Dix ans après la catastrophe nucléaire de Fukushima, le départ du parcours de la flamme des Jeux olympiques de Tokyo se veut un symbole festif de la reconstruction. Programmé le 25 mars au J-Village, verdoyant complexe sportif aménagé à une vingtaine de kilomètres au sud de la centrale sinistrée le 11 mars 2011 par un puissant séisme et un violent tsunami, l’événement doit «présenter au monde le Fukushima de «maintenant», une région qui a surmonté une catastrophe sans précédent et qui continue de se redresser», se targue Makoto Noji, responsable des sports au département éponyme.

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RUGBY  Le Mondial 2019 au Japon redonne vie à une ville dévastée par le tsunami.

Située sur l'ile d'Honshu au nord de Sendai, la ville de Kamaishi se reconstruit grâce à la Coupe du monde de rugby 2019 organisée au Japon, dont elle accueillera deux matchs, sept ans après le tsunami meurtrier qui l'a transfiguré et dépeuplé.

21 août 2018 à 10:07 | mis à jour à 10:07 

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La baie d'Otsuchi, à Kamaishi, où on trouve notamment le stade de rugby, dont la capacité sera portée à 16 000 spectateurs pour la Coupe du monde de rugby 2019. Photo AFP/Behrouz Mehri.

Quand, dans un peu plus d’un an, la ville japonaise de Kamaishi accueillera le Mondial de rugby, l’émotion sera forte pour ses habitants qui ont perdu plus d’un millier des leurs lors du tsunami de mars 2011.
Le stade, bâti sur les ruines de deux écoles emportées par le raz-de-marée mais dont les plus de 400 élèves ont survécu en fuyant deux kilomètres dans la montagne, a été inauguré dimanche dans cette ancienne cité minière du nord-est de l’archipel nippon. Un puissant symbole d’espoir et de résistance.

Parfois appelée «la ville du rugby» pour ses liens avec le ballon ovale, Kamaishi et ses 34 000 habitants se sont tournés vers le sport pour trouver la force de se redresser après le désastre.

Au début des années 1980, le club local, Nippon Steel Kamaishi RFC, avait remporté sept titres nationaux d’affilée, gagnant le surnom «d’hommes de fer du Nord». Les «Kamaishi Seawaves» ont par la suite pris le relais, et la ville s’est unie autour d’eux à la suite du traumatisme du 11 mars 2011.

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Lors du match d'ouverture du stade de Kawaishi, dimanche, entre l'équipe locale des Seawaves (en rouge) et le Yamaha Jubilo. Photo AFP/Behrouz Mehri.

"Courez, courez vers les hauteurs"

A Kamaishi, les souvenirs de la catastrophe sont partout. Du stade flambant neuf, le Kamaishi Unosumai Memorial Stadium, partent deux chemins d’évacuation qui serpentent dans les collines, et à quelques centaines de mètres des poteaux, des ouvriers reconstruisent des digues de protection.

Des panneaux viennent rappeler le niveau atteint par la vague, et un poignant mémorial appelle à ne pas oublier: «Courez, courez vers les hauteurs... et dites aux futures générations qu’un tsunami est monté jusqu’ici».

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Le mémorial de la catastrophe, avec ses traits indiquant jusqu'où l'eau est montée lors du passage du tsunami. Photo AFP/Behrouz Mehri

Quand le tremblement de terre a frappé, Akiko Iwasaki, propriétaire d’un ryokan (auberge traditionnelle japonaise) qui donne directement sur l’océan, a tenté de fuir, se souvenant des conseils de sa grand-mère quand elle était petite. Mais à peine était-elle parvenue au parking qu’elle fut rattrapée par un mur d’eau qui emporta les voitures et un mini-bus.

"La Coupe du monde insuffle un sentiment d’espoir, ouvre une porte vers l’avenir"

«Nous avions une magnifique plage de sable blanc. Nous l’avons perdue et presque tous les bâtiments ont été détruits», se souvient l’énergique femme de 62 ans, qui a miraculeusement survécu.

Mme Iwasaki a reconstruit son hôtel notamment grâce à l’aide de bénévoles étrangers, et voit dans le Mondial de rugby l’occasion de les remercier et de leur faire découvrir la beauté de cette région montagneuse. «Pour nous, la Coupe du monde insuffle un sentiment d’espoir, ouvre une porte vers l’avenir. Nous voulions vraiment accueillir cet événement pour offrir de l’espoir aux enfants», confie-t-elle.

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Akiko Iwasaki. Photo AFP/Behrouz Mehri.

Takeshi Nagata, 35 ans, ancien demi de mêlée des «Seawaves», se réjouit lui aussi à l’idée d’accueillir des milliers d’amoureux du rugby à l’automne 2019 : «Au moment du désastre, nous avons reçu un tel soutien d’autres régions du Japon et de l’étranger, donc nous avons vraiment envie de montrer à tout le monde que nous allons bien et que nous avons su nous relever.»

Le stade agrandi de 10 000 places l'an prochain

Le stade, d’une capacité de 6.000 sièges, sera agrandi pour l’occasion: 16.000 spectateurs pourront y prendre place pour le match Fidji-Uruguay prévu le 25 septembre 2019 et une rencontre opposant la Namibie à une équipe encore indéterminée le 13 octobre.

Lors du match d’ouverture dimanche, les Seawaves ont perdu 29-24 contre Yamaha Jubilo, un club de première division nippone où évolue Ayumu Goromaru, une des stars de l’étonnant parcours du Japon au Mondial-2015. Les Brave Blossoms avaient alors fait sensation en s’offrant les Springboks.

«Etre ici aujourd’hui était très important pour nous», dit-il, plein d’enthousiasme à un an de la compétition. «Depuis que nous avons remporté en 2015 une victoire historique (contre l’Afrique du Sud), les fans de rugby sont beaucoup plus nombreux au Japon et recevoir la prochaine Coupe du monde ne fait qu’accentuer cet intérêt», souligne l’arrière vedette passé par Toulon.

Mais les supporteurs étrangers feront-ils le voyage jusqu’à Kamaishi, situé à 4h30 de Tokyo par train ? L’ex-joueur Takeshi Nagata n’a pas l’ombre d’un doute: «Nous avons de l’excellent alcool ici».

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Lors du match d'ouverture, dimanche. Photo AFP/Behrouz Mehri.

Au Japon, un barrage géant contre les tsunamis

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450 kilomètres de béton..

Lire le reportage

Le tsunami qui a ravagé le nord-est de l’archipel nippon en 2011 a causé des milliers de morts. Alors le pays a décidé de murer 450 kilomètres de littoral. Des digues géantes qui bouleversent le paysage.

Les murs anti-tsunami au Japon photographiés par Tadashi Ono

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Les traces sur l’ouvrage en construction témoignent de l’évolution des digues sur pratiquement un siècle : 1933-1960-2011. photographie de T. Ono, in https://blogs.letemps.ch/christophe-catsaros/2018/02/26/retour-a-tohoku-tadashi-ono/

Les gigantesques chantiers consécutifs au tsunami de 2011 et qui visent à isoler les zones habitées du trait de côte font l'objet d'un travail photographiques et de réflexions critiques:

par le lien https://blogs.letemps.ch/christophe-catsaros/2018/02/26/retour-a-tohoku-tadashi-ono/

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Vue sur le mur

Une muraille de béton de 14,7 m de haut barre désormais la vue sur la plage d’Onappe, près de Miyako, dans la préfecture d’Iwate. Une seule ouverture a été prévue, pour laisser passer la route.

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Les murailles géantes d'Ofunato

Un rempart de béton armé de 8,7 m de haut se dresse devant le port d’Ofunato, coupant les pêcheurs du reste de la ville. La commune déplore plus de 300 morts dans le tsunami. Au Japon, ces murailles géantes ont été proposées aux habitants dès 2011. Encore sous le choc, la plupart ont donné leur accord.

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L'accès à la plage d’Haraiamae

Coutumier des séismes, tsunamis, typhons, éruptions volcaniques… le Japon s’est peu à peu doté d’infrastructures défensives. Avant 2011, 40 % de ses 33 000 km de côtes étaient déjà équipés de brise-lames ou de digues hautes de 5 à 10 m. La plupart n’ont pas résisté au tsunami. L’idée du mur n’est donc pas nouvelle, mais le gigantisme des ouvrages, en revanche, est sans précédent. Sur la plage d’Haraiamae, il faut gravir une soixantaine de marches (14,7 m de hauteur) pour voir la mer.

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Les grandes digues anti-tsunami sur la plage de Koizomi

Le tsunami du 11 mars 2011 a fait 837 morts et 1 196 disparus dans cette ville.

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Aucune visibilité

En bloquant la vue sur l’océan et donc la possibilité de noter des mouvements inhabituels, comme ci-dessus à Yogai, près de Minamisanriku, les digues empêchent d’anticiper un tsunami.

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Points de repère

Jadis, des pierres gravées, comme ici dans la péninsule d’Omoe, indiquaient le point culminant des raz de marée, décourageant de construire au-delà.

Au Japon, un mur géant anti-tsunamis

Par Alissa Descotes-Toyosaki - Publié le 31/07/2019 à 19h29 - Mis à jour le 01/08/2019

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Une muraille de béton de 14,7 m de haut barre désormais la vue sur la plage d’Onappe, près de Miyako, dans la préfecture d’Iwate. Une seule ouverture a été prévue, pour laisser passer la route.© Stefano de Luigi

Après le tsunami qui a ravagé la côte nord-est du pays en 2011, le gouvernement japonais a décidé de murer 450 kilomètres de littoral. Ces digues géantes, destinées à protéger la population, ne font pas que des heureux.

La route serpente à travers les pins du Japon entre lesquels apparaît, par endroits, la houle bleue du Pacifique. Dans la moiteur presque tropicale du mois d’août, sur cette péninsule d’Omoe, la montagne couleur de thé vert bruisse du chant des cigales. Soudain, une ligne blanche apparaît à l’horizon, entre terre et mer, tel un ruban d’écume. On plisse les yeux, pensant à une plage de sable, puis le mirage se transforme en un mur de béton armé. Deux kilomètres de long. Quatorze mètres de haut. Autour, un ballet de tracteurs et d’ouvriers qui s’activent pour achever l’ouvrage. Le rempart est destiné à protéger la ville de Miyako et ses 55 000 habitants des assauts de la mer.

Des digues géantes contre les tsunamis

Un paysage désormais banal sur la côte nord-est du Honshu, l’île principale dupays. Au lendemain du séisme et du tsunami du 11 mars 2011, qui ont causé la mort de 22 000 personnes dans la région historique de Sanriku et provoqué la catastrophe nucléaire de Fukushima, le gouvernement japonais a lancé la construction d’un vaste ensemble de digues géantes.

L’objectif : protéger 450 kilomètres de littoral dans les trois préfectures sinistrées formant la région de Sanriku : Fukushima, Miyagi et Iwate. Un chantier colossal doté d’un budget de douze milliards de dollars, qui a démarré dès 2011. Consultés par les autorités après la tragédie, la plupart des habitants, encore choqués par le cataclysme, ont en effet approuvé la construction de ces digues, sans pour autant disposer d’informations précises sur leurs dimensions et leur emplacement. Huit ans après la catastrophe, le résultat laisse à la population un goût amer. Car sur cette côte imprégnée par la culture des tsunamis, les murs, beaucoup plus hauts que ceux qui avaient pu y être édifiés par le passé, défigurent déjà le paysage et bouleversent la vie des habitants. Lesquels sont en train de dire adieu aux plages de sable blanc et aux criques couleur émeraude qu'ils voyaient depuis leurs fenêtres, mais aussi à la pêche et au tourisme, piliers de l’économie locale et déjà fragilisés depuis 2011.

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A Taro, la «grande muraille du Japon» a volé en éclats

Taro, petit port de pêche de 4 400 habitants à une dizaine de kilomètres au nord de Miyako, s’enorgueillissait d’être la première ville japonaise à avoir érigé, en 1958, une digue géante de dix mètres de haut sur trois de large, et longue de 2,4 kilomètres. Surnommé «la grande muraille du Japon», ce mastodonte en forme de X avait résisté au tsunami de 1960 et attirait les chercheurs du monde entier, venus examiner sa structure. Le 11 mars 2011, des habitants de Taro, se pensant protégés, sont montés au sommet de la digue pour regarder la mer et prendre des photos… avant de se faire avaler par une vague de seize mètres. La «grande muraille» s’est transformée en tas de gravats. Aujourd’hui, à sa place, s’élève un rempart encore plus haut, d’environ quinze mètres.

Un mur qui empêche de surveiller l'océan

Mais cette politique des murs ne convainc pas tout le monde et certains craignent même qu’elle n’aggrave les conséquences des tsunamis à venir en coupant les habitants du contact visuel avec la mer. Témoin, la ville de Kuwagasaki, dans la baie de Miyako. Hiroyuki Yokota, la trentaine, y a récemment rouvert son échoppe de nouilles dans un préfabriqué situé sur le port. Malgré la reprise de son activité, grâce notamment à la présence d’ouvriers du BTP, son état d’esprit est morose : un mur vertical de 10,4 mètres de haut et de 1 600 mètres de long se dresse désormais devant son petit restaurant. Tout ce béton, dit-il, procure un sentiment de sécurité trompeur car il ne permet plus de voir les changements de la mer et ainsi de réagir en cas de danger. «Avant, nous avions une digue à hauteur d’homme, explique-t-il. Le 11 mars, après l’alerte au tsunami qui a suivi le séisme, je suis allé me réfugier chez moi avec ma fille. Là, lorsque j’ai vu la mer se retirer, j’ai su que c’était très grave et nous avons évacué dans les hauteurs. Ma maison a été emportée mais nous avons eu la vie sauve. Mais ce mur qui nous coupe de la mer, c’est un vrai danger.» Et bien sûr, le cadre de vie n’est plus le même. «On se croirait dans une prison, même mon antenne télé est déréglée à cause de tout ce béton !» peste l’homme en essuyant la sueur qui dégouline sur ses tempes.

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En bloquant la vue sur l’océan et donc la possibilité de noter des mouvements inhabituels, comme ici à Yogai, près de Minamisanriku, les digues empêchent d’anticiper un tsunami. Stefano de Luigi

De ce côté du mur, la chaleur de ce mois d’août – 30 °C – est d’autant plus accablante que la brise de mer est coupée. Maigre consolation, l’épais rempart est muni de fenêtres en acrylique derrière lesquelles on entrevoit les mâts de quelques bateaux, agités par le ressac. Mais en cette saison estivale, le port, comme la plage où venaient, avant le tsunami, de nombreux surfeurs, est tristement désert. «Le chantier du mur est la seule priorité du gouvernement, regrette Hiroyuki Yokota en servant une tablée d’ouvriers. On nous a dit qu’il fallait d’abord l’achever avant de rebâtir les infrastructures et les habitations. Du coup, beaucoup de jeunes ont quitté la ville et je me demande s’ils reviendront vivre ici un jour…»

De nombreux habitants s'opposent à la construction des murs

Certains habitants de la région ont ouvertement exprimé leur désaccord, dans un pays où la contestation est assez mal vue. C’est le cas d’Hiromi Kawaguchi, un retraité de la fonction publique qui s’est opposé à la construction d’une digue géante dans son bourg d’Akahama, à une quarantaine de kilomètres au sud de Miyako. Il a pourtant tout perdu dans le tsunami : sa femme, sa mère et son petit-fils de quatre ans. Un dixième de la population d’Akahama a été emportée par une vague de vingt-deux mètres. La douleur de Hiromi Kawaguchi s’est transformée en colère à l’annonce du projet de construction d’un mur de 14,5 mètres de haut. «Pourquoi rebâtir une digue alors que la première, haute de six mètres, a été pulvérisée ?» demande-t-il en tirant sur sa cigarette. 
Alors, Hiromi, qui habite depuis huit ans un minuscule logement provisoire en préfabriqué, a pris la tête du comité pour la Reconstruction d’Akahama et plaide pour relocaliser le village en hauteur. «La mer nous a pris énormément… mais nous vivons grâce à elle, regardez cette richesse !» dit-il en montrant les paniers à huîtres bercés par le courant d’eau douce de la rivière Otsuchi qui vient ici se jeter dans la baie, paradis des ostréiculteurs. Pour l’instant, l’activité continue mais les locaux redoutent que la fondation des murs ne perturbe l’écosystème en obstruant le passage des eaux. Pour remercier la mer de ses bienfaits, les habitants d’Akahama emportent chaque année un palanquin sacré sur les eaux en hommage à la déesse Benten, gardienne de l’océan, qui habite, selon la légende, un îlot rocheux face au port.

Dans la ville voisine d’Otsuchi, la vague de vingt-deux mètres a là aussi pulvérisé une digue en béton armé de dix mètres et noyé 1 300 personnes, dont le maire. Yasuhito Ishii, ingénieur en génie civil employé l’entreprise de BTP Maeda, est venu d’Osaka pour diriger le chantier d’un nouveau mur, haut de 14,5 mètres. «Un tsunami de la puissance du 11 mars n’arrive qu’une fois par siècle, souligne l’ingénieur. On part de la supposition que la prochaine vague ne dépassera pas quatorze mètres.»

Quelles alternatives au mur ?

A Oya (3 700 habitants), dans la préfecture de Miyagi, Tomoyuki Miura, 37 ans, a lui aussi décidé de proposer des alternatives au mur. Ancien enseignant, il est devenu élu municipal après la catastrophe qui a emporté sa mère. «Il ne suffit pas de dire non, il faut proposer un autre projet, ce qui peut prendre des années», affirme-t-il. Son idée : rehausser le terrain pour y rebâtir le village. Après discussion avec ses administrés, il a estimé que sept habitants sur dix environ ne se sentaient pas concernés par le programme de construction des murs. «Ils ne s’en rendent compte qu’après avoir réalisé l’impact de ces structures sur l’environnement et c’est alors trop tard», déplore-t-il. Tomoyuki Miura dénonce une politique de prévention excessive, selon lui contre-nature, qui déteint sur les mentalités : «A l’école primaire, on a toujours enseigné la prévention mais aussi la cohabitation avec la mer, explique-t-il. Malheureusement, depuis le 11 mars, professeurs et parents apprennent désormais aux enfants que la mer est dangereuse.»

Rikuzentakata, Kesennuma... des villes désertées

A quelques kilomètres au nord d’Oya, dans le village dévasté de Rikuzentakata, les touristes se sont faits rares. Beaucoup viennent photographier le «pin miracle». Après le tsunami, il fut le seul rescapé de la forêt de 70 000 arbres qui bordait la plage de sable blanc. Haut de vingt-sept mètres, vieux de 200 ans, le pin est mort plus tard, tué par l’eau salée qui imprégnait le sol. En 2013, pour préserver son apparence, une structure de métal a été placée à l’intérieur du tronc tandis que ses branches et son feuillage ont été reproduits avec des matériaux synthétiques. Dans cette ville détruite à 80 %, il est devenu un totem symbolisant l’espoir, se dressant au-dessus d’une double dalle de béton de 12,5 mètres de haut. Le préfet de Miyagi, Yoshihiro Murai, qui mène localement le projet de murs, affirme que ces derniers sont «sa mission pour protéger des vies». Soixante-cinq de ces remparts seront érigés sur une longueur totale de quarante kilomètres.

A Kesennuma non plus, rien ne sera plus comme avant. Ce ravissant port de 65 000 habitants, dans la préfecture de Miyagi, était l’un des plus grands ports du Japon pour la pêche au thon et aux ailerons de requin. Chaque année, 2 500 000 touristes venaient s’y promener. Aujourd’hui, plus un chat… Mais un rempart vertical qui se dresse le long du port, jusqu’au marché aux poissons. «C’est terrible à voir quand on arrive de la mer, s’insurge Sotaro Usui, 47 ans, cinquième génération de thoniers. C’est comme si nous, pêcheurs, étions désormais bannis.» En mobilisant ses collègues, Sotaro Usui a réussi à préserver une partie du port, qui reste ouverte sur la mer. «J'ai visité des centaines de ports dans le monde, de la ville sud-africaine du Cap à Marseille, raconte-t-il. J’aime les petits cafés où l’on boit un verre debout au comptoir, l’ambiance de départ et d’arrivée. Nous sommes des hommes de la mer, c'est elle qui a fait vivre l'endroit. Et maintenant quoi ? On va vivre avec l'argent du BTP ?»

Un mur de vingt mètres de haut pour protéger les mégalopoles de Nagoya et d’Osaka

Certains spécialistes japonais sont pourtant convaincus de l’importance d’édifier ces digues géantes. Notamment Shigeo Takahashi, qui dirige le Centre de recherche sur les tsunamis : «Grâce aux murs qui étaient déjà là et qui ont ralenti, ne serait-ce qu’un peu, l’arrivée de la vague, beaucoup de gens ont survécu alors qu’ils auraient probablement péri, explique-t-il. Une ou deux minutes de plus pour fuir, cela peut faire la différence.» Jusqu’où doit aller la prévention dans un archipel qui est tout entier soumis au risque sismique ? Pour Takaaki Kato, professeur à l’Institut international d'ingénierie en sécurité urbaine – qui travaille avec le ministère de la Défense, responsable des mesures de prévention –, «la politique du risque zéro prônée par le gouvernement de Shinzo Abe veut être à la hauteur du cataclysme qui a touché la région de Tohoku [la région du Nord-Est]. Mais il est vrai qu’elle favorise les entreprises du bâtiment au détriment d’autres secteurs économiques, comme le tourisme et la pêche.» Le gouvernement prévoit désormais de construire un mégamur de vingt mètres de haut pour protéger les mégalopoles de Nagoya et d’Osaka d’un tsunami généré par un nouveau séisme de magnitude neuf, comme celui de 2011, dont les sismologues prévoient la survenue dans les trente prochaines années.

En 2011, à Oshima, une île au large de Kesennuma, les 2 400 habitants ont pris leurs jambes à leur cou et ont fui vers le sanctuaire shinto situé sur les hauteurs. On a dénombré seulement vingt victimes. Ici, 90 % des habitants se sont opposés au projet de construction d’un mur géant. «Le meilleur moyen de se protéger est de réapprendre les réflexes qui ont été perdus dans une société trop sécurisante, affirme Shuichi Kawashima, chercheur en science des risques à l’université de Tohoku. Le mot tsunami est japonais. Or, avec les murs, nous sommes en train de renier des siècles de cohabitation avec la mer.» Pour ce natif de la côte de Sanriku qui a vécu plusieurs raz de marée, si beaucoup de gens ont été emportés par la vague en 2011, comme à Taro qui avait pourtant une digue de dix mètres, c’est parce qu’ils se sentaient protégés et n’ont pas pris la fuite assez tôt. La centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi, en cours de démantèlement, pourtant protégée par un mur de 5,7 mètres, n’avait pas non plus résisté à la vague, trois fois plus haute. Le tsunami est aussi, explique le chercheur, un phénomène naturel qui permet aux océans de se régénérer. «C’est comme un très grand éternuement !» dit-il en rappelant qu’autrefois, chaque village du littoral était habité par une «pierre-tsunami» qui indiquait le niveau d’arrivée de la vague la plus haute. Avec l’expansion urbaine, la plupart de ces pierres, témoins des cataclysmes passés et si utiles pour maintenir la vigilance des habitants, ont disparu du paysage.

Des habitants sauvés grâce à la «pierre-tsunami»

Il en existe encore une à Aneyoshi, sur la péninsule d’Omoe. C’est ici que le tsunami de 2011 a atteint sa hauteur maximale : quarante mètres. Sur le port, des femmes bavardent gaiement en évidant des oursins. Huit ans plus tôt, au même endroit, elles ont senti la montagne s’ébranler et vu la mer se retirer. Le tsunami a frappé par vagues successives à une vitesse de 115 kilomètres à l’heure, détruisant tous les environs jusque dans l’intérieur des terres. Pourtant, les quarante habitants d’Aneyoshi ont tous eu la vie sauve et les maisons sont restées intactes. «Jadis, notre village était au bord de la mer et il avait subi de grosses pertes lors du terrible tsunami de 1933, raconte le maire, Tamishige Kimura. Nos parents ont alors décidé d’ériger une pierre marquant le point maximal de la vague à soixante mètres de hauteur et ont reconstruit tout le village au-delà de cette limite.» Envahie de mousse et polie par les âges, la vieille stèle contraste avec une autre, flambant neuve, érigée quelques mètres en contrebas. Sur sa face sont gravés les idéogrammes indiquant la vague du 11 mars 2011, témoins silencieux destinés à avertir les générations futures.

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Jadis, des pierres gravées, comme ici dans la péninsule d’Omoe, indiquaient le point culminant des raz de marée, décourageant de construire au-delà. Stefano de Luigi

📸 Découvrez les images de ce barrage géant contre le Pacifique.

 “Japon, un barrage géant contre le Pacifique”, un reportage d’Alissa Descotes-Toyosaki (texte) et Stefano de Luigi (photos) paru dans le magazine GEO de juin 2019 (n°484).

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La grande muraille du Japon

Par Émilien Hofman, Samedi 15 décembre 2018 - 00:30 

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Rempart de la liberté

Il atteint jusqu'à 15 mètres de hauteur et s'étend sur une distance de 500 kilomètres. Au Japon, le mur anti-tsunami a vu le jour dans la foulée de la catastrophe de mars 2011. Souvent considéré comme un désastre écologique, économique – il a coûté 12 milliards de dollars alors que des victimes attendent encore d'être relogées -, il est aussi esthétique et culturel. Auteur d'un travail sur le sujet, le photographe japonais Tadashi Ono explique aux Inrocks que “la digue crée un illusoire sentiment de sécurité et nous fait perdre l'instinct et la connaissance sur les tsunamis”. Des hublots ont certes été installés sur certains murs pour garder un œil sur la mer, mais ils n'effacent pas le sentiment d'emprisonnement.

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Les piqûres de rappel ne font pas de mal..

Petit retour en arrière..

Japon. Séisme/Tsunami : Une pensée pour les pêcheurs et les conchyliculteurs de la région de Sendaï

mars 11, 2011

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Tsunami / Tremblement de terre : Une pensée pour les pêcheurs et les aquaculteurs japonais

Information actualisée le 20 juillet 2012 (voir ci-dessous) : Les dernières informations indiquent que la pêche et l'aquaculture localisées dans l'ensemble de la zone nord-est du Japon sont sinistrées.... Vitales pour les nippons, les pêcheries et les aquacultures de coquilles saint-jacques (pétoncles), de saumons, d'huîtres, d'algues (wakame, nori,...), de requin, de sanma (balaou du Pacifique), de coquillage... qui sont principalement localisées dans cette région littorale japonaise, sont donc sévèrement atteintes... Des activités halieutiques pratiquées majoritairement dans le cadre artisanal et familial, à l'image de la photographie ci-dessus où un couple, mari et femme, travaille ensemble en mer.

Baie de Sendaï, un berceau de l'ostréiculture française

Le séisme puis le tsunami ont frappé tout particulièrement la grande région de pêche et de conchyliculture de Sendaï (Préfecture de Miyagi), berceau de l'ostréiculture française via l'huître japonaise.

Après la mortalité massive des huîtres portugaises sur les côtes françaises au tout début des années 1970, les ostréiculteurs de la région de Sendaï avaient fourni le naissain d'huître qui avait permis à l'ostréiculture française de se relancer... En octobre 2010, une délégation française y était retournée à la recherche d'une souche résistante face à la mortalité du naissain (petite huître) qui touche actuellement les côtes européennes. (Cliquer sur la carte pour agrandir...)

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Dans la baie de Kesennuma, dévastée par la catastrophe, les conchyliculteurs français avaient rencontré un grand Monsieur, Hatakeyama Shigeatsu, qui leur avait donné "Une leçon japonaise : La mer a besoin de la forêt !". Coordinateur de l’Association de Préservation de la Forêt Huîtrière (Oyster Forest Care Association), ce chercheur japonais travaille tout particulièrement sur l'amélioration de la qualité de l'environnement marin...

Depuis ce vendredi 11 mars 2011, ma pensée s'est tournée du côté du soleil levant. Une pensée pour tous ces pêcheurs, tous ces conchyliculteurs et algoculteurs, toutes ces familles qui viennent d’être frappés par l’un des séismes les plus forts de l’histoire contemporaine du Japon…

Tous ces pêcheurs et conchyliculteurs qui m’avaient pris à bord de leur embarcation pour me faire découvrir leur travail dans les champs de pétoncles, d’huîtres, d’algues…. A l'image de ce couple de la baie de Mutsu qui relevait ses lanternes remplies de pétoncles...

Autres articles :

Symposium : La reconstruction après le séisme

Japon tsunami Shigeatsu Hatakeyama

Vidéo conférence le 22 mai 2011 (13:30-17:00)

"日本語   説明  英語  説明    ございます."

Le séisme et le tsunami qui ont frappé le nord-est du Japon, ont dévasté une grande partie du secteur de la pêche et de l'agriculture de cette région, et par conséquent les moyens de subsistance de beaucoup de gens qui y vivent. Ce symposium portera sur les moyens de reconstruire tout en explorant la possibilité de le faire avec des politiques respectueuses de l'environnement durable.

M. Shigeatsu Hatakeyama, le fondateur de NPO “Kaki no Mori wo Shitau Kai (NPO Mori wa Umi no Koibito)", (La forêt est besoin de la mer, la mer a besoin de la forêt), a une expérience directe en tant que praticien dans les deux activités tout en étant un survivant de la catastrophe. Il donnera une conférence portant sur le lien important mais souvent négligé entre la forêt et la mer, les habitats humains, la biodiversité, et la relance des activités agricoles, forestières et de pêche.

Son allocution sera suivie par des exposés et une table ronde avec des spécialistes et des décideurs qui prendront la parole sur des propositions pour soutenir la population des régions touchées.

Titre de la présentation : "La reconstruction après le séisme: Le lien entre la forêt et la mer"

Président : Hatakeyama Shigeatsu (fondateur, "wa Umi no Mori Koibito"; professeur à l'Université des études de terrain et d'apprentissage pratique, Kyoto).....

Source : Post-Earthquake Rebuilding Support Symposium et plus d’informations sur United Nations University (UNU) cliquer Ici

Le 20 juillet 2012

Peut-on rire des radionucléides après Hiroshima, Nagasaki et Fukushima

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Peut-on encore rire aujourd’hui de la radioactivité au Japon, pays où la population mange une grande quantité de poissons et de produits de la mer ?

Peut-on rire des radionucléides alors que beaucoup de japonais ne souhaitent plus vivre sous la menace nucléaire ?

Les autorités tokyoïtes veulent banaliser la radioactivité dans la vie quotidienne à l’image de ce couple avec deux enfants qui annonce dans l’hilarité les nouvelles normes de radionucléides des denrées alimentaires (riz, poisson, viande, lait, légumes, eau,...). Image extraite de l’entête d'un document mis en ligne par l’Agence gouvernementale de la consommation : CAA

Depuis le 1e avril 2012, la norme standard de la radioactivité dans les poissons est passée à 100 becquerels de césium radioactif par kilo (50 Bq/kg pour les enfants). Une année plus tôt, elle avait été fixée dans la plus grande précipitation à 500 Bq/kg de poisson, lors de la découverte des premiers lançons contaminés au césium et à l’iode radioactifs à leur débarquement dans le port de pêche d’Ibaraki, 60 km au Sud de la centrale nucléaire de Fukushima Daichi.

Toujours est-il qu’au pays d’Hiroshima et de Nagasaki, beaucoup de japonais prennent au sérieux le risque nucléaire et refusent cette banalisation de la radioactivité dans leur quotidien.

Des dizaines de milliers de Japonais ont répondu, le lundi 16 juillet 2012, à l'appel à manifester du mouvement « Adieu l'énergie nucléaire ! ». Traumatisés, ils s'opposent au redémarrage des centrales. Lire Ouest France : Japon : manifestations anti-nucléaires monstres.

Peut-on rire des radionucléides quand la liste des espèces aquatiques contaminées s'allonge ?

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Depuis le 1 avril 2012, la liste des poissons contaminés s'allonge et elle concerne non seulement des espèces marines de la préfecture de Fukushima, mais aussi des poissons marins des 3 préfectures plus au Nord : Miyagi, Iwate et Aomori... Dans la région du Sanriku, l'épicentre de la catastrophe du 11 mars 2011... (voir la carte plus bas)

Pour rappel : Le tsunami a coûté plus de 11,5 milliards d'euros au secteur de la pêche selon les estimations du Ministère de l'Agriculture et de la Pêche. Il faudrait y ajouter le coût des rejets radioactifs dans l'océan Pacifique ainsi que dans les étangs et les rivières... en liaison avec les interdictions de pêche.... Les pêcheurs de Fukushima n'ont repris leur activité que depuis le 20 juin 2012 en ciblant des espèces éloignées de la côte (100 km ?) et épargnées par la contamination radioactive comme les pieuvres, les poulpes et les buccins (voir la vidéo plus bas)....

Le Ministère de l'Agriculture et de la Pêche (MAFF) met en ligne beaucoup de données :

Les nouvelles limites standard pour les radionucléides dans les aliments (par le ministère de la Santé, du Travail et des Affaires sociales), cliquer Ici

Mi-juin 2012 : Reprise de la pêche au large de la Préfecture de Fukushima

Japon fukushima radioactivite poisson avril a juin 2012 MAFF - Copie - Copie

Pour plus de détails sur la reprise de la pêche dans le port de Soma (Préfecture de Fukushima), l'article de FIS : Seafood caught off Fukushima finally goes back on sale 

====== 8 juin 2012 ======

Des thons rouges californiens marqués aux isotopes radioactifs de Fukushima

Thon rouge Pacifique migration fukushima californie

Ces thons rouges du Pacifique ont transporté de la radioactivité depuis le Japon jusqu’en Californie....


Des radionucléides de Fukushima bons pour les sciences marines !

"Fukushima a des retombées positives pour la science marine" (Fukushima has positive fallout for marine science) titre la célèbre revue Nature, à un moment où le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Fukushima Daïchi redevient menaçant....

Pendant plusieurs décennies, les chercheurs ont exploité les isotopes radioactifs relâchés lors de tests nucléaires pendant la guerre froide. Dans les années 1940 et 1950, les îles Marshall dans le mi-Pacifique ont été le théâtre de nombreuses explosions nucléaires, qui ont relâché du tritium et du carbone-14 dans l’eau.

La catastrophe de Tchernobyl en Ukraine en 1986 avait relâché du caesium-137 soluble dans l’eau et du strontium-90. Ken Buesselet, un chimiste marin pour l’Institut Océanographique Hole dans le Massachusetts, a commencé sa carrière en analysant les courants dans la Mer Noire en utilisant des radio-isotopes de Tchernobyl.

On savait déjà que les thons rouges traversaient le Pacifique !

Le thon rouge se reproduit dans les eaux japonaises avant de rejoindre la côte californienne. Des chercheurs qui ont testé 15 poissons attrapés après la catastrophe en mars 2011 ont découvert que tous contenaient des traces de caesium-134, un radio-isotope soluble dans l’eau et rejeté dans l’océan lors de la crise de Fukushima.

Les poissons ayant voyagé jusqu’en Californie avant 2011 ne transportaient pas cet isotope. Les résultats de cette étude ont été publiés par le journal Proceedings of the National Academy of Sciences.

L’accident nucléaire de Fukushima a ainsi donné une opportunité aux experts en science marine d’étudier la migration des poissons ainsi que la circulation de l’air dans cette région de l’Océan Pacifique, d'après un article du journal Nature.

Les chercheurs ont comparé les ratios de caesium-134 et de caesium-137 pour estimer que les thons rouges en question avaient quitté les eaux japonaises environ quatre mois avant d’être capturés. Le calcul a pris en compte la croissance des poissons et le niveau de radioactivité.

Le cycle migratoire du thon rouge est assez bien connu, c’est pourquoi l’étude « ne nous a pas appris grand-chose sur les régimes de migration du thon » a indiqué Daniel Madigan, un biologiste marin pour l’Université de Stanford et co-auteur de l’étude.

Remarque : L'article ne dit pas si les japonais vont se réserver ce thon rouge dont la radioactivité est bien inférieure aux normes sanitaires fixées par le Japon

A partir d'Actualités News Environnement : La catastrophe de Fukushima a des retombées positives pour la science marine ?

======= 6 avril 2012 =======

Tsunami de 2011 : Un «vaisseau fantôme» japonais coulé au large de l'Alaska

Japon tsunami bateau peche derive alaska avril coule

Plus gros débris ayant traversé l'océan Pacifique depuis le Japon après le tsunami meurtrier de mars 2011, le bateau sans équipage dérivait au large de l'Alaska. Il a été coulé par les garde-côtes américains.

Emporté par le tsunami du 11 mars 2011, le bateau de pêche au nom de "Ryou-Un Maru" a dérivé depuis l'île d'Hokkaido, dans le nord du Japon. Il devait être mis à la casse et ne transportait aucune cargaison. Le raz-de-marée a rejeté dans le Pacifique quelque cinq millions de tonnes de débris au total. En janvier, une demi-douzaine de bouées soupçonnées de provenir d'élevages ostréicoles japonais ont été découvertes près des côtes de l'Alaska. Elles pourraient être des débris liés au tsunami. 

Le propriétaire japonais du "Ryou-Un Maru" avait précisé qu'il n'avait pas l'intention de le reprendre. Il s'agit du premier et plus grand objet ayant traversé l'océan Pacifique depuis le Japon après le tsunami meurtrier de mars 2011. D'autres débris sont attendus sur la côte ouest américaine ces prochains mois, voire ces quelques années.

Un bâtiment des garde-côtes a mis fin jeudi à l'odyssée du "Ryou-Un Maru" en tirant des minutions hautement explosives sur le bateau de 50 mètres de long. Suite aux tirs, un incendie s'est déclaré à bord et le bateau a commencé à prendre l'eau. Une haute colonne de fumée s'est élevée du navire. Le "Ryou-Un Maru", qui se trouvait jeudi matin à quelque 300 km au sud de Sitka (Alaska), a coulé en quatre heures environ, a précisé à Juneau (Alaska) un responsable des garde-côtes.

Ce bateau fantôme approchait dangereusement d'une zone très fréquentée par les cargos. Par ailleurs, des millions de tonnes de débris du tsunami dérivent toujours vers la côte est du Pacifique....

Le chalutier avait été repéré le 24 mars au large des côtes du Canada. Il avait ensuite pénétré dans les eaux américaines, au large de l'Alaska, vers des voies maritimes fréquentées par des cargos.

«Il fait entre 45 et 60 mètres de long, il n'y a personne à bord, n'est pas éclairé et il est à la dérive. Dans l'obscurité, il présente un sérieux danger pour les autres bâtiments transitant dans le secteur», avait expliqué jeudi Sara Francis, porte-parole des garde-côtes de l'Alaska.

Les garde-côtes assurent qu'il n'y a pas de risque sérieux de pollution. «S'il y a du carburant à bord, c'est probablement du diesel, qui va se dissoudre très rapidement et ne présentera que des risques limités pour l'environnement», a déclaré Mme Francis.

Sources : Tribune de Genève et NouvelObs

========= 24 mars 2012 =========

Japon. Sanriku : Epicentre des catastrophes dans le monde en 2011

japon ofunato bay Iwate aquaculture

Au nord-est du Japon, le Sanriku est réputé pour ses produits de la mer. (1)

La côte accidentée, parsemée de baies plus ou moins ouvertes sur l’Océan Pacifique, est renommée pour son saumon, son cabillaud, son balaou, ses huîtres, ses pétoncles, ses ormeaux, son wakamé, son nori et autres ascidies….

Les touristes y apprécient le calme des villages de pêcheurs et le naturel des paysages…

Pêche et aquaculture sont deux activités vitales dans les communautés littorales du Sanriku baignant dans les eaux riches du Pacifique Nord.

Japon miyako saumon ecloserie cooperative pecheur iwate

Les deux préfectures de Miyagi et Iwate qui recouvrent administrativement cette région reculée, produisent près de 600.000 tonnes de produits de la mer chaque année (soit 10% de la production japonaise ou l'équivalent de la production française (1)). Trois grands ports de pêche classés parmi les 15 premiers de l’archipel nippon se détachent : Ishinomaki, Kesennuma et Miyako. Des ports où sont installées les plus grandes sociétés de pêche japonaises notamment la multinationale Nissui, leader mondial de la pêche….

Cependant, les fondements des activités halieutiques du Sanriku sont les coopératives de pêcheurs qui gèrent et organisent l’ensemble des productions côtières, pêche et aquaculture. Comme l’écloserie de saumon (photographie ci-dessus) de la coopérative de pêche à Miyako où les 3000 membres profitent de la politique de repeuplement en salmonidés (Sea-ranching).

Pour plus de détails sur les productions aquacoles du Sanriku, cliquer Hatakeyama.

Japon Tohoku sanriku miyagi iwate peche

 

Le 11 mars 2011, tout a basculé...

Suite Ici


====== 13 mars 2012 ======


Ishinomaki : 1 an après, un sentiment d’abandon....

Japon baie de Sendaï - ishinomaki - Matsushima

Cette ville de 160.000 habitants compte près de 4.000 morts sur un total 19.000 morts (et disparus) dans le pays. Le port de pêche d'Ishinomaki avec une production de près de 100.000 tonnes se classait parmi les 5 plus grands de l'archipel nippon....

Un sentiment d'abandon que résume cette formule d'un sinistré : "Nous sommes des prisonniers de geôles sans barreaux qui ignorent combien de temps ils ont encore à tirer." Il vit dans le même lotissement de logements provisoires que Mme Takeda, bâti sur un terrain destiné à recevoir une zone industrielle, coupé de routes sur lesquelles foncent des poids lourds.

Il y a peu de travail, et le départ des jeunes aggrave le vieillissement des régions affectées : 41.000 personnes ont quitté les préfectures de Fukushima, Iwate et Miyagi. Cet exode prend une dimension particulière à Fukushima, où la crise nucléaire a porté un coup supplémentaire aux victimes du tsunami - et à bien d'autres qui vivaient pourtant loin de la côte. La majorité (31.000 personnes) de ceux qui ont quitté les régions sinistrées vivait dans cette préfecture.

A Minamisoma, dont la partie sud se trouve dans les zones des 20 km interdits d'accès autour de la centrale, 43 000 personnes sur 51 000 sont parties, et 7 000 personnes vivent dans les logements provisoires : "Jusqu'à quand ?, interroge Kyoko Kumai. Je ne suis plus bien jeune pour attendre ainsi. " Les plus âgés ont peur de se retrouver isolés dans de grands ensembles : ce fut le cas à Kobé, après le séisme de 1995. Le taux de suicides y fut élevé. Depuis le 11 mars, 1 300 victimes du tsunami se sont donné la mort.

Les raisons des départs ne se limitent pas à la menace radioactive : les perspectives d'emploi sont limitées, sauf dans le bâtiment, mais les activités telles que l'agriculture et la pêche périclitent. A Ishinomaki, les pêcheurs peinent : les prises ne dépassent pas le quart de ce qu'elles étaient avant la catastrophe.

Le long de la côte, en remontant vers le nord, les routes ont été dégagées, et par endroits des tapis de débris amoncelés barrent la vue sur plusieurs mètres de hauteur et des centaines de longueur. Ailleurs, on tombe sur des entassements de carcasses de voitures ou des bâtiments éventrés aux squelettiques charpentes d'acier tordues devant lesquels un petit autel bouddhique a été dressé avec des fleurs et quelques offrandes. Certaines agglomérations ont disparu : ce ne sont plus que des "lieux-dits".

Au fond de sa crique, Shirahama, à une trentaine de kilomètres d'Ishinomaki, était une bourgade de pêcheurs. C'est devenu un terre-plein vide face à la mer, dans un paysage d'îlots rocheux et de pinèdes tel qu'on en voit sur les estampes. Le village ne sera jamais reconstruit. Le lieu est trop dangereux.

Dans le petit port voisin d'Ozaki, une dizaine de familles de pêcheurs ont reformé une communauté. Au fond de la baie, entourée de collines, la petite agglomération n'a eu qu'un mort. "Les familles ont fui sur les hauteurs, et nous, nous sommes partis en mer pour éviter la vague : en dix minutes à plein moteur, on est assez loin, et la moitié des bateaux ont été sauvés", rappelle Katsuya Sasaki. Un tiers des familles sont restées. Les hommes pêchent des algues (dont raffolent les Japonais), que les femmes préparent sur le quai avant de les faire bouillir dans des baquets chauffés à l'électricité. "On a nettoyé par nous-mêmes, et le département nous a fourni des équipements." Là, la communauté n'a pas éclaté, et la vie a repris. Ailleurs, ce n'est pas le cas, et beaucoup de pêcheurs sont devenus manoeuvres.

Katsuya Sasaki a de la chance : il vit dans une maison neuve sur une hauteur. Elle fait partie d'un projet du département d'architecture de l'université Kogakuin à Tokyo et d'une entreprise de construction locale qui, avec des charpentiers des environs, a construit onze maisons de bois de style traditionnel. Certes, une goutte d'eau, compte tenu des besoins : "Nous voulions montrer que, plutôt que des logements provisoires à 5 millions de yens l'unité destinés à être détruits deux ans après, il était préférable de construire aussi vite des habitations permanentes en utilisant des techniques traditionnelles pour un coût de 9 millions de yens", explique Shinichi Sekiya, de l'université Kogakuin. Le projet a été financé par des donations.

Des plans de reconstruction sont prêts, mais le gouvernement central ne prend pas de décision. "On ne peut rien faire, à cause des retards au niveau gouvernemental", reconnaît-on à la mairie d'Ishinomaki, aujourd'hui installée dans les locaux d'un ancien grand magasin. Dans la population, ces projets suscitent plus de doutes que de certitudes. Seiichi Nagashima, propriétaire de la pâtisserie Kasaya, à Ishinomaki, aimerait bien relancer son activité au même endroit, mais "le projet de reconstruction prévoit l'installation d'une digue de 5 mètres de haut, dont le tracé passe juste devant le magasin".

La reconstruction se concentre sur les grandes villes, à commencer par Sendai (1 million d'habitants) : le taux d'occupation des hôtels a augmenté de 10 % au cours des derniers mois. Certes, affectée dans sa partie proche de la mer, Sendai ne paraît guère une ville frappée par un désastre, avec ses boutiques de luxe et ses restaurants qui font salle pleine. Une animation qui contraste avec la situation des villes côtières de moindre importance, qui se dépeuplent.

Source : Le Monde. Le Japon, l'année d'après la vague

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Près de 20 000 morts et disparus

Victimes Le séisme et le tsunami ont fait 15.846 morts (bilan établi au 7 février 2012) et 6 011 blessés, 3 317 personnes restant portées disparues. Selon les autorités japonaises, aucun décès n'est imputable aux radiations dues à l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi. Six employés sont morts : deux tués par le séisme et le tsunami, deux autres victimes d'un arrêt cardiaque et deux d'une leucémie aiguë et d'un choc septique.

Réfugiés Le tremblement de terre et la vague géante ont mis à la rue plus de 340 000 réfugiés, pour lesquels 53 000 logements provisoires ont été construits.

Destructions La double catastrophe a détruit totalement 130 000 bâtiments et partiellement plus de 900 000 autres. Dans les trois préfectures les plus touchées (Fukushima, Iwate et Miyagi), les décombres représentent 22 millions de tonnes. Source : Le Monde

======== 11 mars 2012 ========

A voir ce reportage d’Arte : Minamisanriku (Communauté côtière de Miyagi)

Cité côtière située au nord-est de l'île de Honshu, la ville de Minamisanriku a le plus souffert du séisme du 11 mars 2011 et du tsunami qui a suivi. Dans les ruines de cette petite cité de 17.000 habitants, on a retrouvé un millier de morts. Mais le bilan humain aurait été plus lourd sans le courage de Miki Endo, jeune employée municipale au bureau de protection contre les catastrophes naturelles, chargée de la diffusion des annonces par haut-parleur. Informée de l'arrivée de la vague géante sur Minamisanriku, cette jeune femme de 24 ans a tenu à rester au poste central, répétant inlassablement aux habitants qu'ils devaient quitter leur logement ou leur lieu de travail pour se réfugier dans les hauteurs. Lorsque la vague a déferlé, il était trop tard pour elle-même. Pendant toute une année, les documentaristes ont suivi la manière dont se sont reconstruits les survivants de la catastrophe, parmi lesquels les parents de Miki Endo, qui, eux aussi, doivent à leur fille d'avoir eu la vie sauve.

Pour ceux qui navigue sur Google Chrome (traduction automatique), le web de la ville dehttp://www.town.minamisanriku.miyagi.jp/

======== 10 mars 2012 =========


"Grand séisme de l’Est" : Séisme, Tsunami et Fukushima

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Dimanche 11 mars 2012, les Japonais honoreront la mémoire de 15.846 d’entre eux, tués par les secousses telluriques et les vagues folles du Pacifique. Ils rendront hommage également à 3.317 autres personnes, portées disparues, déchiquetées dans la catastrophe ou emportées vers le large par les flots puissants.

Les Japonais vivent depuis des millénaires avec les tsunamis. Ces "vagues dans le port" déferlent lorsque le plancher océanique s’élève ou s’abaisse brusquement de plusieurs mètres, déplaçant alors une grande masse d’eau qui s’élève à son arrivée sur une côte.....

Les habitants de l’archipel nippon sont certes des gens disciplinés. Mais comment reprendre le cours de sa vie lorsque ses proches ont été laminés par les vagues, lorsque sa maison a été réduite à l’état d’allumettes ?

D’autant que les ravages du séisme et du tsunami ne sont pas les seuls auxquels les Japonais doivent faire face. Une menace plus insidieuse, plus mortelle encore, interdit un vaste territoire pour des décennies : la radioactivité, issue des quatre réacteurs détruits de Daiichi.

Revoir l’enchainement du "grand séisme de l’Est"

Midi Libre : Japon : un an après, la mort rôde toujours à Fukushima

======= 1 mars 2012 =======

Après le Tsunami

Japon Kesennuma hatakeyama Thalassa apres tsunami fevrier 2012

Avec Hatakeyama, ostréiculteur à Kesennuma 

Un reportage de Sophie Bontemps et Yvon Bodin

Une production Thalassa

Emission du 24/02/2012

Le 11 mars 2011, un séisme de magnitude 9 suivi d'un tsunami ravage la côte pacifique du Japon. Les vagues atteignent plus de 30 m par endroit. Six cents kilomètres de côtes sont détruites. Des villes et des villages portuaires disparaissent.

On dénombre 26 000 victimes.

L'explosion des réacteurs de la centrale de Fukushima dans les jours qui suivent le tsunami, provoque une pollution radioactive comme le pays n'en a jamais connu.

Neuf mois après la catastrophe, nous sommes partis du nord au sud de l'archipel, à la rencontre de ces japonais qui ont survécu au cauchemar. Comment vit-on, comment reconstruit-on, comment réapprendre à espérer dans un pays blessé ? Notre voyage commence avec la recherche d'un personnage que nous avions filmé il y a 4 ans.

Un ostréiculteur, poète, amoureux de la forêt et de la mer, qui vit dans la région de Miyagi, au nord-est, près du port de Kesennuma.

Quand nous avons vu les images du tsunami et de ses vagues destructrices, nous avons tout de suite pensé à lui et à sa famille.

Nous sommes restés sans nouvelles de lui pendant deux semaines. Et puis, le soulagement, il était vivant…

Nous le retrouvons, avec ses projets, ses espoirs et ses craintes, près de cette mer qu'il sait indomptable et terrible.

De Kesennuma à Fukushima, il n'y a que 200 km, nous décidons de partir là bas pour rencontrer les pêcheurs privés d'océan, à 30 km de la centrale. Neuf mois après, personne ne sait si les bateaux reprendront la mer dans cette région. C'est la pollution radioactive maritime la plus importante qui ait jamais eu lieu.

Dix-huit centrales nucléaires sont construites au bord de la mer au Japon. Il ne reste que 4 réacteurs en fonction aujourd'hui.

Un seul endroit dans le pays résiste depuis toujours à la construction d'une centrale nucléaire. C'est l'île d’Iwaishima. Le tsunami ici a apporté de nouveaux arguments à leur lutte.

Source : France 3 Thalassa

------ 27 février 2012 ------


A Otsuchi, le tsunami a eu raison de la coopérative de pêcheurs ?

japon tsunami otsuchi

A Otsuchi, il y avait plus de 17.000 habitants et 650 bateaux dans le port de pêche. Le 11 mars 2011, le tsunami a emporté plus de 1300 personnes et 620 embarcations.

Le raz-de-marée dévastateur n’a laissé que ruines tout autour de la baie d'Otsuchi et fait fuir plusieurs centaines de familles, notamment les plus jeunes.

En janvier, cette communauté côtière a perdu son poumon économique, son principal pourvoyeur d'emplois et de revenus, lorsque la coopérative de pêche locale a fait faillite. Et les chercheurs de l’institut océanographique ne remettront probablement plus jamais les pieds dans leur centre de recherche qui avait pourtant résisté à la déferlante (ci-dessous photo prise par l’US Navy le 15 mars 2011).

Sans sa coopérative de pêche, Otsuchi part à la dérive !

Japon tsunami otsuchi apres tsunami institut oceanographique

Un an après le tsunami, la plupart des débris qui jonchaient le port de pêche, ont été déblayés, mais une question se pose maintenant : faut-il reconstruire ou partir ?

Otsuchi compte désormais 13.300 habitants. Un tiers de la population a plus de 65 ans.

« Nous sommes à la croisée des chemins », résume le maire, Yutaka Ikarigawa, pour qui « tout retard dans la reconstruction provoquera un second drame », l'exode.

Pour certains habitants, le choix est simple.

« Nous quitterons Otsuchi si mon mari ne peut prolonger son emploi ce printemps », prévient Yuki Tanaka, une mère de famille. « Avoir un port d'attache est important, mais l'avenir de nos enfants passe avant tout ».

La bourgade a perdu son principal pourvoyeur d'emplois et de revenus en janvier, lorsque la coopérative de pêche locale a fait faillite....

------ 10 février 2012 ------


Shigeatsu Hatakeyama, lauréat des Héros des forêts de l'ONU

Japon huitre Shigeatsu Hatakeyama delegation france ostreiculteur G Brest

Shigeatsu Hatakeyama, ostréiculteur japonais qui avait reçu une délégation d’ostréiculteurs français et de chercheurs de l'Ifremer en octobre 2010, fait partie des lauréats des Héros des forêts de l'ONU pour son travail dans la protection des forêts autour de la baie de Kesennuma.

Lors d'une cérémonie organisée jeudi 9 février 2012 par le Forum des Nations Unies sur les forêts (FNUF) au siège de l'ONU à New York pour clôturer l'Année internationale des forêts, le prix « Héros des forêts » a été décerné à six lauréats originaires du Cameroun, du Japon, de Russie, du Brésil et des Etats-Unis.

« Chacun d'entre nous, parmi les 7 milliards d'êtres humains de la planète, sommes liés aux forêts pour notre bien être physique, économique et spirituel. Le prix 'Héros des forêts' du FNUF a été conçu dans le cadre de l'Année internationale des forêts 2011 pour identifier et rendre hommage aux innombrables individus du monde entier qui se dévouent à protéger les forêts », a déclaré la Directrice du secrétariat du FNUF, Jan McAlpine.


Au cours de l'année 2011, les Nations Unies ont organisé une série de manifestations et d'activités pour souligner la valeur des forêts et des mesures que peuvent prendre les gens pour les protéger.

Selon le Conseil économique et social des Nations Unies (ECOSOC), les forêts couvrent 31% de la surface terrestre du globe, capturent plus de 1.000 milliards de tonnes de carbone et fournissent un moyen de subsistance à plus de 1,6 milliard de personnes.

Suite aux délibérations du jury, le prix "Héros des forêts" a été décerné à des lauréats représentant chacun une région du monde.

Shigeatsu Hatakeyama, ostréiculteur victime du tsunami du 11 mars 2011, est le lauréat "Héros des forêts" pour l'Asie....


Les autres lauréats sont Paul Nzegha Mzeka (Cameroun) pour un projet de reforestation et d'apiculture durable, Anatoly Lebedev (Russie) pour une campagne freinant l'exploitation forestière illégale en Sibérie, Paulo Adario (Brésil) pour son action en faveur des forêts vierges d'Amazonie et deux scouts américaines (Rhiannon Tomtishen et Madison Vorva, 16 ans) pour la campagne contre l'huile de palme afin de protéger l'habitat des orangs-outans.

Le jury a également décerné un prix spécial à José Claudio Ribeiro et Maria do Espirito Santo, deux militants brésiliens qui ont été assassinés alors qu'ils tentaient de protéger les forêts naturels de leur pays....

Selon le FNUF, toutes ces personnes partagent le même courage, la même passion et la même persévérance bien qu'elles soient issues d'horizons différents. Elles servent de sources d'inspiration à tous ceux qui souhaitent faire une différence et protéger les forêts.

Communiqué de l'ONU : Année des forêts : l'ONU récompense des militants de la protection des forêts

Lire aussi :

------ 24 janvier 2012 ------

Huître de Miyagi : Effet Fukushima ou effet tsunami ?

Japon 2012 huitre du Tōhoku vente apres tsunami fukushima

10 mois après le tsunami du Tōhoku au nord-est du Japon, les flotteurs des filières à huîtres ont traversé le Pacifique et s’échouent maintenant sur les plages alaskiennes.

Pendant ce temps, les ostréiculteurs de Miyagi qui ont réussi à relancer leurs activités avec les moyens du bord, vendent leurs premières huîtres avec 1 an d’avance !

Effet Fukushima ou effet Tsunami ?

Les ostréiculteurs français de l'époque "Résur" connaissent déjà la réponse.

Suite.... Cliquer Renaissance de l'Huître

------ 26 octobre 2011 ------

Les débris du tsunami du 11 mars approchent d'Hawaii

Japon tsunami simulation debris pacifique hawai

Les millions de tonnes de débris dérivant depuis le tsunami qui a frappé le Japon en mars devraient atteindre Hawaï plus rapidement que prévu, selon des chercheurs qui ont révisé leurs calculs. Le tsunami aurait rejeté dans l'océan 5 à 20 millions de tonnes de débris, qui depuis dérivent vers l'est. Des chercheurs hawaïens ont développé des modèles pour prédire leur évolution dans l'eau et déterminer quand et où les premiers débris toucheront terre.

Voir une simulation (GIF animé) du trajet des débris du tsunami (International Pacific Research Center)

Jusqu'à maintenant, ils pensaient que les premiers vestiges de la catastrophe toucheraient terre au printemps 2012 sur les îles Midway, à quelque 2 100 kilomètres au nord-ouest d'Honolulu (Hawaï). Mais leurs calculs ont été récemment remis à plat quand un navire-école russe navigant entre Hawaï et l'extrême-orient russe a trouvé sur sa route des débris japonais, dont un bateau de pêche de six mètres de long immatriculé à Fukushima, ville la plus proche de la centrale nucléaire gravement endommagée par le tremblement de terre et le tsunami. "La première zone habitée où des débris échoueront sera l'atoll de Midway, confirme Jan Hafner, du Centre international de recherche sur le Pacifique (CIRP) de l'université d'Hawaï. Nous nous attendons à ce que cela ait lieu cet hiver."

Bateau immatriculé à Fukushima

"Un voilier-école russe, le STS Pallada, a trouvé un ensemble de débris qui proviennent sans erreur possible du tsunami, lors de son voyage retour entre Honolulu et Vladivostok", avait indiqué le 15 octobre dernier le CIRP. "Peu après les îles Midway, le Pallada a repéré un nombre surprenant d'objets" dérivants, dont un petit bateau de pêche que l'équipage du voilier a récupéré à bord le 22 septembre. "Niveau de radioactivité : normal. Nous l'avons mesuré avec le compteur Geiger", selon les notes de l'équipage, citées par le centre. Le bateau dérivait alors à plus de 3 500 km du Japon et à 3 000 km d'Honolulu. Pendant plusieurs jours, l'équipage a vu un poste de télévision, un réfrigérateur, des planches de bois, des bouteilles en plastique, des bottes, des bouées de filet de pêche.... Suite et source : Le Monde

------ 28 septembre 2011 ------

Fukushima : Manger les poissons issus de la côte ouest du Japon

Japon fukushima prefectures impactees radioactivite miyagi fukushima ibaraki tochigi

L'Institut de Radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) conseille aux ressortissants français vivant au Japon de consommer des produits de la mer issus de la côte Ouest dans le Bulletin d’information n° 7 du 22 septembre 2011. En d'autres termes, manger des produits de la mer issus de la Mer du Japon et éviter ceux du Pacifique... (Traduit en français métropolitain, manger du poisson de Méditerranée, et éviter celui de l'Atlantique !)

Extrait du bulletin

Les rejets radioactifs accidentels provenant de la centrale de Fukushima Dai-Ichi ont causé une pollution radiologique impactant une partie du territoire terrestre et maritime du Japon, principalement les préfectures de Fukushima, Tochigi, Ibaraki et Miyagi. Les informations et recommandations fournies dans ce bulletin ont pour objectif d’aider à limiter autant que possible les expositions à cette pollution environnementale persistante….

Dans le milieu marin, la pollution radioactive déposée sur le fond entraîne une contamination des espèces végétales et animales qui y sont exposées….

L’étude des données communiquées montre que, depuis le 1e août les dépassements des normes de commercialisation ou de consommation encore observés ont concerné entre autres :

  • certains poissons de mer (éperlan japonais – japanese smelt, raie, sébaste, limande…) ou de rivière (ayu* de la rivière Mano dans la Préfecture de Fukushima),
  • des algues et des oursins,…

Recommandations de bonnes pratiques alimentaires pour l’ensemble des résidents français au Japon

Même si aujourd’hui la plupart des contrôles menés sur les denrées alimentaires produites au Japon montre une nette diminution de la contamination des denrées végétales, l’IRSN estime nécessaire de maintenir une vigilance sur les denrées provenant des préfectures significativement touchées par les retombées radioactives de l’accident de Fukushima Dai-Ichi.

L’IRSN recommande ainsi :

« pour ce qui concerne les poissons de mer ou de rivière (en particulier le lançon japonais, l’éperlan japonais – japanese smelt, la raie, le sébaste, la limande – voir la liste complète ci-dessous) ou de rivière (ayu, saumons), ainsi que les algues et les fruits de mer, de s’assurer que les résultats des contrôles montrent qu’ils sont conformes à la réglementation japonaise en vigueur ou qu’ils proviennent de zones de pêches identifiées situées à l’ouest des côtes japonaises… »

Espèces marines ou de rivière pour lesquelles des dépassements des normes japonaises en vigueur ont été mesuré d’après l’Agence japonaise pour la pêche :

Japanese sandlance – lançon japonais

Whitebait - friture

Ayu sweetfish

Japanese smelt - éperlans japonais

Land-locked salmon - saumon

Mediterranean mussel - moule méditerranéenne

Wakame seaweed – algue Wakame

Hijiki seaweed – algue Hijiki

Arame seaweed – algue Arame

Japanese dace - vandoise

Northern sea urchin - oursins

Surf clam - clam

Fat greenling

Brown hakeling

Stone flounder - limande

Whitespotted char - omble

Japanese mitten crab - crabe

Rockfish - sébaste

Ocellate spot skate

Slime flounder - limande

Olive flounder - limande

Goldeye rockfish - sébaste

Willow gudgeon (d’élevage) – gougeon

Source : IRSN. Bulletin d’information n° 7 du 22 septembre 2011

------ 7 septembre 2011 ------

Au Japon, les banquiers ne mangent plus de thon congelé ?

Thon rouge Oroshi_hocho_Tuna_Knife - Copie

Du thon en gage pour emprunter à taux préférentiels

La Banque du Japon va mettre en place un nouveau prêt qui permettra aux emprunteurs de mettre en gage du thon surgelé ou du caoutchouc, une tentative destinée à encourager la reprise sur la côte nord-est du Japon dévastée par le tremblement de terre et le tsunami du 11 mars.

La banque centrale espère, avec ce nouveau système qui devrait être fonctionnel dès ce mois-ci, faciliter le crédit à faible taux d'intérêts pour les petites et moyennes entreprises qui n'ont pas de biens immobilliers à mettre en gage. Source : NHK WORLD French via Scoop.it

------ 6 septembre 2011 ------

Un village de pêcheurs japonais contre le nucléaire

Depuis le premier réacteur construit dans les années 70, le Japon en compte aujourd'hui 55. A Iwaishima, ce petit village de pêcheurs s'est forgé une réputation dans tout le pays pour son abnégation contre la construction de deux réacteurs nucléaires.


Un village de pêcheurs japonais contre le... par BFMTV

Source : BFM TV via Scoop.it

------ 5 septembre 2011 ------

Le tsunami du Tohoku a déposé de l'arsernic

La boue contenant de l'arsenic s'est répandue sur les communautés côtières qui luttent déjà pour se remettre de l'énormité de la destruction causée par le méga-tremblement de terre, le tsunami et la catastrophe nucléaire de Fukushima du 11 mars.

Sur 36 points de 129 échantillonnages des préfectures d'Iwate, Miyagi et Fukushima, les trois préfectures les plus durement touchées par la catastrophe du 11 Mars, des chercheurs de l'Université de Tohoku ont trouvé des concentrations d'arsenic dépassant les normes environnementales.

A plusieurs endroits, la contamination en arsenic a été de 4 ou 5 fois le maximum fixé par le gouvernement, et un point de prélèvement à Kesennuma, dans la préfecture de Miyagi, la concentration était de 25 fois la norme.

(...)

NB : "L'étude a également constaté du plomb à 12 endroits en dépassement des normes environnementales" Source : asahi.com via Scoop.it

------ 10 août 2011 ------

Miyagi. Stocks d'ormeaux balayés par le tsunami

Japon tsunami ormeau sashimi Haliotis discus ezo wikipedia

Des chercheurs ont constaté que le nombre de jeunes ormeaux sauvages au large des côtes de la préfecture de Miyagi a diminué de plus de 90% à la suite de l'énorme tsunami déclenché par le tremblement de terre du 11 Mars dans le Grand Est du Japon.

Les scientifiques soupçonnent que la plupart des ormeaux ont été balayés de leurs aires d'alimentation par le tsunami.

"Nous craignons que le niveau de capture ne se rétablira pas aux niveaux d'avant la catastrophe avant trois à cinq ans à partir de maintenant", explique Hideki Takami, chercheur principal à l'Institut de recherche de la pêche du Tohoku et de l'Agence gouvernementale de recherche des pêches (FRA) .

En juin, les chercheurs ont plongé sur des fonds de 2 à 7 mètres, entre 10 et 50 mètres au large du district de Tomarihama à Ishinomaki et du district d'Iwaisaki à Kesennuma pour vérifier le nombre de jeunes ormeaux sauvages. Chaque plongeur a comptabilisé une moyenne de 2,8 spécimens en 1 heure à Tomarihama, alors qu'en février (juste avant le tsunami), une moyenne de 28,6 avait été constatée. A Iwaisaki, pas un ormeau en juin, contre 10,3 en moyenne par plongeur en février.

Les chercheurs ont également confirmé que le nombre d'oursin (Strongylocentrotus nudus) a fortement diminué (+ 90%) au large de Tomarihama depuis la catastrophe, passant de 3,2/m2 en novembre 2010 à 0,2/m2 en juin 2011. Toutefois, le nombre d'oursin n'a pas diminué au large d'Iwaisaki.

Selon les statistiques du Ministère de l'agriculture, des forêts et de la pêche, la Préfecture de Miyagi se classe au deuxième rang national pour la production d'ormeaux et à la quatrième place pour la production d'oursins en 2008.

L'Agence des pêches prévoit de mener une enquête similaire au large de la préfecture d'Iwate.

NB : L'ormeau (ou abalone) fait partie de la cuisine japonaise ; cet excellent coquillage est recherché à la fois pour ses qualités gustatives et sa nacre. Photo wikipedia : Sashimi d'ormeaux

Source : The Mainichi Daily News (via Scoop.it) : Le nombre de jeunes ormeaux s'effrondre dans la préfecture de Miyagi après le tsunami | The Mainichi Daily News

------ 6 août 2011 ------

La liste des espèces halieutiques contaminées s'allonge....

Japon fukushima radiation controle poisson aout 03 MAFF

12 août 2011 : Point sur la contamination des produits halieutiques

Questions and Answers on Fishery Products (Inspections on Radioactive Materials)

– updated on 12 August –

In relation to the detection of radioactive materials in the seawater near the water discharge outlet at the Fukushima Daiichi Nuclear Power Plant, we have received questions on its impacts on fishery products, as follows. Cliquer MAFF

------ 20 juillet 2011 ------

Baleines et bœufs radioactifs remettent Fukushima dans le fil des actualités !

Japon fukushima courant radiation juin 24

A terre, bœufs radioactifs… En mer, baleines contaminées… Et n’oublions pas les dizaines d’espèces halieutiques contaminées au large des côtes nord-est du Japon.

Avec le retour des beaux jours et le réchauffement de l’eau de mer, la vie marine a décuplé son activité sur le littoral du Tohoku (cliquer sur la carte pour agrandir). La convergence des eaux froides du Nord et des eaux chaudes du Kuroshio fait de cette région océanique, l’une des plus productives au monde. Un véritable bouillon de cultures atomique…. Lire :Fukushima : Bloom atomique au large de la centrale nucléaire

Pour éviter une panique alimentaire… « Le gouvernement japonais a annoncé le mardi 19 juillet 2011 l’interdiction de la vente du bœuf élevé dans la préfecture de Fukushima, quatre mois après l’accident d’une centrale nucléaire dans la région. « Nous avons donné l’ordre au gouverneur de la préfecture de stopper les livraisons de l’ensemble du bétail de Fukushima », a déclaré le porte-parole du gouvernement, Yukio Edano. « Nous allons prendre toutes les mesures possibles pour indemniser les éleveurs de façon convenable ». Ouest France : Nucléaire. Le Japon interdit la vente du bœuf de Fukushima

Côté mer.... Le gouvernement japonais n’a pas pris de mesure d’interdiction même si à ce jour des dizaines d’espèces halieutiques dépassent ou sont proches de la limite commerciale des 500 Bq de césium/kg de poisson.

Depuis la découverte de lançons radioactifs débarqués au port de pêche d’Ita-Ibaraki, dans la Préfecture voisine de Fukushima, deux semaines après les catastrophes du 11 mars 2011, les autorités locales suivent l’évolution du niveau de la contamination marine selon un protocole d'analyse défini début avril 2011. Des échantillons sont prélevés dans les différents catégories d’espèces halieutiques depuis la région tokyoïte au Sud jusqu’à Hokkaïdo au Nord.

C’est parmi ces centaines d’échantillons prélevés dans les ports de pêche que des baleines débarquées à Hokkaïdo ont été analysées en mai 2011. A 31 Bq de césium/kg de viande fraiche, un niveau bien inférieur à bien d’autres espèces halieutiques capturées au large des côtes de Fukushima, la contamination des cétacés serait passée inaperçue sans la tenue de la réunion annuelle de la Commission Baleinière Internationale (CBI) début juillet 2011 à Jersey. Lire l’article de Novethic : Commission Baleinière Internationale : les conséquences de Fukushima éludées

Voir la liste des espèces halieutiques contaminées : Fukushima : Boeufs radioactifs, baleines contaminées et toute la vie marine...

------ 6 juillet 2011 ------

Face à l'ampleur du désastre, le Ministre de la reconstruction n'a pas tenu une semaine !

Japon fukushima courant radiation juin 24

Comme indiqué sur la carte, la chaleur a gagné les côtes du nord-est (cliquer sur la carte pour agrandir) et les esprits s'échauffent face à la lenteur de la reconstruction....

Nommé il y a à peine une semaine, le ministre de la Reconstruction Ryu Matsumoto a annoncé sa démission après ses propos lors des visites dans les préfectures d’Iwate et de Miyagi (nord-est), durement touchées par les événements du 11 mars. Il avait notamment déclaré devant les médias que le gouvernement japonais allait « aider les municipalités qui amènent des idées mais pas les autres » et que l’Etat « ne ferait rien » à moins que les autorités locales ne s’entendent sur la manière de reconstruire les pêcheries détruites par le tsunami. Un peu plus tard, lors de sa visite au gouverneur de Miyagi, il était arrivé de mauvaise humeur et avait reproché à son hôte de l’avoir fait attendre, refusant de lui serrer la main. « Mes paroles ont été brutales et ont heurté les sentiments des personnes touchées par la catastrophe. Je m’en excuse », a-t-il tout de même déclaré en conférence de presse après sa démission.

Il s’agit néanmoins d’un nouveau coup dur pour le Premier ministre Naoto Kan, dont la cote de popularité atteint déjà des niveaux inquiétants. Depuis son arrivée au pouvoir en juin 2010, c’est la quatrième fois que l’un de ses ministres est amené à démissionner après des déclarations maladroites. Malgré les protestations et les lettres de menaces qu’il a reçu, le chef du gouvernement se cramponne. Il aura tout de même du mal à ne pas lâcher prise. Source : Le ministre de la Reconstruction Ryu Matsumoto claque la porte (zeegreenweb)

Estimation des pertes toujours en hausse !

Le ministère de l’agriculture a déclaré le 1 juillet 2011 que les pertes dans l’agriculture et la pêche causées par les effets dévastateurs des catastrophes du 11 mars se chiffraient à 2,100.5 milliards de yens (18 milliards d'euros).

Selon les observateurs, ces pertes pourraient être beaucoup plus importantes lorsque les effets des fuites radioactives de la centrale de Fukushima Daiichi seront inclus.

Les plus grosses pertes concernent la pêche et l'aquaculture, pour un total 1,207.4 milliards de yens (10,3 milliards d'euros). Le tsunami a frappé 319 ports de pêche et a endommagé plus de 21.500 bateaux de pêche depuis Hokkaido jusqu’à Okinawa, d’après les informations du Ministère de l'Agriculture, des Forêts et des Pêches.

Les pertes agricoles, terres inondées et installations agricoles, totalisent 713,7 milliards de yens, tandis que les pertes de l'industrie forestière et des produits agricoles ont atteint respectivement 128,4 milliards de yens et 50,7 milliards de yens, a indiqué le ministère. Source :Reffiling: Losses of farm, fishery industries top 2 trillion yen+

Dernières estimations des pertes du 1 juillet 2011, cliquer MAFF

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Retour sur un article du géographe Philippe Pelletier dans EchoGeo : Le Japon quatre fois frappé

Dans le passé, malgré les nombreux tsunami dévastateurs, les populations ont régulièrement regagné la côte et reconstruit leur village. La conclusion de Yamaguchi (géographe japonais) est simple, et sans appel. Il donne deux raisons : d’une part, la mer est certes meurtrière mais aussi nourricière, très nourricière (le large du Sanriku où croisent les eaux du courant froid Oya-shio et du courant chaud Kuro-shio forme l’une des zones halieutiques les plus riches du monde) ; d’autre part, c’est le pays des ancêtres, il faut entretenir sanctuaires, temples et cimetières. Autrement dit, un attachement viscéral à la terre… et à la mer.

Cette configuration existe encore de nos jours. Certes la pêche japonaise s’est effondrée depuis le milieu des années 1980, passant d’une douzaine de millions de tonnes à un peu plus de cinq millions de tonnes de prises. Plus de la moitié de la consommation japonaise de produits halieutiques est désormais importée. Mais la pêche a globalement résisté dans la région du Sanriku. Le tourisme, bénéficiant de paysages sublimes, et d’une série de nouvelles infrastructures (routières, ferroviaires, hôtelières), s’y est également beaucoup développé. La région, traditionnellement reculée, plutôt reliée au reste du pays par des axes perpendiculaires au rivage et rejoignant l’axe sud-nord situé à l’intérieur des terres, est désormais mieux connectée, en particulier par des liaisons littorales. Une ligne de chemin de fer longeant le littoral y a été ouverte en… 1984. Bref, la population s’est à peu près maintenue dans la région….. Pour lire l’article intégral, cliquer EchoGeo

===== 29 juin 2011 =====

Toujours plus de contamination radioactive : 17 espèces halieutiques interdites à la commercialisation !!!

Japon fukushima radiation controle poisson juin 24

17 espèces halieutiques interdites à la commercialisation ; ces produits de la pêche ou de l'aquaculture dépassent la barre de 500 bq/kg de césium radioactif qui avait été fixée 3 semaines après la catastrophe de Fukushima.... Et beaucoup d'autres espèces toujours plus contaminées....

Carte des niveaux de radioactivité des produits de la pêche et de l'aquaculture sur la côte autour de la centrale de Fukushima (départements de Fukushima, d'Ibaraki, de Chiba,...)

A la date du 24 juin 2011, l’Agence japonaise des pêches a noté 17 espèces qui dépassaient le taux de 500 bq/kg en césium radioactif, maximum à ne pas dépasser pour la commercialisation des produits de la pêche et de l’aquaculture :

* Algue (Wakame, Hiziki, Arame)

* Coquillage (Moule, Clam,..)

* Oursin

* Poisson (Plie, Lançon, Salmonidé, Type Rascasse,…)

* Poisson d’eau douce (Ayu…)

* Crustacé (Crabe,…)

Pour accéder à la carte, cliquer Ici

Pour plus de détails sur le résultat des analyses en césium radioactif des différentes espèces halieutiques, cliquer :MAFF

====== 10 juin 2011 ======

Rejets d’eaux radioactives : Trop c’est trop !!!

Japon fukushima radiation controle poisson juin 07


L’Agence japonaise des pêches s’opposent à tout rejet d’eau radioactive…

Le mardi 7 juin 2011, Tepco avait annoncé son intention de rejeter dans la mer environ 3.000 tonnes d’eau « faiblement radioactive » provenant cette fois, de la centrale de Fukushima Daini. « Nous envisageons de relâcher 3.000 tonnes d’eau à partir du site Fukushima Daini (numéro 2) vers l’océan, après en avoir abaissé le niveau de radioactivité à un seuil inférieur à celui que peuvent détecter les équipements de mesure », a annoncé un porte-parole de Tepco.

Suite au tsunami du 11 mars dernier qui a ravagé le nord-est du Japon, de l’eau de mer aurait inondé partiellement le second site basé à quelques kilomètres seulement de la centrale de Fukushima Daiichi. Dès lors, les 4 réacteurs de Fukushima s’étaient mis automatiquement à l’arrêt, sans problème apparent. L’eau s’est alors accumulée dans les installations (bâtiments des réacteurs et turbines), ce qui pourrait à terme, fragiliser les canalisations et provoquer d’autres fuites de matières radioactives. Toutefois, avant d’entamer le processus de rejet dans la mer, cette eau subira une phase de décontamination, et cette opération devra obtenir l’aval de l’Agence de sûreté nucléaire nippone. Source : Tepco disposé à relâcher 3.000 t d’eau radioactive ! (Japonation)

Le 10 juin 2011, l’Agence japonaise des pêches s'est vivement opposée à Tokyo Electric Power Co (TEPCO), relayant les inquiétudes du secteur de la pêche déjà fortement impacté par les rejets de la centrale de Fukushima Daiichi… Source : Govt rejects TEPCO's plan to release water from nuclear plant (Fis)

------ 30 mai 2011 ------

Pêcher illégalement est un crime !… Déverser des eaux radioactives en mer ?

Japon tsunami fukushima peche aquaculture radioactivité

Pêcher illégalement est un crime (*)… Déverser des eaux radioactives en mer ?

Depuis le séisme/tsunami du 11 mars 2011, la centrale nucléaire de Fukushima Daïchi rejette délibérément ses eaux radioactives en mer. Début mai 2011, le ministère des Sciences du Japon a relevé des niveaux de radioactivité plusieurs centaines de fois supérieurs à la normale sur une bande côtière de 300 kilomètres au large de la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi…

Alors que de plus en plus d’espèces marines sont contaminées et des dizaines de communautés de pêcheurs sont touchées, Tepco, l’opérateur électrique, continue à déverser impunément tous ses rejets radioactifs en mer !!!

Radioactivité anormalement élevée sur une bande côtière de 300 km !

Des niveaux de radioactivité plusieurs centaines de fois supérieurs à la normale ont été relevés début mai sur une bande de 300 kilomètres de fonds marins au large de la centrale accidentée de Fukushima, a rapporté samedi l'agence Kyodo, citant le ministre des Sciences. Celui-ci a annoncé vendredi soir que des matières hautement radioactives avaient été détectées sur un axe nord-sud allant des préfectures de Miyagi à Chiba et mis en garde contre une possible contamination de la faune marine. Une contamination du lit de la mer avec de l'iode 131 et du césium 137 a été relevée en douze points, situés de 15 à 50 kilomètres du bord de mer entre les 9 et 14 mai, a-t-il précisé. AFP : Japon: radioactivité hautement anormale dans le lit marin près de Fukushima

Japon tsunami radioactivité courant mai 27 interprétation noaa

Le Ministère des Sciences du Japon vient de contredire les litanies désespérantes du chef de cabinet quant au fait que les produits de la mer soient propres à la consommation. En effet, ce Ministère a commandité une analyse des sols marins sur une bande côtière de 300 km de Kesennuma City, dans la préfecture de Miyagi, à Choshi City, dans la Préfecture de Chiba. Tout d’abord, il faut préciser que la même étude réalisée en 2009 mit en valeur l’absence totale de césium 137 et la présence de césium 134 à hauteur de 1 becquerel/kilo de sol. L’analyse réalisée entre le 9 et le 14 mai a mis en exergue des niveaux de contamination radioactive plusieurs centaines de fois au-dessus de la norme. Les échantillons de sédiments marins furent prélevés sur 12 sites situés de 15 à 50 km de la côte. Tous les échantillons de sédiments étaient radioactifs et la plus forte contamination se trouvait à 30 km des côtes face à la centrale de Fukushima et à 126 mètres de profondeur: le césium 134 était à 260 becquerels/kilogramme et le césium 137 était à 320 becquerels/kilogramme. Aucune analyse n’a été commanditée eu égard à la présence de strontium, de plutonium, etc.Source :Realinfos

(*) La pêche illégale est un crime. Quand la criminalité ignore les frontières, la loi devrait l’imiter. Gunnar Stølsvik, chef du groupe norvégien consultatif national contre la pêche INN, fait valoir que la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée (convention CTO) constitue un outil pouvant faciliter les enquêtes criminelles sur la pêche illégale…. cfp-reformwatch : «La pêche illégale ignore les frontières – la loi doit en faire autant»

==== 28 mai 2011 ====

Fukushima : De plus en plus d’espèces marines contaminées !!!

Japon tsunami radiation poisson mai 26

Cabillaud, crevette, ormeau, oursin, saumon, moule...

Voir les Résultats de l'inspection sur les matières radioactives dans les produits de la pêche du 26 mai 2011 - Site du ministère de l'agriculture et de la pêche, cliquer Ici

Moule, algue wakamé et saumon s'ajoutent au lançon dans les espèces au-dessus des taux autorisés

Espèces au-dessus des normes autorisées de 500 Bq de cesium/kg

  • Moule : Mediterranean mussel (Mytilus galloprovincialis) : 650 Bq de césium/kg - Iwaki – Fukushima
  • Algue : Wakame seaweed (Undaria pinnatifida) : 1200 Bq de césium/kg - Iwaki – Fukushima
  • Saumon : Land-locked salmon (Oncorhynchus masou) : 990 Date City (inland waters) - Fukushima

Espèces entre 100 et 500 Bq de cesium/kg

  • Cabillaud : Pacific cod (Gadus macrocephalus) - Iwaki City – Fukushima
  • Ormeau: Ezo abalone (Haliotis discus hannai) – Kitaibaraki – Ibaraki
  • Oursin: Northern sea urchin (Strongylocentrotus nudus) – Kitaibaraki –Ibaraki
  • Crevette : Botan shrimp (Pandalus nipponesis) - Kamisu City – Ibaraki Offshore
  • Greeneyes (Chlorophthalmus borealis) - Iwaki City – Fukushima
  • Fat greenling (Hexagrammos otakii) - Iwaki City – Fukushima
  • Whitespotted char (Salvelinus leucomaenis) – Kitashiobara Village (inland waters) –Fukushima
  • Japanese dace (Tribolodon hakonensis) – Inawashiro Town (inland waters) - Fukushima

Japon tsunami carte navigation avril 13 navtex

Voilà pour ce « petit » retour en arrière et les faits…

 

Se rappeler du séisme de Kobé en 1995 !..

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La « particularité » du Japon

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Le Japon est très controversé et instable sur le plan géologique, lié en cela aux différentes plaques tectoniques (trois..), sans oublier que malgré cela et du fait de la grande dépendance en énergie électrique le pays possède, malgré tout, quatorze centrales nucléaires pour pouvoir fournir les besoins en électricité à travers le pays..c’est un grand dilemme.

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Pour conclure

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On va sur Mars, et pense pouvoir y installer, un jour, des modules censés recevoir des humains venus depuis la Terre, mais on est même pas capable d’assurer la sécurité et la fiabilité de toutes les centrales nucléaires réparties dans le monde et étroitement liées aux différentes plaques tectoniques comme volcans et vice – versa..no comment !

Que-se-passe-t-il-a-la-centrale-de-Fukushima

 

 

 

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Commentaires
Z
Ouais ! Et... Tchernobyl... combien ? Et... Three Mile Island... Combien ?<br /> <br /> Ma foi, c'est l'époque de tous les dangers... Vivement ITER !!!<br /> <br /> Très bon dimanche à toi
Répondre
Ecologie vraie et réelle..
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