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Ecologie vraie et réelle..
25 août 2022

Sécheresse. Quelles causes principales et quels effets ?..

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Sécheresse. Quelles causes principales et quels effets ?..

 

C'est le "réchauffement climatique" amorcé, tout doucement, depuis 1870, puis progressivement, et de façon plus significative, peu après le début des années 80..qui a amené à cela, sans oublier la fonte des glaciers et de la neige, même à très haute altitude (au-dessus de 5000 m..).

Il s'en est suivi un "dérèglement climatique" qui allait changer la donne, voilà tout.

Le gouvernement est rattrapé par la sécheresse historique en France

Le gouvernement d'Elisabeth Borne a été rattrapé par la sécheresse historique que traverse la France métropolitaine, à l'instar d'autres pays européens : la Première ministre a activé la cellule interministérielle de crise, qui doit se réunir dans la journée du vendredi 5 août 2022.

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Le "lac de l'Entonnoir", aussi appelé lac du Bouverans, asséché le 3 août 2022 à Bouverans, dans le Doubs

AFP - SEBASTIEN BOZON

La décision d'activer la cellule interministérielle de crise a été prise face à la "situation historique que traversent de nombreux territoires", a annoncé Matignon. La cellule, chargée de centraliser les informations, devait se réunir dès 11H30 ce vendredi 5 août 2022 à Beauvau, selon une source gouvernementale. Aucune décision n'est attendue dans la foulée. La crise couve depuis des mois dans certaines régions où les arrêtés sécheresse se sont multipliés depuis le printemps, faute de pluie. 93 départements en France métropolitaine sur 96 font déjà l'objet de restrictions d'eau à différents degrés et 62, soit les deux tiers du pays, sont "en crise".

Dans ce niveau d'alerte le plus élevé, l'arrosage des pelouses, des véhicules ou encore l'irrigation des cultures sont interdits, tout comme le remplissage des plans d'eau. La cellule activée vendredi doit permettre "d'assurer une remontée d'information régulière par les préfets de département des zones les plus touchées, d'anticiper l'activation éventuelle des plans ORSEC 'eau' pour les agglomérations concernées et de coordonner les mesures de sécurité civile nécessaires (approvisionnement en eau des communes, livraison d’eau potable, etc.)". Elle assurera aussi un suivi "des impacts de cette sécheresse pour nos infrauctures de production d'énergie et de transport et pour notre secteur agricole, notamment le secteur de l'élevage"

Le partage de l'eau

Elisabeth Borne a demandé aux préfets de réunir, "dès la semaine prochaine, dans chaque zone de tension, les commissions locales de l'eau et, lorsqu'elles existent, les autres structures de concertation locale de gestion de l'eau" afin de définir "la priorisation des usages en cas de nécessité". Juillet 2022 a été le deuxième mois le plus sec jamais enregistré en France, après mars 1961, avec un déficit de précipitations d'environ 84% par rapport aux normales de la période 1991-2020. "On est sur un événement majeur, qui se compare sans difficulté à 1976 ou 2003", commentait Jean-Michel Soubeyroux, climatologue à Météo-France. Avec en outre une"situation de sécheresse record pour l'humidité des sols depuis le 17 juillet au niveau national".

Des secteurs essentiels sont durement touchés, comme l'agriculture, que ce soit le maïs destiné à l'alimentation animale, très gourmand en eau, ou le manque de pâturage pour le bétail. "C'est une question globale qu'il faut se poser : qu'est-ce qu'on fait quand on est en situation sécheresse mais surtout en amont, comment on évite d'en arriver là", prône le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu dans un entretien à La Provence. Il est attendu vendredi après-midi dans les Alpes-de-Haute-Provence avec son homologue à l'Agriculture Marc Fesneau.

"Problèmes d'enfoncement"

La question du partage des usages de l'eau agite la classe politique. Sur RTL vendredi matin, le député LFI Manuel Bompard a estimé que c'était "une question de justice". "Quand il y a des problèmes de tensions sur l'utilisation de l'eau, il faut privilégier les usages nécessaires à la vie de tout le monde, et pas les loisirs de quelques-uns", a-t-il par exemple critiqué, en réponse à une question sur l'arrosage des greens de golfs. Lourdes conséquences également pour EDF qui pourrait abaisser encore sa production d'électricité nucléaire ces prochains jours, en raison des températures élevées des fleuves.

Le transport fluvial est aussi impacté : sur le Rhin, les bateaux doivent s'alléger d'un tiers en raison "des problèmes d'enfoncement", selon Voies navigables de France. Près de 600 km de canaux sont fermés, notamment dans le Grand Est et en Bourgogne, affectant les activités de plaisance. La question de la ressource en eau se pose aussi dans des zones touristiques, qui voient leur population augmenter fortement pendant la période estivale, alors que la ressource se fait rare. Et la sécheresse favorise les incendies d'ampleur comme ceux ayant touché la Gironde et la Bretagne.

 

Canicule : à quoi ressemblait la grande sécheresse historique de 1976 ?

ÉCLAIRAGE - Cet épisode est solidement inscrit dans les mémoires, notamment parce qu'il a durement frappé les agriculteurs et provoqué la levée d'un impôt exceptionnel.

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Les faits et la comparaison :

C'est la troisième vague de chaleur intense qui traverse la France depuis le début de cette période estivale 2022. "Températures historiques", du "jamais vu"... Les qualificatifs ne manquent pas pour décrire la sévérité du phénomène. Et si les corps et les esprits souffrent, la nature aussi. Les feuilles des arbres tombent comme si nous étions déjà à la fin de l'automne à cause d'un stress hydrique intense. Des forêts entières brûlent. Les agriculteurs sont particulièrement inquiets et les autorités limitent désormais l'usage de l'eau sur certains territoires. 

 

La France affronte ce mercredi 3 août la journée la plus chaude du troisième épisode caniculaire enregistré depuis juin, avec des températures qui pourraient atteindre jusqu'à 40°C dans le Sud-Ouest et une sécheresse chaque jour plus marquée. Cette chaleur ne fait que renforcer la sécheresse. Juillet 2022 est "au second rang des mois les plus secs tous mois confondus" en France depuis le début des mesures en 1958-1959, avec un cumul de précipitations agrégées de 9,7 millimètres, soit un déficit de précipitations d'environ 84% par rapport aux normales, selon Météo-France. 

Les conséquences sont très concrètes : à Gérardmer (Vosges), le débit des sources est tellement faible que la commune va approvisionner avec l'eau du lac son réseau d'eau public. Résultat, à partir de mercredi, l'eau sera déclarée non-potable, a priori pour 48h, le temps de réaliser des tests bactériologiques. Par ailleurs, "on est en situation de sécheresse record pour l'humidité des sols depuis le 17 juillet au niveau national", a indiqué Jean-Michel Soubeyroux, climatologue chez Météo-France. "En ce début août, les sols sont donc encore plus secs qu'ils ne l'étaient à la même date en 1976 et en 2003. D'ici le milieu du mois d'août, il est probable que cette situation s'aggrave encore, et que le record absolu de sécheresse des sols superficiels qui date de 2003 soit battu", précise Météo-France.

C'est cet exemple historique de 1976 qui servait jusqu'alors d'étalon national dans la mesure de la sécheresse. La situation dramatique était le résultat d'une année particulièrement sèche et chaude. Tout a commencé à l'automne de l'année précédente, en 1975, car la sécheresse est un poison lent. L'anticyclone des Açores, qui offre un bouclier anti-pluie à l'Europe durant les mois d'été a été trop présent. Il est remonté vers le Nord et s'est allié à un autre anticyclone nord-américain. Les deux anticyclones conjugués ont asséché l'Europe pendant des mois. 

En février 1976, c'est une autre alliance qui a empêché les pluies de tomber sur le sol européen et français : l'anticyclone des Açores et celui de Sibérie. Une protection qui est restée très efficace jusqu'en avril, provoquant un assèchement durable des sols. En mai, les températures étaient particulièrement chaudes pour la saison, frôlant régulièrement les 30°C. En juin 1976, la chaleur s'est installée durablement dans le sud-ouest de la France et des records étaient battus dans des zones plus au Nord : Île-de-France et même sud de l'Angleterre. Et en juillet, le bassin d'Arcachon dépassait la barre symbolique des 40°C. Une rareté pour le pays. 

La détresse de l'agriculture française

Du côté des pluies, le printemps 1976 est le deuxième printemps le plus sec du XXe siècle après celui de 1959La France a, depuis, connu des printemps plus secs encore. Un phénomène qui, à cause du réchauffement climatique, se multiplie et se normalise. Les printemps 2003, 2006, 2007, 2010, 2011, 2012, 2014, 2017 et 2018 ont été particulièrement secs par exemple. La sécheresse des sols en 1976 a aussi enclenché un cercle vicieux très défavorable à l'agriculture. En effet, les chaleurs n'ont pas empêché totalement certaines précipitations. Mais plutôt qu'une pluie régulière, nécessaire pour les cultures et les nappes, la France a connu un enchaînement d'épisodes orageux violents. La grêle a détruit certaines cultures au début de l'année et les pluies orageuses n'ont pu correctement s'infiltrer dans les terres et les nappes profondes. 

Les conséquences de cette sécheresse historique ont été particulièrement sévères pour l'agriculture française. Un impôt exceptionnel de solidarité avait été créé pour venir en aide aux paysans (un impôt d'un milliard d'euros appelé Impôt sécheresse) et même l'armée avait été mobilisée pour venir en aide à ce secteur fragilisé. Le gouvernement de Jacques Chirac traite cette sécheresse comme le problème prioritaire de l'année. Le journal Le Monde daté de l'époque liste les nombreux effets de ce phénomène météorologique : la récolte de blé est dangereusement insuffisante, le bétail "manque de fourrage, les prix des fruits et légumes s'envolent (le kilo de tomates passe ainsi de 4,30 francs à 7,20 francs en une semaine, indique l'édition du 16 juin) et la production d'électricité d'origine hydrolique chute de 30 %". 

«La sécheresse de 1976 a été exceptionnelle sur une échelle de temps court en termes de déficits de précipitations», a souligné Météo-France dans son rapport Climsec de 2011 sur l'impact du changement climatique sur les sécheresses. De la fin juin à la mi-juillet 1976, des records de chaleur sont battus.

C’était comment la dernière grande sécheresse, en 1976?

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Le 16 juin 1976, une agricultrice de l’Orne regarde sa mare asséchée par la sécheresse. © Crédit photo : AFP

La sécheresse actuelle rappelle celle de 1976, encore gravée dans la mémoire collective. Privé de pluies hivernales suffisamment abondantes, le pays avait connu un épisode d’intense chaleur qu’il n’avait pas connu depuis 1921. Le Sud-Ouest avait particulièrement souffert.

En 1976, la sécheresse est arrivée de bonne heure : l’automne et l’hiver n’ont pas été assez pluvieux pour recharger les nappes phréatiques et le printemps a été très sec.

Au printemps, il fait près de 30 °C début mai sur le Sud-Ouest. Dès les premiers jours de juin les températures grimpent. La sécheresse fait la une des journaux, tels que « Sud Ouest » qui titre dès le 10 juin : « La sécheresse devient une affaire d’État Le Conseil des ministres évoque le recours à la « solidarité nationale ». Le quotidien crée même une rubrique quotidienne : « Le Carnet de la sécheresse ».

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Le thermomètre s’affole et les températures battent des records : 34 °C à Dax, 33 °C à Bordeaux ou Agen et aucune précipitation n’est enregistrée. Dans le Sud-Ouest, les premiers incendies de céréales et de forêts se déclarent. Jusqu’au mois de juillet, la France va connaître un épisode d’intense chaleur qu’elle n’avait pas connu depuis 1921.

Le 28 juin, la température atteint 36 °C à Bordeaux. La canicule s’intensifie. Des orages se déclenchent mais ils sont très localisés et surtout très violents, comme les orages de grêle à Condom* ou en Lot-et-Garonne. La chaleur et la sécheresse sont telles que dans certaines communes, comme à Lesparre-Médoc, en Gironde, on prie pour que la pluie fasse son apparition et mette fin à la sécheresse qui fait des ravages dans les cultures. Lors du journal télévisé de TF1, le journaliste Jean-Pierre Pernaut, évoque même « les évêques de l’ouest de la France, qui demandent aux curés des paroisses de faire prier dans les églises pour que soit obtenue la pluie, dont l’absence a déjà provoqué tant de dégâts ». Le 3 juillet, au Vatican, le pape y va aussi de ses prières. En vain. Les cieux n’entendent pas les lamentations des hommes…

Pour Condom ce n'est pas rare..

Un été idéal pour les vacanciers…. mais pas pour les agriculteurs

Le mois de juin se termine. C’est le plus chaud enregistré depuis 1873. Les nappes d’eau sont à sec et la terre, craquelée, a soif. Les hommes aussi. L’industrie des boissons, les bars et les marchands de glaces font des affaires en or. Pour les vacanciers, c’est le rêve.

Mais si c’est l’été idéal pour faire du camping en Bretagne, en Angleterre ou en Irlande, la forêt landaise souffre. Sans parler des campagnes.

L’armée appelée en renfort pour aider les agriculteurs

L’armée vient en renfort des agriculteurs, aide les paysans des régions de paille à charger les trains que la SNCF a spécialement affrétés pour aider les zones sinistrées. Dans le Sud-Ouest, on achemine de l’eau potable par camions-citernes vers les villages du canton de Miradoux, dans le Gers. Plus au nord, on approvisionne en eau certains villages, tels que celui de Saint-Mard (Seine-et-Marne). La solidarité entre les régions tourne à plein régime : le 8 août, l’ESAMAT de Dax (Ecole de l’aviation légère de l’armée de terre) participe aux multiples opérations de ramassage de la paille pour venir en aide à la Bretagne et à la Normandie.

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L’armée approvisionne en eau pendant la sécheresse de 1976.

Archives AFP

Dans les piscicultures, l’eau, tiède, se tarit. Des truites arc-en-ciel succombent par dizaines de tonnes dans les élevages piscicoles de la Dordogne. La Charente et la Charente-Maritime offrent des paysages de steppe aride. Paradoxalement, les orages, quand il y en a, sont dévastateurs et provoquent des inondations comme à Bordeaux le 4 juillet, dans le Pays basque, en Dordogne et en Lot-et-Garonne. Quand la grêle ne ravage pas les cultures…

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« Orage : une pluie torrentielle et encore des inondations », titre Sud Ouest en page Bordeaux le 17 juillet 1976.

Archives Sud Ouest

Jusqu’à 59 °C dans les bus des transports parisiens.

L’été avance. La chaleur reste infernale. Début juillet, de nouveaux orages éclatent sur le Sud-Ouest mais on relève quand même 40 °C au bord de l’Atlantique. Un jour de juillet, on relève jusqu’à 59 °C dans les bus des transports parisiens ! Pour protester contre des conditions de travail insoutenables, les conducteurs se mettent en grève. Les barrages réservoirs sont vides et la production d’électricité hydroélectrique devient problématique.

Le feu ravage la forêt de Royan et le zoo de la Palmyre

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« La forêt des vacances en feu », titre Sud Ouest en une le 21 août 1976.

Archives Sud Ouest

Un nouveau courant d’air chaud frappe le pays début août, après des orages, attisant un autre fléau : le feu. Cet été-là, les incendies brûlent 80 000 hectares en France, un triste record et ravagent des régions peu habituées à ce type de catastrophe. Le 20 août, 1 000 hectares de prairies et de landes flambent en Bretagne. Les flammes détruisent plusieurs habitations et des hangars agricoles dans la lande de Quilly, en Ille-et-Vilaine.

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Incendie à la Palmyre, le 20 août 1976.

Archives Sud Ouest

Le même jour, au pic de la saison touristique, la fournaise de l’été, l’extrême sécheresse et le geste d’un pyromane transforme la forêt de La Coubre, près de Royan, en Charente-Maritime, en brasier instantané. Les campings de la côte affichent complet et les touristes sont nombreux. C’est la panique générale. On évacue les animaux du zoo de la Palmyre, puis, à partir des plages, par la mer, dans une noria de bateaux, les enfants de plusieurs colonies de vacances et des centaines de campeurs, coincés entre les flammes et l’océan.

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Évacuation des animaux du zoo de La Palmyre (Charente-Maritime), à cause de l’incendie qui ravage la forêt voisine, le 29 août 1976.

Deux des trois bacs assurant habituellement la traversée de l’estuaire de la Gironde, un cargo marchand, un navire sablier et des vedettes de plaisance participent à l’évacuation vers Royan et la pointe de Grave. Des centaines de personnes sont rassemblées dans la soirée au stade de Royan, une partie d’entre elles ayant ensuite trouvé refuge dans le lycée de la ville et d’autres chez des habitants. Cinq cents hommes, quatorze bulldozers et trois avions Canadair mettront trois jours à maîtriser le feu qui détruira 1 500 hectares de forêt, deux maisons et un camion de pompier mais ne fera, heureusement, aucune victime humaine.

L’impôt sécheresse

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Un éleveur est obligé de nourrir un de ses taureaux avec des bananes par manque d’herbes, le 9 juillet 1976 près du Havre, alors qu’une importante sécheresse frappe tout le pays.

AFP

Pour le monde agricole, l’été 1976 restera synonyme de catastrophe absolue. Le 9 juillet, malgré les pluies passagères dues aux orages, « Sud Ouest » évoque jusqu’à 30 % de production de céréales en moins. Le 21 aoûtle président Valéry Giscard d’Estaing évoque la possibilité de lever un impôt exceptionnel de solidarité. Le 25 août, le gouvernement annonce une aide de 2,2 milliards de francs (1,3 milliard d’euros) pour les agriculteurs et principalement les éleveurs, couverte par une majoration de 10 % de l’impôt sur le revenu, pour les deux tiers des foyers fiscaux : c’est le très impopulaire « impôt sécheresse » dont la menace semble plus efficace que les prières…

Dès le lendemain, de forts orages éclatent. Quand les pluies reviennent, en septembre, la forêt des Landes n’avait pas vu de pluie depuis la mi-février. Au terme de cet épisode de sécheresse, l’un des pires qu’ait connus le pays au XXe siècle, la mortalité a augmenté de 10 % dans pas moins de vingt départements.

Sources infos ci-dessus :

https://www.sudouest.fr/environnement/climat/c-etait-comment-la-derniere-grande-secheresse-en-1976-10911234.php

Mesures de lutte contre la sécheresse

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Intervention de l'armée française, pour transporter la paille destinée aux éleveurs. Ici, le 57e régiment de transmissions en Bourgogne.

(Photo de Michel Huhardeaux from Brussels, Belgium — 094 Opération Paille en Bourgogne)

Une opération de solidarité permet avec l'aide logistique de l'armée française de transporter du fourrage aux zones sinistrées. L'armée délivrera des millions de mètres cubes d'eau potable aux communes qui n'en disposent plus.

La taxation de l'exportation de paille et de fourrage est décidée le 17 juin, accompagnée d'une aide de 50 millions de francs français destinée aux départements qui manquent d'eau, et de 146 millions de francs destinés aux éleveurs.

Alors que la sécheresse est maximale, le 21 août 1976Valéry Giscard d'Estaing, président de la République, évoque la possibilité de lever un impôt exceptionnel. La mesure se concrétise le 25 août par une aide de 2,2 milliards de francs, financés par une majoration de 4 à 8 % de l’impôt sur le revenu au-dessus d’un seuil défini (payable également sous forme de prêt) C'est notamment cette augmentation des prélèvements qui conduit à la démission de Jacques Chirac de son poste de premier ministre. Les estimations de coût global sont :

  • 0,5 % de croissance économique en moins en France,
  • 4 milliards de francs de perte commerciale pour le pays.

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Intervention de l'armée française, pour transporter la paille destinée aux éleveurs. Ici, le 57e régiment de transmissions en Bourgogne.

La sécheresse de 1976 en Europe a affecté une partie de l'Europe entre l'automne 1975 et l'été 1976.

Causes de la sécheresse

Dès décembre 1975, l'anticyclone des Açores, à 1 035 hPa, est remonté vers le nord, au large de l'Irlande, et se trouve donc très proche de son homologue d'Amérique du Nord, à 1 045 hPa sur le sud du Groenland. Ces deux anticyclones conjugués font barrage aux précipitations venant de l'Atlantique et empêchent celles-ci d'arroser l'Europe. En janvier, si les hautes pressions polaires refluent vers l'Amérique, celles de l'Atlantique, au contraire, se rapprochent des côtes européennes, s'installent notamment au nord de l'Espagne et font barrage aux basses pressions islandaises qui pourraient permettre aux nuages de venir sur l'Europe.

En février, ce sont encore les anticyclones conjugués des Açores (à 1 025 hPa, des Açores au Portugal) et de Sibérie (à 1 040 hPa sur la Biélorussie, l'Ukraine et la Roumanie) qui font obstacle aux précipitations, phénomène qui se répète en mars et en avril, et qui entraîne de surcroît des coups de froid favorisant le maintien de ces anticyclones tout au long du printemps. Dès le début du mois de mai, le déficit pluviométrique est important et les températures montent très rapidement en conséquence, ce qui entraîne « de vives inquiétudes pour les cultures fruitières et légumières, ainsi que pour la production de fourrage » et amène Le Monde à prédire que « s'il ne pleut pas d'ici une quinzaine de jours, la situation deviendra particulièrement grave ».

En mai, le front de hautes pressions est quasi constant à 1 020 hPa* environ entre la Carélie et Madère, empêchant les précipitations atlantiques d'atteindre l'Europe.

*  hPa = hecto Pascal

Impact de la sécheresse

Conséquences sur l'agriculture et les prix alimentaires

En France.

Dès le mois de mai, les agriculteurs constatent le déficit pluviométrique et en redoutent l'impact sur les cultures. Dans son édition des 13 et 14 juinLe Monde indique que « la récolte sera inférieure de 20 millions de quintaux aux prévisions les plus optimistes ». Le même journal fait état le 16 juin de l'augmentation du kilo de tomates de 4,30 francs à 7,20 francs en une semaine.

L'eau se réchauffe aussi (la mer est à 22 °C début juillet sur les côtes landaises) et la pisciculture en souffre également, avec la mort de nombreux poissons soit par manque d'oxygène (dans les bassins) soit par concentration trop importante de polluants (dans les rivières).

Le 28 juin, M. Lemaire, un agriculteur de Cuinchy, se suicide. Au total, la canicule fait 6 000 décès en surnombre, mais le bilan humain est passé inaperçu durant la calamité.

Sources – données Wikipédia :

https://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9cheresse_de_1976_en_Europe

Des photos qui parlent !

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En Corse.

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Un épisode orageux très particulier..Tempête !

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2022..Année particulière de canicule, et..de sécheresse…

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On pouvait même traverser à pied la Loire par endroits..

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Les cours d'eau au plus mal !

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Photo ci-dessus, la Moselle à Flavigny.

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Photo ci-dessus, la Seille à Magny.

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Photo ci-dessus, les bords de l'Ouvez, en mars.

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Photo ci-dessus, l'Escoutey, à Viviers, en mai.

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Photo ci-dessus, les gorges du Gardon, près de Sanilhac, dans le Gard.

Malgré certaines parties asséchées, le pont vieux à l'entrée de Cognin, semble être l'un des rares endroits ou l'Hyère s'écoule un minimum..

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Triste spectacle !..

Déjà en..2003..

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La première toute grande sécheresse avait déjà eu lieu en..1976..

L’Agriculture..

L’une des causes principales..pas la seule..

Les effets pervers d’une agriculture industrielle et déraisonnée depuis plus de 40 ans !

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L'Anarchie et la démesure au..Brésil de..Bolsonaro..

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L'Agriculture intensive et mécanisée à outrance..

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On nous fait l'état d’un manque crucial d’eau, lié en cela à la canicule et forte chaleur, entraînant une sécheresse tout aussi particulière..

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Un peu partout, comme dans les Alpes ou en Savoie, le Var, etc..

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Les faits sont là, bien réels !

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Au parc de Buisson-Rond, l'Albanne est presque asséchée, seules quelques grandes flaques d'eau stagnent à certains endroits..

 

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Un peu partout, le même constat..la même désolation..

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Aux bassins du Doubs, entre Villers-le-lac, et le saut du Doubs, le niveau de l'eau est très bas.

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Mais cependant..

Il n’y a pas besoin pour cela de se sentir coupable, ni même d’avoir honte, loin delà, car les causes sont bien ailleurs.

 

L'évolution de l'agriculture industrielle de nos jours..

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Les paysans deviennent de plus en plus souvent exécutants d'un groupe industriel. - Unsplash / James Baltz

 

Agriculture

Les industriels se jettent sur les terres agricoles !
Des grandes entreprises accaparent les terres en rachetant des milliers d’hectares à des tarifs inaccessibles aux paysans. Une dépossession à grande échelle que révèle la journaliste Lucile Leclair dans « Hold-up sur la terre », publié par Reporterre et Le Seuil.

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Hold-up sur la terre, de Lucile Leclair, aux éditions Le Seuil-Reporterre, 11 février 2022, 160 p., 12 euros.

Au sud d’Orléans, Fleury Michon possède un élevage où naissent six mille porcelets par an. À la ferme, des ouvriers agricoles dirigés par des agromanagers en col blanc font les travaux des champs. Ce nouveau type d’exploitation agricole signifie la disparition du savoir-faire et de l’authenticité du métier agricole. Le paysan se transforme en exécutant au service d’un groupe industriel.

Cet exemple n’est pas isolé. Enseignes de la grande distribution, leaders de l’agroalimentaire, du secteur pharmaceutique ou du secteur cosmétique : ils sont de plus en plus nombreux à convoiter le patrimoine agricole. Leur objectif : maîtriser de A à Z la chaîne de valeur. Ayant bâti leur réputation à l’origine dans le commerce, ces entreprises font du contrôle de l’activité agricole un élément clé de leur stratégie. Et une logique d’accaparement des terres se met en place.

Posséder la terre présente trois atouts majeurs. D’abord, l’industriel assure lui-même son approvisionnement sans passer par les autres producteurs. Ensuite, ce contrôle direct des matières premières apporte plus de flexibilité pour répondre aux attentes changeantes du consommateur. Enfin, l’exploitation directe lui permet de se passer d’intermédiaires coûteux : agriculteurs, coopératives, négociants, etc.

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Photo ci-dessus -160 000 exploitations devront trouver un successeur dans les trois prochaines années, et ce changement de main massif risque de profiter aux industriels. © Pierre-Olivier Chaput / Reporterre

Les industriels étaient déjà souvent accusés de faire la pluie et le beau temps en matière de prix. Mais un autre glissement s’opère, un saut de plus dans l’histoire de l’industrialisation de l’agriculture. À l’image d’autres secteurs de l’économie, il en découle une concentration des sociétés sans précédent. On avait déjà vu le remplacement de la supérette de quartier par une grande chaîne. Les petites et moyennes entreprises (PME) disparaissent, au profit des plus grandes.

Le monde rural, tout bucolique qu’il semble être, n’est pas simple. Un agriculteur sur cinq vit sous le seuil de pauvreté. À force de travailler soixante heures par semaine pour quelques centaines d’euros, avec une montagne de crédit dont on ne voit pas le bout, l’amertume des agriculteurs grandit. Dans ce contexte, il n’est pas surprenant que les fortunes de l’industrie soient bienvenues là où l’argent manque.

Les autorités, de leur côté, n’ont pas réellement de pare-feu. Pour le comprendre, il faut s’intéresser aux Sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer). Il en existe une par département. Créées en 1960 par le ministre de l’Agriculture de Charles de Gaulle, Edgar Pisani, elles exercent une mission d’intérêt général, celle de redistribuer le foncier agricole en faveur des agriculteurs.

Des Safer opaques et sous-financées

Mais les exemples d’écarts abondent. Pourquoi les Safer acceptent-elles de vendre des terres à Fleury Michon ? À la société Chanel ? Contacté au sujet de ces opérations, Emmanuel Hyest, le président de la Fédération nationale des Safer, ne souhaite pas s’exprimer. À la transparence, l’arbitre officiel du marché des terres préfère parfois l’opacité.

Comment comprendre cette dérive ? La baisse drastique des moyens accordés aux Safer a-t-elle un rôle à jouer ? À leur création, elles étaient financées à 80 % par des fonds publics. Mais les subventions de l’État n’ont cessé de fondre et, depuis 2017, l’aide publique ne représente plus que 2 % des ressources des Safer. Sous-équipées, elles peinent à remplir leur mission. Pour maintenir leurs finances en bonne santé, elles sont incitées à enchaîner les transactions et peuvent parfois perdre de vue leur objectif premier.

L’accaparement des terres par des grandes firmes survient au mauvais moment : un agriculteur sur quatre a plus de 60 ans. Dans les trois années à venir, 160 000 exploitations devront trouver un successeur. Tout est prêt pour un transfert massif. Qui seront les prochains paysans ? La terre agricole pourrait voir s’affronter des prétendants à armes inégales. À côté de Grasse, Chanel achète l’hectare à un million d’euros pour cultiver les fleurs qui entrent dans la composition de ses parfums. Quand le prix de la terre atteint de tels sommets, les jeunes agriculteurs ne peuvent pas suivre.

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L’agriculture industrielle est contradictoire avec l’idée d’une production locale et diversifiée. © Pierre-Olivier Chaput / Reporterre

Au village, l’air a changé. L’industrie poursuit une logique d’exportation de produits standardisés. Une seule vision émerge. D’un bout à l’autre de la France, c’est la même espèce qu’on élève et la même variété qu’on cultive. Les produits agricoles empruntent les longues chaînes du commerce international. À l’inverse d’une production locale et diversifiée, l’agriculture des firmes n’est pas écologique.

Évidemment, c’est dérangeant. À l’heure où l’agriculture paysanne a la cote, une mutation plus discrète est en cours. Le but du livre Hold-up sur la terre est de contribuer à révéler une dynamique qui échappe à l’appareil statistique. Sur les 26,7 millions d’hectares que compte la France, les grandes entreprises en possèdent-elles 100 000 ou 1 million ? Personne ne peut le dire aujourd’hui. Il est temps que les décideurs politiques s’emparent du sujet pour que l’on puisse mesurer sa valeur statistique exacte.

Au fil des mois d’enquête, je me suis souvent confrontée à la difficulté d’accéder à l’information. Lorsque les portes sont fermées, il semble d’autant plus urgent de s’immiscer dans les rouages des transactions foncières. Car les nouveaux propriétaires fonciers font l’agriculture de demain. Qui sont-ils ? Dans quel intérêt investissent-ils ? À qui doivent-ils rendre des comptes ? Nous mangeons tous plusieurs fois par jour. Nous avons le droit de connaître les ressorts de ce que nous achetons.

… nous avons la conviction que le ravage écologique est l’enjeu principal de ce siècle. À ce titre, il nous semble que ce sujet doit être mis en avant chaque jour dans le débat public. Les articles, reportages et enquêtes que vous pouvez lire sur le site sont vitaux pour la démocratie, pour la prise de conscience écologique, et pour exiger mieux de nos dirigeants.

Tous nos articles sont en accès libre, pour tous. Nous le faisons parce que nous croyons en l’égalité de l’accès à l’information. Ainsi, davantage de personnes peuvent suivre l’actualité de l’écologie, comprendre l’impact du désastre en cours sur la population, et agir. Tout le monde peut bénéficier d’un accès à des informations de qualité, quelle que soit sa capacité à payer pour cela.

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L’Agriculture en France

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La France s'est toujours distinguée par la richesse et la variété de son terroir, ce qui a significativement limité les famines dans le pays au Moyen-Age et à l'époque moderne (comparé à ses voisins, comme les îles britanniques où de nombreuses populations ont été contraintes à partir vers d'autres cieux) et stimulé la démographie française (faisant de la France le pays le plus peuplé d'Europe à l'époque moderne et ayant commencé en premier sa transition démographique au-début du xviiie siècle). L'autosuffisance alimentaire française est ainsi très importante, la France (l'un des pays les moins densément peuplés d'Europe, car la France a stagné démographiquement durant l'époque contemporaine à contrario de ses voisins) pourrait aujourd'hui, théoriquement, absorber plusieurs dizaines de millions d'habitants supplémentaires sans que cela ne pose problème d'un point de vue alimentaire.

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Les hortillonnages d'Amiens, qui sont de plus en plus utilisés non plus à des fins maraîchères, mais de tourisme rural.

De l’Autosuffisance alimentaire à la porte ouverte du..A tout va !

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Au sortir de la seconde guerre mondiale (1939-1949), il a fallu faire face à la reconstruction du pays, tant sur le plan immobilier et des habitations, comme pour éviter la famine.

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Le fameux « Plan Marshall », allait, disait-on, tout résoudre..que neni !

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Avec le Plan Marshall, nous entrions directement dans un système pervers voulu et forcé, par là-même, par la seule volonté des Etats-Unis.

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Photo ci-dessus, pour comparaison - dans l’immensité des champs céréaliers aux Etats-Unis.

En effet, avec le Plan Marshall, nous devions accepter ce que les Etats-Unis voulaient et souhaitaient, c’est-à-dire, dans un premier temps, être inondé avec l’excédent de soja fourni par les Etats-Unis, pareil pour le blé, le bétail et toutes sortes de denrées, comme biens à la consommation..

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Il s’en est suivi le fameux remembrement, voulu par un certain Edgar Pisani, sous la présidence de Valéry Giscard d’Estaing, favorisant d’avantage les très grands et gros agriculteurs, récupérant par là-même occasion les terres les plus fertiles et les plus rentables.

L'intensification de l'agriculture moderne a été permise par la mécanisation associée au remembrement et par l'utilisation d'intrants (semences, engrais, pesticides).

De la Révolution jusqu'à la fin des Trente Glorieuses, et alors que l'ensemble du territoire devient cadastré (évolution achevée au mi-xixe siècle), trois tendances principales caractérisent la propriété de la terre : l'augmentation progressive des prix de la terre; la concentration des exploitations autour d'unités de taille moyenne (généralement entre 10 et 50 hectares pour les terres de polyculture et d'élevage) et l'appropriation de la terre par les paysans, le faire-valoir direct l'emportant sur le métayage ou le fermage. 467 000 exploitants agricoles (20,7 %) relevaient encore du fermage (surtout dans le centre du bassin de Paris, en Haute-Normandie ou encore dans l'Ouest) ou du métayage (dans le Beaujolais ou dans des régions du Massif central) en 1955. Cette proportion passait à 14,7 % en 1970 .

Selon les statistiques nationales décennales, pour la décennie 1900-1910, en moyenne annuelle, 6.548.000 hectares étaient cultivés en France métropolitaine, le reste de la SAU étant consacré aux prés et pâturages.

Après les guerres mondiales, l'agriculture devient plus industrielle et s'intensifie sur une partie croissante du territoire métropolitain et outre-mer, dans les départements algériens et les colonies. Les échanges se mondialisent. Les consommations d'engrais chimiques et de pesticides augmentent fortement. Parallèlement, un mouvement en faveur de l'agroécologie et de l'agriculture bio apparait dans les années 1970 (voir : Histoire de l'agriculture biologique). Peu à peu, des exigences nationales et européennes de meilleure prise en compte de l'environnement sont formulées (ex : Directives biocides et pesticides, directive cadre sur l'eau, Directive Nitrates, Règlementation sur les pesticides et les OGMMesures agrienvironnementales) évoquées par le grenelle de l'environnement en 2007, et en France plus ou moins intégrées dans la « feuille de route » de laConférence environnementale de septembre 2012, dans le « projet agro-écologique » du gouvernement lancé fin 2012.

Entre 1970 et 2020, 3 134 700 hectares de terres agricoles ont disparu en France, soit l'équivalent de la région PACA.

 

Avec la création de l’Europe et du Marché commun, il fallait produire toujours plus, pour vendre plus..

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C’est dans l’est de l’Europe, notamment en Pologne, en Hongrie et dans les Balkans, que les emplois agricoles sont les plus nombreux. C’est aussi là, ainsi qu’en Espagne, que leur contribution à l’économie de leur région est la plus importante. L’Europe de l’Ouest montre dans l’ensemble une position inverse : peu d’emplois et un apport modeste à la valeur produite dans l’ensemble de la région concernée. La France fait partie de ce groupe, même si la production viticole de qualité y donne localement un poids non négligeable à l’agriculture.

C’est dans l’est de l’Europe, notamment en Pologne, en Hongrie et dans les Balkans, que les emplois agricoles sont les plus nombreux. C’est aussi là, ainsi qu’en Espagne, que leur contribution à l’économie de leur région est la plus importante. L’Europe de l’Ouest montre dans l’ensemble une position inverse : peu d’emplois et un apport modeste à la valeur produite dans l’ensemble de la région concernée. La France fait partie de ce groupe, même si la production viticole de qualité y donne localement un poids non négligeable à l’agriculture.

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Avec très peu d’agriculteurs, l’Europe de l’Ouest produit l’essentiel de la valeur ajoutée de la branche agricole européenne. Sauf en Espagne, cette valeur ajoutée pèse peu dans l’ensemble du PIB, mais le contraste est évident avec l’Europe de l’Est et les Balkans, dont la production agricole compte beaucoup dans le système productif local mais contribue peu, en valeur absolue, à l’économie européenne.

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En 2018, l’agriculture biologique en France c’est 41 600 exploitations agricoles, soit 9,5% des exploitations françaises. Le cap des 2 millions d’hectares cultivés a été franchi, représentant 7,5% de la SAU française (contre 6,5% en 2017). 69 % des produits bio consommés dans l’hexagone sont produits en France. A noter que la part d’exploitation est inégalement répartie entre les différents départements ; c’est en Ile-de-France que l’on trouve la proportion la plus importante d’exploitations biologiques.

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Cette carte résume la grande diversité des spécialisations agricoles en 2010 en France : grandes cultures dans la moitié Nord et dans les grandes vallées fluviales, élevage laitier en Bretagne et dans les montagnes, production de viande dans le centre, fruits et vigne au bord de la Méditerranée et quelques vignobles de qualité dans certaines régions.
Enfin, on constate que selon les régions, l’orientation dominante des exploitations de la région se combine plus ou moins à d’autres spécialisations.

 

Les filières sont d’ailleurs soutenues par les subventions de la Politique Agricole Commune, de manière différente.

 

Part de l'activité dans l'économie

Le poids de l'activité agricole (y compris le secteur des industries agro-alimentaires) représente 3,5 % du PIB en 2008, soit 68,8 milliards d'euros. Il s'élevait à 8 % environ en 1980.

L'agriculture représente le troisième excédent commercial français après l'aéronautique et la chimie. Il est de 6,1 milliards d’euros en 2016 (soit une baisse de 2,3 milliards d’euros par rapport à 2015). Mais cet excédent tend à diminuer et la France pourrait même devenir déficitaire en 2023 (prévisions). La diminution de l'excédent est principalement due à la dynamique des échanges intra-européens. En 2018, seuls les échanges avec les pays tiers contribuent à l'excédent commercial.

Coût des surfaces agricoles

En 2013, l'agriculture française métropolitiane comprend 451 606 exploitations pour une surface exploitée de 28 millions hectares, soit une moyenne de 87 hectares par exploitation. Les deux tiers sont des entreprises traditionnelles unipersonnelles et un tiers ont adopté la forme de sociétés, principalement celles de l'exploitation agricole à responsabilité limitée (EARL) et du groupement agricole d'exploitation en commun (GAEC), soit respectivement 61 100 et 42 800 exploitations.

La taille moyenne des exploitations est passé de 8,74 ha en 1892 à 15,8 ha en 1963, à 28 ha en 1988, à 39 en 1995 et 61 ha en 2017 de SAU, avec des variations importantes selon la production : 87 hectares pour les grandes cultures (blé) dix hectares pour l’horticulture ou le maraîchage, 17 hectares pour la viticulture.

Le coût de la terre a doublé depuis le début des années 2000, et atteint, en 2019, 6 000 euros l'hectare en moyenne. Les prix peuvent cependant être très différents selon les régions : 17 300 euros dans les Bouches-du-Rhône, contre 2 490 en Haute-Saône. Ces prix empêchent certains agriculteurs de s'installer. D'après Odile Lesaule, conseillère à la chambre de l'agriculture de l'Orne :« On remarque un phénomène nouveau depuis quatre à cinq ans. Des jeunes avec un projet viable économiquement, validé par la chambre d'agriculture, n'obtiennent pas d'accord bancaire. Ces jeunes qui ont suivi une formation agricole voient leur projet s'effondrer. »

Occupation des sols et du territoire

En 2006, sur les 55 millions d'hectares (550 000 km2) du territoire français métropolitain, un peu plus de 32 millions d'hectares supportent des activités agricoles. En 2010, un peu plus de 28 millions d’hectares sont occupés par des activités agricoles. La surface agricole utile (SAU) française, diminue sous l’effet de l’artificialisation liée à l’urbanisation. En bilan net, en 10 ans (2006/2015), les terres agricoles métropolitaines ont diminué de 596 000 ha, soit 66 000 ha par an.

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Les principaux types d'espaces de production agricole en France (métropole et DOM).

Le territoire de la France métropolitaine (549 190 km2) était réparti, en 2009, entre:

  • Surface agricole utile (SAU) : 292 800 km2 (53,3 %), dont :
    • terres arables : 184 000 km2 (33,5 %), dont :
      • céréales : 94 460 km2 (17,1 % du total, 51 % des terres arables) ;
      • oléagineux : 22 430 km2 (4,0 % du total, 12 % des terres arables) ;
      • protéagineux : 2 060 km2 (0,3 % du total, 1 % des terres arables) ;
      • cultures fourragères : 47 000 km2 (8,0 % du total, 25 % des terres arables) ;
      • jachère : 7 010 km2 (1,2 % du total, 3,8 % des terres arables %) ;
      • cultures légumières : 3 880 km2 (0,8 % du total, 2 % des terres arables) ;
      • autres : 6 980 km2 ;
    • cultures permanentes : 108 800 km2 (19,8 %), dont :
      • superficie toujours en herbe : 99 100 km2 (18,1 %) ;
      • vignes et vergers : 9 700 km2 (1,8 %) ;
  • autres surfaces :
    • territoire agricole non cultivé : 25 500 km2 (4,6 %) ;
    • peupleraies, bois et forêts : 155 700 km2 (28,3 %) ;
    • autres non utilisées (lacs, urbanisation, infrastructures…) : 75 190 km2 (13,7 %).

Les céréales, avec 51 % des terres arables, sont de loin la principale culture.

Les sols non-artificialisés se composent de : 37 % cultivés, 34 % boisés, 19 % en herbe, 6 % de landes, friches, maquis, garrigues et 4 % autres. Les territoires non agricoles représentent 9 % de la superficie totale du territoire métropolitain vers 2008. Ils occupent une surface de 31 % en Île-de-France, 17 % en Nord-Pas-de-Calais et 16 % en Martinique. Dans les autres régions, ils oscillent entre 4 % en Corse et 13 % en Alsace.

L'Insee distingue 411 régions agricoles en France métropolitaine formant des zones d'agriculture homogènes. On peut citer, par exemple, le bocage normandangevinlimousin ou charolais ; les marais bretons ou marais poitevins ; la vallée du Rhône ou la plaine de Caen (agriculture et élevage avec vergers et prairies) ; les zones d'herbage à mouton tels les Grands Causses ; les champs ouverts, céréaliers (Champagne berrichonne,Champagne crayeuseBeauce ou Vexin — parmi les régions agricoles les plus riches de France), etc.

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Consommation d'eau

La France est consommatrice d'eau (voir la différence entre consommation et prélèvement) pour l'irrigation, mais cela concerne surtout le sud-est et lesud-ouest (Languedoc-RoussillonMidi-PyrénéesAquitaine, le Centre se situe juste après. Rhône-AlpesPoitou-CharentesPays de la Loire etAlsace irriguent également), pour le reste la France est favorisée par son climat pour une agriculture pluviale. L'agriculture est par ailleurs le plus gros utilisateur d'eau et compte pour plus de la moitié des volumes prélevés; les prélèvements pour l’agriculture sont cependant concentrés sur la période estivale où ils représentent 70 % du total prélevé en eau douce sur cette période. Alors que les quantités d'eau utilisée en industrie se sont stabilisés dans les années 1990, l'irrigation a continué de croitre. L'irrigation est saisonnière en France et arrive au moment où la ressource est plus rare et où d'autres secteurs comme le tourisme pèsent également sur la consommation. Les niveaux de prélèvements conduisent à des débits extrêmement faibles des cours d'eau (étiage) et à une détérioration des écosystèmes aquatiques. En 2016, 3,4 milliards de m3 d'eau douce ont été prélevés à des usages principalement agricoles; La moitié venait des eaux de surface, l'autre moitié des eaux souterraines. L'agriculture prélève autour de 2 % des ressources en eau douce renouvelable.

Le dérèglement climatique oblige à prévoir des changements importants dans les pratiques agricoles. Différentes adaptations sont mises en oeuvre, entre autres des retenues de substitution, appelées aussi méga-bassines*, et qui suscitent des oppositions.

* Comme pour le cas controversé du fameux barrage de Sivens.

Énergie et effets sur le climat

Consommation d'énergie

L'agriculture consomme de l'énergie (fuel des engins, chauffage ou réfrigération d'installations, énergie grise (50 à 60 % du bilan énergétique agricole) des intrants dont plastiques, engrais et pesticides. 
En France en 2012, l'agriculture consommait 4,4 Mtep d’énergie en 2012, soit 2,8 % de la consommation d’énergie finale du pays. 27 % de cette énergie est consommée pour les grandes cultures (céréales, tournesol, colza, pois, etc.) sur un peu plus de 50 % de la surface agricole utile (SAU) et c'est la viticulture qui en consomme le plus (6 %) sur seulement 3 % de la SAU. EN 2012, environ 80 % de cette énergie était une énergie fossile (dont 8 % de gaz naturel). L'énergie représente de 12 à 20 % des charges variables. Les exploitations les plus consommatrices d’énergie sont les plus dépendantes aux variations de prix. Des outils de diagnostic spécifique (ClimAgri, Dia'Terre) ont été conçus pour aider l'agriculture.

« La part des énergies renouvelables thermiques et de la valorisation de déchets reste modeste puisque celles-ci satisfont seulement 4 % des consommations agricoles d’énergie en 2011 ».

Émissions de gaz à effet de serre

Le secteur agricole est très émetteur de gaz à effet de serre (17,8 % des émissions de gaz à effet de serre en France avaient une origine agricole ;protoxyde d’azote et méthane notamment), mais les prairies permanentes stockent du carbone. En restaurant la teneur des sols en matière organique, l'agriculture pourrait en partie compenser ses émissions de gaz à effet de serre (initiative 4 pour 1000).

« Entre 2007 et 2017, la quantité d’engrais azotés appliqués a augmenté en passant de 81,6 kg à 83,9 kg par hectare », relève le Réseau action climat. En France, les dépenses en engrais de synthèse représentent en 2019 en moyenne 25 % des consommations d’une ferme. Entre 1970 et 2002, le prix des engrais en Europe de l’Ouest a augmenté de 123 %.

Des chercheurs estiment que les pays développés devront réduire de 90 % leur consommation de viande pour préserver la planète et nourrir la population humaine mondiale d’ici 2050.

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Photo ci-dessus, élevage de poules en Floride.

Des excès dans tous les domaines..

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Photo ci-dessus - Des concombres ou courgettes, en veux-tu, en voilà.

Idée reçue– « Pour nourrir le monde, il faut miser sur les grandes exploitations industrielles. »

De la fameuse phrase : « Il faut nourrir la France », nous allions passer très vite à un stade supérieur, c’est-à-dire..nourrir l’Europe, avant d’en venir à l’ultime conseil et presque obligation, de devoir nourrir le Monde..quelle gageure !

Déjà en 2014..

Un certain..Le Foll..

France : le ministre de l’agriculture parle d’agroécologie mais promeut l’agriculture industrielle

Lettre ouverte à Monsieur Stéphane Le Foll, Ministre de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la Forêt pour que les annonces sur l’agro-écologie ne restent pas lettre morte.

Monsieur le ministre,

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Face aux inquiétudes de la société française pour la qualité de son alimentation et ses attentes dans les domaines de l’agriculture, de la santé et de l’environnement, le gouvernement français lançait il y a un an un projet de transformation de l’agriculture : « le projet agro-écologique pour la France ».

Votre ministère en a donné une définition suffisamment large pour ne pas heurter certains intérêts et pour mobiliser des soutiens divers parmi les agriculteurs et les acteurs de la recherche agronomique et du développement agricole. Même séduisant, ce projet peine encore à susciter l’adhésion de la société civile.

Ce projet agro-écologique comporte de multiples facettes et a pour ambition de concilier performances économique, environnementale et sociale. Pour ce faire, deux leviers sont identifiés : la politique agricole commune réformée et la Loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt. Derrière les mots, chacun y trouverait son compte mais selon nous, la cohérence n’y est pas, et certains objectifs agro-écologiques semblent se soumettre à l’obsession de compétitivité des filières agricoles.

Pour mettre en œuvre cette triple performance, entendons-nous sur leur signification.

Pour nos organisations, la performance économique n’est ni la taille, ni les volumes produits, ni l’importance du capital financier, ni le volume d’aides perçues, mais bien la capacité à créer de la valeur ajoutée.

Selon nous, la performance sociale doit faire vivre des paysans nombreux : une agriculture ne peut être économiquement performante si elle repose sur de moins en moins de paysans. Or l’aspect social reste en jachère : des petits éleveurs risquent d’être exclus de certaines aides de la PAC, les aides du 2nd pilier de la PAC sont fléchés sur la modernisation des bâtiments d’élevage et les soutiens à l’agrandissement, alors que la promotion de l’installation est encore insuffisante.

Sur le plan environnemental, le projet chercherait à prolonger certains acquis du Grenelle de l’environnement, en amalgamant la réduction de la consommation des pesticides et des antibiotiques, le doublement des surfaces en agriculture biologique et du nombre d’apiculteurs.

Mais le manque de cohérence est là : négociant les derniers ajustements techniques de la PAC à Bruxelles, votre ministère prépare une certification environnementale prévoyant que la monoculture de maïs serait compatible avec le verdissement et que des cultures utilisant pesticides et engrais minéraux rentreraient dans les surfaces d’intérêt écologique. De telles méthodes n’ont clairement rien d’agro-écologique.

Ni la PAC, ni la Loi d’avenir ne mettront en place de mesures permettant une réelle diminution de l’utilisation des pesticides. En revanche, le relèvement des seuils pour les installations classées augmentera celle des antibiotiques, dont la consommation est proportionnelle au nombre d’animaux sur un même site !

Par ailleurs, votre ministère ne garantit pas la pérennité de l’aide au maintien de l’agriculture biologique. Comment les surfaces en agriculture biologique pourraient doubler en France sans soutien adéquat et durable ?

Le développement de la méthanisation ne vise pas à orienter ces systèmes vers l’agro-écologie. Le but annoncé serait de décharger les excédents azotés de l’élevage industriel vers des zones de cultures tout aussi intensives, illusion techniciste. Ces usines à gaz entreront le plus souvent en concurrence avec la production alimentaire, appauvriront les sols en carbone, les fragilisant, et généreront de nouvelles pollutions par l’ammoniac ou le dioxyde d’azote.

Dès lors, où est l’agro-écologie mise en avant – et que nous soutenons – dans l’article premier de la Loi d’avenir, comme privilégiant « l’autonomie des exploitations agricoles et l’amélioration de leur compétitivité, en diminuant la consommation d’énergie, d’eau, d’engrais, de produits phytopharmaceutiques et de médicaments vétérinaires, en particulier les antibiotiques » ?

Si nous partageons l’objectif visant à “produire autrement en agriculture”, nous insistons sur l’impérieuse nécessité d’évaluer autrement la performance économique, sociale et environnementale. Les critères d’évaluation standards basés sur la seule productivité à l’hectare ou sur les volumes sont obsolètes, puisqu’ils ne prennent en compte ni la disparition des emplois agricoles, ni les subventions injectées, ni la dégradation des ressources naturelles, ni les émissions de gaz à effet de serre.

A propos de l’agriculture biologique que vous avez intégrée à l’ambition agro-écologique, vous affirmez qu’elle serait moins productive. Ce n’est pas le cas dans des agro-systèmes cohérents (rotation longue, présence de matières organiques, etc.). Le solde productif (export moins intrants à l’hectare en tonne équivalent pétrole par exemple) est souvent supérieur à celui de l’agriculture conventionnelle. Une ambition agro-exportatrice basée sur l’augmentation des volumes ne peut légitimer le productivisme à tout crin.

De plus, les exportations agricoles et agroalimentaires françaises dépendent fortement des intrants importés (aliments du bétail, fertilisants, pesticides…) et des subventions directes et indirectes de la PAC.

Enfin en matière de politique commerciale, nous attirons votre attention sur une autre incohérence. Le gouvernement a refusé, avec raison, d’autoriser un maïs génétiquement modifié tolérant aux herbicides. Au même moment, son ministre de l’Economie, Pierre Moscovici plaidait en faveur d’une accélération des négociations sur l’accord de libre-échange et d’investissement entre l’Europe et les États-Unis.

Pour ces derniers, les objectifs en matière agricole sont clairs et destructeurs pour l’agriculture : ouvrir davantage le marché européen y compris pour les cultures OGM, la viande aux hormones ou issue d’animaux clonés, affaiblir les réglementations existantes en matière de pesticides notamment en donnant le droit aux multinationales d’attaquer les gouvernements qui adopteraient des lois contraires à leurs intérêts.

Selon nous, cette orientation libérale va donc à l’encontre des faibles acquis de la PAC réformée, du projet agro-écologique français et de la Loi d’avenir. Elle enterre tout espoir de projet politique européen au prétexte d’un bénéfice global mal évalué et non discuté.

Les enjeux sont de taille : si le gouvernement français veut défendre son projet agro-écologique, il doit d’abord viser l’ambition et la cohérence, et le mettre à jour à l’aune des incohérences que nous avons soulignées. C’est dans ces conditions que les organisations que nous représentons y contribueront activement.

Veuillez recevoir monsieur le ministre, l’expression de notre sincère considération.

René BECKER, Président de Terre de Liens
Allain BOUGRAIN DUBOURG, Président de la LPO
Jean-Marc BUREAU, Président de la FNCIVAM
Benoît DROUIN, Président du Réseau Agriculture Durable
Nicolas HULOT, Président de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l’Homme
Stéphen KERCKOVE, Délégué général d’Agir Pour l’Environnement
Jacques MARET, administrateur de E3D
Stéphanie PAGEOT, Présidente de la FNAB
Pierre PERBOS, Président du Réseau Action Climat
Laurent PINATEL, Porte-parole de la Confédération Paysanne
Xavier POUX, Administrateur du Forum Européen pour la protection de la nature et le
pastoralisme
Joseph RACAPE, Administrateur de Dossiers et Débats pour un Développement Durable (4D)
François VEILLERETTE, Porte-parole de Générations Futures

La situation Mondiale en..2017..

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Carte mondiale de la dégradation des sols établie en 2017. Selon le rapport de 2015 de la FAO et l'ITPS (en) sur l'« État des ressources du sol dans le monde », un tiers des terres arables de la planète sont plus ou moins menacées de disparaître. Les principales menaces qui affectent les sols sont leur érosion (par l'eau, le vent ou le labour), la perte de carbone organique et les déséquilibres nutritifs liés principalement au changement d'affectation des sols (urbanisationdéfrichement), ainsi qu'à l'intensification de l'agriculture et de la déforestation.

 

Un pays quel qu’il soit, doit tout d’abord subvenir à ses propres besoins et pour sa propre population..normal.

 

Les appétits toujours plus grandissants, des uns, en parlant de ces très grands et gros cultivateurs, aidés en cela par l’émergence des grandes surfaces et grands groupes (Leclerc, Carrefour, Auchan, Super U..) allaient favoriser cela..

 

Le fameux toujours produire plus pour pouvoir vendre d’avantage et plus, à l’exportation, tout d’abord vers et à l’intérieur de l’Europe, puis, par effet boule de neige..dans le Monde !

 

C’est tout cela qui a amené à tous ces excès, tant pour assécher et appauvrir les sols des terres cultivables, que pour faire diminuer progressivement, une très grande partie de nos nappes phréatiques, rivières et cours d’eau.

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Les sols ont été asséchés et appauvris par un travail incessant et débile de cultures permanentes, sans rotations, et avec un ajout et apport d’engrais à tout va, sans oublier tous les pesticides et insecticides de toute sorte..Une honte !

 

L’eau vient à manquer de façon cruciale et fort inquiétante..

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Là-aussi, il ne faut pas s‘étonner, avec cette main mise progressive de l’Europe et voulu par l’Europe pour se faire tourner, non seulement les céréaliers (ceux " traditionnels" jusque-là, concernant le blé, l’orge et l’avoine entre autre..), mais une très grande partie des agriculteurs et cultivateurs, en leur proposant, et en les forçant presque à planter du maïs..

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Les aides apportées et allouées par l’Europe, la fameuse « P.A.C. » allaient jeter plus en avant l’ensemble des agriculteurs et cultivateurs (du monde paysan d’avant..), vers cette forme d’aubaine (qui n’en était pas une !..), et ainsi les rendre plus dépendants, tant pour les semences, que les traitements..un gouffre financier et une très grande dépendance, non souhaitée au départ.

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Photo ci-dessus - La culture du maïs en Alsace.

La maïsiculture est le secteur qui demande le plus d’eau, car très gourmand en eau pour faire monter les plants et former les épis de maïs, sans oublier, ceci dit en passant, les traitements et rajouts !

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C’est la culture du maïs (depuis 1970) qui nous a le plus coûté cher en volumes d’eau consommée !!!

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C’est également la culture du maïs qui nous vaut les plus grands déboires, liés en cela aux traitements !

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En effet, les effets pervers de ces traitements font qu’avec l’arrosage, comme avec la pluie, ces différents éléments « nocifs » redescendent dans le sol et sous terre, avant d’aller rejoindre, avec l’eau, les nappes phréatiques, les rivières et cours d’eau !

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Voilà les résultats sur un plan purement sanitaire, et sur le plan de la santé, concernant l’eau au robinet et consommée.

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Aucune station d’épuration, aussi performante soit elle, n’est capable de dissoudre et d’éliminer ces pesticides et autres en tout genre, avant que l’eau ne nous parvienne sous une forme garantie pure au robinet !

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Le deuxième secteur qui est très gourmand en eau c’est l’élevage de bétail tout confondu.

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Photo ci-dessus-élevage intensif de bétail en plein air au Brésil.

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Je veux dire par là que cela concerne tant les vaches dites laitières pour la production de lait, mais également et surtout l’ensemble des races bovines pour la production de viande bouchère dans les étals !

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Pour exemple, à titre de comparaison de mes propos tenus là-dessus :

Viande de bœuf.

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Bœuf 450kg de carcasse à 18 mois Donc 540 jours - Consommation annoncée

6 930 000 litres soit 12833 litres par jours de vie.

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Cela parle de suite et ça..calme !!!..

 

Il ne s’agit pas, après cela, de ne plus manger de viande du tout, mais juste un peu moins..deux à trois fois par semaine, tout au plus, suffisent amplement, certes moins en période d’été aussi, j’en conviens.

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Voilà l’essentiel des raisons réelles de cette situation invraisemblable et catastrophique, sans avoir besoin d’en rajouter, ni d’y rajouter quoi que ce soit.

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Les aléas climatiques sont une chose, tout comme le dérèglement climatique dans son ensemble, mais, force est de constater que les choix fait depuis 50 ans déjà et surtout ces 30 dernières années n’ont rien arrangé à cette situation et cet amer constat, bien au contraire !

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Certes, la canicule et la sécheresse..

Certes, les incendies..

Cependant, les inondations sont déjà et seront, comme deviendront, le plus grand risque planétaire !...

 

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Pour terminer

Aussi, je vous laisse seuls juges et maîtres à bord, non pas d’un paquebot à la dérive, mais bien d’un Monde qui court à sa propre perte, que vous le vouliez ou non, car personne, ou sinon très peu de gens, ne sont prêts à changer leurs habitudes, surtout pas le modèle agricole Français, dans son ensemble, dont on nous vante tant les mérites et targue la qualité et valeur ajoutée, après rajout d‘entrain et de pesticides en tout genre..n’est-ce pas ?...

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Pour une vie meilleure

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Un jardin potager est déjà un très bon début, tout comme favoriser les circuits courts, mais avec de vrais et bons produits issus de la ferme (ferme de proximité) et dont on connait l’exacte provenance comme qualité pour les soins apportés aux animaux traités dans de bonnes conditions et nourris avec du fourrage de qualité, sans granulés, sans tourteaux, sans soja, ni autre…

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Un très bon weekend à toutes et à tous !

 

Portez-vous bien !

 

 

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Commentaires
T
ce n' est pas la première sécheresse en effet, et si elles devaient se suivre il faudra bien trouver des solutions autres que des taxes, des réserves d' eau, puisque nous en perdons beaucoup, ou alors les usine de dessalement !<br /> <br /> Il faudra remplacer le maïs par le sorgho, et retrouver notre indépendance<br /> <br /> Bonne soirée Denis<br /> <br /> Amitié
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T
ce n' est pas la première sécheresse en effet, et si elles devaient se suivre il faudra bien trouver des solutions autres que des taxes, des réserves d' eau, puisque nous en perdons beaucoup, ou alors les usine de dessalement !<br /> <br /> Il faudra remplacer le maïs par le sorgho, et retrouver notre indépendance<br /> <br /> Bonne soirée Denis<br /> <br /> Amitié
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T
je sais bien que tu n'y es pour rien, et je me demande si ce n' est pas parce que j' avais mis un lien.
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T
je t'ai répondu hier, puis aujourd'hui, et toujours rien n' apparait !<br /> <br /> Peut être de trop longs commentaires<br /> <br /> Bonne fin der semaine Denis<br /> <br /> amitié
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M
Bonjour Denis,<br /> <br /> Tu as fait un article très bien documenté.<br /> <br /> J'ai connu la sècheresse de 1976.<br /> <br /> Marc et moi habitions un studio à Paris dans le XIIème. C'était comme une boite avec un grand panneau vitré du sol au plafond du côté sud, On n'osait pas relever la température... <br /> <br /> Bizarrement j'ai été moins frappée par celle de 2003.<br /> <br /> En revanche celle dont on souffre actuellement est franchement difficile à supporter avec ces températures...<br /> <br /> Bon après-midi,<br /> <br /> Mo
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