Que sont devenues..Les Valeurs Fondamentales Du Patriotisme Français ?..suite (4)
Que sont devenues..Les Valeurs Fondamentales Du Patriotisme Français ?..suite (4)
Le..patriotisme.
CHAPITRE II
L’ÉCOLE
LE MAITRE D’ÉCOLE
PAR ADRIAN VAN OSTADE (1662)
MUSÉE DU LOUVRE
LES TRAVAUX D’ÉCOLIERS SONT DES ÉPREUVES POUR LE CARACTÈRE, ET NON POINT POUR L’INTELLIGENCE. IL S’AGIT DE SURMONTER L’HUMEUR. IL S’AGIT D’APPRENDRE A VOULOIR/ ALAIN
DE LA FAMILLE
A L’ÉCOLE
L’enfant, dès sa sixième année, parfois même plus tôt, affronte brusquement un monde nouveau : l’École, institution aussi nécessaire que la famille à la promotion de la Personne, aussi nécessaire que l’Armée à la vie de la Nation.
OUVERTURE SUR
LE MONDE
Cette première ouverture sur la société s’opère par une prise de contact avec les enfants venant de groupes familiaux voisins.
APPRENTISSAGE
DE LA DISCIPLINE
Jusque-là, il avait été entouré d’êtres qui raisonnaient et décidaient pour lui ; qui lui fournissaient les aliments matériels et spirituels dont il nourrissait son corps, son intelligence, son âme ; qui s’ingéniaient à lui éviter les heurts brutaux avec les dures réalités da la vie. Dans ce groupe de tendresse, il ne lui était demandé que de vivre et grandir. Le voilà maintenant qui aborde seul un ensemble étranger, un homme qui n’est pas son père, et qu’on appelle le maître, va le plier à des règles qu’il ne connaît pas, l’astreindre à un travail contraire à ses habitudes.
DÉCOUVERTE DE
L’AMITIÉ
L’enfant devra s’employer à se comporter comme il convient avec d’autres enfants qui ne sont pas ses frères : des égaux qui apparaîtront souvent comme des rivaux, mais aussi des camarades, et par le choix et le don du cœur, peut-être des amis. La place qu’il occupera parmi eux sera fonction de ses efforts, de ses mérites.
NÉCESSITÉ DE
RESPECTER L’ENFANT
Le plus souvent, l’enfant se plie volontiers à cette adaptation difficile.
Mais sa sensibilité est vive : si ce passage était par trop brutal, il en souffrirait toute sa vie. C’est une des raisons pour lesquelles le respect de l’enfant est, à l’école, un impératif irrévocable. Ce respect de chaque enfant et de ses croyances personnelles, par le maître et par tous les élèves, conduit le jeune être à la découverte et à la compréhension des autres dans leur originalité et leur diversité ; il l’initie à la tolérance.
TOLÉRANCE ET
LIBERTÉ
Cette tolérance, le respect grandissant de la Personnalité de l’enfant, l’affirmation toujours maintenue des droits de la Famille ont entraîné la liberté de choisir la nature des études et l’établissement d’enseignement.
Cette liberté de l’enseignement n’est qu’un des aspects de cette connaissance de la liberté de l’homme, de son libre arbitre, de son droit à une pensée libre, personnelle, réfléchie.
LA SOLIDARITÉ
A L’ÉCOLE
LA CAMARADERIE
La notion de solidarité acquise à l’intérieur de la famille se développe à l’école sous un autre aspect, celui de la camaraderie, de l’esprit d’équipe : dans les manifestations de cette camaraderie, l’enfant agit en homme, avec déjà, libre décision, loyauté réciproque, affection raisonnée : une véritable fraternité unit tous ceux qui ont, chaque année, sous l’autorité des mêmes maîtres, ont partagé les mêmes joies et les mêmes difficultés.
L’idée de fraternité s’appuie d’ailleurs ici sur un sens très net d el’égalité entre les enfants marqués par l’identité du travail et de la discipline des examens.
DÉCOUVERTE
DES VERTUS SOCIALES
L’enfant vit aussi dans une société en miniature où chacun doit se plier à la règle commune comme il le fera plus tard dans les groupes plus étendus. Là il fera l’essai, l’application des vertus humbles mais nécessaires : sociabilité, probité, loyauté, tout ce qui permet à l’homme de vivre en société en préservant une autonomie morale plus que jamais désirable. Là il apprendra par l’histoire, la littérature et les arts, ce qui fait la grandeur de son pays. A l’école se formeront ses premiers sentiments de patriotisme.
Humanité, esprit de tolérance, solidarité, fraternité, égalité, apprentissage de la vie sociale sous toutes ses formes, --- voilà la leçon donnée par l’École au futur citoyen --- , voilà ce dont elle est, pour nous, le symbole.
A quoi s’ajoutent évidemment l’acquisition des outils mentaux, des méthodes, des connaissances indispensables, l’épanouissement des facultés intellectuelles et la préparation --- longtemps indirecte – au métier, seul capable de compléter par l’autonomie matérielle l’autonomie morale apportée par la Famille et par l’École.
LA CITADELLE
…C’est pourquoi j’ai fait venir les éducateurs et leur ai dit :
---Vous n’êtes point chargés de tuer l’homme dans les petits hommes, ni de les transformer en fourmis pour la vie de la fourmilière.
Car, m’importe à moi que l’homme soit plus ou moins comblé. Ce qui m’importe c’est qu’il soit plus ou moins homme. Je ne demande point d’abord si l’homme, oui ou non, sera heureux, mais quel homme sera heureux. Et peu m’importe l’opulence des sédentaires repas, comme du bétail dans l’étable.
Vous ne les comblerez point de formules qui sont vides, mais d’images qui charrient des structures.
Vous ne les emplirez point d’abord de connaissances mortes. Mais vous leur forgerez un style afin qu’ils puissent saisir.
Vous ne jugerez pas de leurs aptitudes sur leur seule apparente facilité dans telle ou telle direction. Car celui-là va le plus loin et réussit le mieux qui a travaillé le plus contre soi-même. Vous tiendrez donc compte d’abord de l’amour.
Vous ne vous appesantirez point sur l’usage.
Mais sur la création de l’homme, afin que celui-ci rabote sa planche dans la fidélité et l’honneur, et il la rabotera mieux.
Vous enseignerez le respect, car l’ironie est du cancre, et oubli des visages.
Vous lutterez contre les liens de l’homme avec les biens matériels. Et vous fonderez l’homme dans le petit de l’homme en lui enseignant d’abord l’échange, car, hors d’échange, il n’est que racornissement.
Vous enseignerez la méditation et la prière car l’âme y devient vaste. Et l’exercice de l’amour. Car qui la remplacerait ? Et l’amour de soi-même, c’est le contraire de l’amour.
Vous châtierez d’abord le mensonge et la délation qui, certes, peuvent servir l’homme et, en apparence, la cité. Mais, seule, la fidélité crée les forts. Car il n’est point de fidélité dans un camp et non dans l’autre. Qui est fidèle est toujours fidèle. Et celui-là n’est point fidèle qui peut trahir son camarade de labour. Mais j’ai besoin d’une cité forte et n’appuierait pas par sa force sur le pourrissement des hommes.
Vous enseignerez le goût de la perfection car toute œuvre est une marche vers Dieu et ne peut s’achever que dans la mort.
Vous n’enseignerez point d’abord le pardon ou la charité. Car ils pourraient être mal compris et n’être plus que respect de l’injure ou de l’ulcère. Mais vous enseignerez la merveilleuse collaboration de tous à travers tous, et à travers chacun. Alors le chirurgien se hâtera à travers le désert pour réparer le simple genou d’un homme de peine. Car il s’agit-là d’un véhicule. Et ils ont tous le même conducteur.
ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY.
LA CITADELLE
GRATITUDE
M. Maxence Van der MEERSCH, prix
Goncourt, dans une lettre aux écoliers de
France, proclame sa reconnaissance envers
les instituteurs qui furent ses premiers maîtres.
« Il m’a fallu les quitter, entrer dans la vie,
commencer la bataille pour comprendre tout
ce que je leur devais. Rien ne fut inutile
de ce qu’ils entassèrent de force et malgré
mes révoltes dans ma cervelle réfractaire.
Je dois à l’un, que j’ai vu s’époumonner,
ruisseler de sueur, la craie en main devant
le tableau noir, tout ce qu’à pu retenir de
mathématiques mon intelligence rebelle aux
chiffres. Sans un autre, dont la passion des
lettres sut enflammer la mienne, je n’aurais
peut-être jamais écrit la première ligne d’un
roman. Et c’est avec ferveur que j’évoque le
souvenir de mes vieux instituteurs de l’école
primaire qui, pendant la guerre, se cachaient
pour me parler du pays, poursuivaient leurs
cours dans des cabarest ou des ateliers vides,
s’acharnaient pour faire de nous, envers et
contre tous, de petits Français dignes de la
mère l’autre absente.
A combien de tous ces maîtres je voudrais
Citer aujourd’hui ma « gratitude ».
MAXENCE VAN DER MEERSCH
GRATITUDE
AUX INSTITUTEURS
Vous tenez en vos mains l’intelligence et
l’âme des enfants ; vous êtes responsables de
la Patrie. Les enfants qui vous sont confiés
n’auront pas seulement à écrire et à déchiffrer
une lettre, à lire une enseigne au coin de la
rue, à faire une addition et une multiplication.
Ils sont Français et ils doivent
connaître la France, sa géographie et son
histoire : son corps et son âme. Ils seront
citoyens et ils doivent savoir ce qu’est une
démocratie libre, quels droits leur confère,
quels devoirs leur impose la souveraineté de
la Nation. Enfin, ils seront hommes et il
faut qu’ils aient une idée de l’homme, il faut
qu’ils sachent quelle est la racine de toutes
nos misères, l’égoïsme aux formes multiples ;
quel est le principe de notre grandeur ; la
fierté unie à une tendresse . Il faut qu’ils
puissent se représenter à grands traits l’espèce
humaine domptant peu à peu les brutalités
de la nature et les brutalités de l’instinct, et
qu’ils démêlent les éléments principaux de
cette œuvre extraordinaire qui s’appelle la
civilisation. Il faut leur montrer la grandeur
de la pensée ; il faut leur enseigner le respect
et le culte de l’âme en éveillant en eux le
sentiment de l’infini qui est notre joie, et
aussi notre force, car c’est par lui que nous
triompheront du mal, de l’obscurité et de la mort.
JEAN JAURÈS
NOS MAÎTRES
Pour moi j’ai la conviction qu’il se distribue
beaucoup plus de véritable culture, aujourd’hui
même encore, dans la plupart des écoles pri-
maires, dans la plupart des écoles des villages.
de France, entre les carrés de vignes, à
l’ombre des platanes et des marronniers,
qu’il ne s’en distribue entre les quatre murs
de la Sorbonne.
L’enseignement secondaire fait un admirable
effort pour maintenir, pour ‘sauver) garder,
pour défendre contre l’envahissement de la
barbarie cette culture antique, cette culture
classique dont il avait le dépôt, dont il
garde envers et contre tous la tradition.
Pourquoi. Par une indestructible probité. Par
une indestructible piété,. Par un invincible,
un insurmontable attachement de race et de
liberté à leur métier, àleur office, à leur
ministère, à leur vieille vertu, à leur fonction
sociale, à un vieux civisme classique et
français. Par un inébranlable attachement à
la vieille culture, qui en effet était la vieille vertu,
qui était tout un avec la vieille vertu,
par une continuation, par une sorte d’héroïque
attachement au vieux métier, au vieux pays,
au vieux lycée. Pourquoi. Pour tâcher d’en
sauver un peu.
CHARLES PÉGUY
NOTRE JEUNESSE
Voilà pour ce cinquième petit volet sur le "Patriotisme", et surtout sur..
Les Valeurs Fondamentales du Patriotisme Français..