Que sont devenues..Les Valeurs Fondamentales Du Patriotisme Français ?..suite (2)
Que sont devenues..Les Valeurs Fondamentales Du Patriotisme Français ?..suite (2)
Le..patriotisme.
PREMIÈRE PARTIE
LES VALEURS INTERNES
DU PATRIOTISME FRANÇAIS
INTRODUCTION
L’HOMME
ÊTRE COMUNAUTAIRE
BASILIQUE DE VÉZELAY
Photo ci-dessus, intérieur nef de la basilique de Vézelay.
[Dans l’ouvrage de référence c’est la photo de l’intérieur de la cathédrale de Beaune qui est représentée..]
IL SE FAUT ENTRAIDER. C’EST LA LOI DE LA NATURE / LA FONTAINE
La personne humaine ne peut s’affirmer et s’épanouir qu’au sein de groupes organisés. L’homme en effet n’est jamais isolé. Une vie sociale plus intense, marquée par un développement croissant des échanges de tous ordres, caractérise l’évolution de l’espèce humaine. L’homme est soumis aux lois de la nature et solidaire des autres hommes. Mais, en même temps, cette solidarité s’offre à lui comme le seul moyen d’alléger les contraintes du monde naturel. L’accomplissement de l’homme ne peut donc s’effectuer que parce qu’il s’insère dans des groupes.
Un classement logique de ces groupes distinguerait ceux dans lesquels on naît, de ceux dans lesquels l’individu est successivement placé par les nécessités de la vie sociale. Aux premiers groupes appartiennent la Famille et la Patrie ; aux seconds l’École, le Métier, l’Armée, et les organisations ou activités de loisirs. Aux premiers, les individus sont rattachés par droit de naissance ; mais ils doivent prendre conscience des richesses qu’ils y puisent, pour que la vie en commun, les sentiments de parenté transforment ce lien naturel en attachement volontaire, donnant naissance à une fraternité effective. Les seconds, organisés au cours de l’histoire par les hommes eux-mêmes pour répondre aux nécessités de la vie et de la défense de la société, bénéficient de leur évidente unité fonctionnelle et sont, par là, créateurs de solidarités qui leur sont propres. De ces solidarités particulières naît la conscience claire d’une solidarité plus large ; la force de la conscience collective permet à l’individu de se dépasser lui-même. Ainsi s’affirme l’homme, être communautaire.
Pour des raisons d’exposé, à cette division logique sera substitué un ordre en quelque sorte chronologique, selon l’élargissement des horizons sociaux de l’homme, de la famille où il naît, au monde où il vivra adulte, à la Nation, à l’humanité entière.
« TOUS LES HOMMES ENSEMBLE… »
« Il n’en est pas de même (comme des animaux) de l’homme, qui n’est produit
Que pour l’infinité ; il est dans l’ignorance au premier âge de sa vie ; mais il s’instruit sans cesse dans son progrès ; car il tire avantage non seulement de sa propre expérience, mais encore de celle de ses prédécesseurs…de là vient que, par une prérogative particulière, non seulement chacun des hommes s’avance de jour en jour dans les sciences, mais que tous les hommes ensemble y font un continuel progrès à mesure que l’univers vieillit ; puisque la même chose arrive dans la succession des hommes que dans les âges différents d’un particulier, de sorte que toute la suite des hommes, pendant le cours de tant de siècles doit être considéré comme un même homme qui subsiste toujours et qui apprend continuellement. »
PASCAL
FRAGMENT D’UN TRAITÉ DE VIDE
« LES GRAINS DU CHAPELET »
L’individualité n’est pas seulement un aspect de l’organisme. Elle constitue aussi un caractère essentiel de chacun de ses éléments. D’abord virtuelle au sein de l’ovule fécondé, elle manifeste peu à peu ses caractères à mesure que le nouvel être s’allonge dans le temps. C’est le conflit de cet être avec son milieu qui oblige ses tendances ancestrales à s’actualiser. Ces tendances infléchissent dans une certaine direction nos activités adaptives. En effet, ce sont les tendances, les propriétés innées de nos tissus qui déterminent la façon dont nous utilisons le milieu extérieur. Chacun de nous répond à sa manière propre à ce milieu. Il y choisit ce qui lui permet de s’individualiser d’avantage. Il est un foyer d’activités spécifiques. Ces activités sont distinctes, mais indivisibles. L’âme n’est pas séparable du corps, la structure de la fonction, la cellule de son milieu, la multiplicité de l’unité, le déterminant du déterminé. Nous commençons à réaliser que la surface du corps n’est pas la vraie limite de l’individu, qu’elle établit seulement entre nous et le monde extérieur le plan de clivage indispensable à notre action. Nous sommes construits comme les châteaux-forts du Moyen Age, dont le donjon était entouré de plusieurs enceintes.
Nos défenses intérieures sont nombreuses et enchevêtrées les unes aux autres.
La surface de la peau constitue la frontière que nos ennemis microscopiques ne doivent pas franchir. Néanmoins, nous nous étendons beaucoup plus loin qu’elle, au-delà de l’espace et du temps. Nous connaissons le centre de l’individu, mais nous ne savons pas où se trouvent ses limites extérieures. Peut-être ces limites n’existent-elles pas. Chaque homme est lié à ceux qui le précèdent et à ceux qui le suivent. Il se fond en quelque sorte en eux. L’Humanité n’est pas composée d’éléments séparés, comme les molécules d’un gaz. Elle ressemble à un réseau de filaments qui s’étendent dans le temps et portent, comme les grains d’un chapelet, les générations successives d’individus. Sans nul doute, notre individualité est réelle. Mais elle est moins définie que nous le croyons. Notre complète indépendance des autres individus et du monde cosmique est une illusion.
Dr. ALEXIS CARREL
L’HOMME, CET INCONNU
CRÉER DES LIENS
--Je cherche des amis, dit le Petit Prince.
Qu’est-ce que signifie « apprivoiser » ?
--C’est une chose trop oubliée, dit le renard. Ça signifie « créer des liens… »
-Créer des liens ?
-Bien sûr, dit le renard. Tu n’es encore pour moi qu’un petit garçon tout semblable
à cent mille petits garçons. Et je n’ai pas besoin de toi. Et tu n’as pas besoin de moi non plus. Je ne suis pour toi qu’un renard semblable à cent mille renards. Mais, si tu m’apprivoises, nous aurons besoin l’un de l’autre. Tu seras pour moi unique au monde. Je serai pour toi unique au monde…
Ma vie sera comme ensoleillée. Je connaîtrai un bruit de pas qui sera différent de tous les autres. Les autres pas me font rentrer sous terre. Le tien m’appelleras hors du terrier, comme une musique. Et puis regarde ! Tu vois, là-bas, les champs de blé ? Je ne mange pas de pain. Le blé pour moi est inutile. Les champs de blé ne me rappellent rien. Et ça, c’est triste ! Mais tu as des cheveux couleurs d’or. Alors ce sera merveilleux quand tu m’auras apprivoisé ! Le blé, qui est doré, me fera souvenir de toi. Et j’aimerai le bruit du vent dans le blé.
Le renard se tut et regarda longtemps le Petit prince :
--On ne connaît que les choses que l’on apprivoise. Les hommes n’ont plus le temps de rien connaître. Ils achètent des choses toutes faites chez les marchands. Mais comme il n’existe point de marchands d’amis, les hommes n’ont plus d’amis. Si tu veux un ami, apprivoise-moi !
Et le Petit Prince revint vers le renard :
--Adieu, dit-il…
-Adieu dit le renard. Voici mon secret.
Il est très simple : on ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux.
--L’essentiel est invisible pour les yeux, répéta le Petit Prince, afin de se souvenir.
-C’est le temps que tu as perdu pour ta rose qui fait la rose si importante.
-C’est le temps que j’ai perdu pour ma rose…fit le Petit Prince, afin de se souvenir.
--Les hommes ont oublié cette vérité, dit le renard. Mais tu ne dois pas l’oublier.
Tu deviens responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé. Tu es responsable de ta rose…
--Je suis responsable de ma rose…répéta le Petit Prince, afin de se souvenir.
A.DE SAINT-EXUPÉRY
LE PETIT PRINCE
LA BOUTEILLE A LA MER
…
Quand un grave marin voit que le vent l’emporte
Et que les mâts brisés pendent tous sur le pont,
Que dans son grand duel la mer est la plus forte
Et que par des calculs l’esprit en vain répond ;
Que le courant l’écrase et le roule en sa course,
Qu’il est sans gouvernail, et partant, sans ressources
Il se croise les bras dans un calme profond.
…
Son sacrifice est fait ; mais il faut que la terre
Recueille du travail le pieux monument.
C’est le journal savant, le calcul solitaire,
Plus rare que la perle et le diamant ;
C’est la carte des flots faite dans la tempête,
La carte de l’écueil qui va briser sa tête ;
Aux voyageurs futurs sublime testament.
…
Le Capitaine encore jette un regard au pôle
Dont il vient d’explorer les détroits inconnus ;
L’eau monte à ses genoux et frappe son épaule ;
Il peut lever au ciel l’un de ses deux bras nus,
Son navire est coulé, sa vie est révolue ;
Il lance la bouteille à la mer, et salue
Les jours de l’avenir qui pour lui sont venus.
…
Il sourit en songeant que ce fragile verre
Portera sa pensée et son nom jusqu’au port,
Que d’une île inconnue il agrandit la terre,
Qu’il marque un nouvel astre et le confie au sort,
Que Dieu peut bien permettre à des eaux insensées
De perdre des vaisseaux, mais non pas des pensées,
Et qu’avec un flacon il a vaincu la mort.
ALFRED DE VIGNY
LES DESTINÉES
Voilà pour ce troisième petit volet sur le "Patriotisme", et surtout sur..
Les Valeurs Fondamentales du Patriotisme Français..