Les Landes et Biscarrosse-plage..suite..
Les Landes et Biscarrosse-plage..suite..
Photo ci-dessus d’une carte des Landes de 1790.
L’histoire des Landes..suite..
Le Gemmage
Photo ci-dessus d’une gravure représentant un gemmeur en action.
Après une longue période d’élevage de moutons et de transhumances, s’en est suivie une période de l’exploitation de la résine de pins, issue des pins maritimes de la grande forêt des Landes.
Photo ci-dessus, la vie en forêt pendant une longue campagne de gemmage.
Le gemmage a été, durant longtemps, un travail laborieux et dur, tant pour récupérer la résine, comme pour l’exploitation, le transport et la fabrication, tout d’abord, de colle, puis, de nombreux produits dérivés.
Photo ci-dessus du gemmage, et d’un résinier récoltant la résine sur le pin, avec son épouse et son escouarte ( seau..) pour contenir la résine.
Photo ci-dessus du gemmage, et d’un résinier récoltant la résine sur le pin, avec son épouse et son escouarte (seau..) pour contenir la résine.
( on remarquera sur cette photo l’existence et la présence d’un pot en terre, fixé sur le tronc pour recueillir la résine..)
Photo ci-dessus de plusieurs résiniers, en plein travail, avec leur outil principal, le ’’Hapchot’’.
Photos ci-dessus de femmes, de résiniers, sans doute, travaillant à la récupération de la résine contenue dans les pots de terre cuite, et avec leur ’’escouarte’’, ou seau.
Photo ci-dessus, gravure, d’un résinier versant le contenu de son escouarte de résine dans le bac situé dans le sol.
Photo ci-dessus, d’un jeune homme, gemmeur, avec son échelle typique et son ’’hapchot’’ sur l’épaule droite.
( on aperçoit sur cette photo, deux tonneaux, l’un à même le sol, et l’autre à moitié enterré..)
Photo ci-dessus, de résiniers en train de récupérer la résine contenue dans le grand bac, pour la transvaser dans le tonneau situé sur le chariot, tiré par des mules.
Photo ci-dessus, de résiniers en train de rouler un tonneau ( contenant la résine..)sur le chariot, tiré par des mules.
Photo ci-dessus, d’un résinier, avec deux femmes et leur escouarte, pour transvaser la résine dans l’un des tonneaux situé sur le chariot, tiré par des boeufs.
Photo ci-dessus d’une aire de récupération et de stockage des barils ou tonneaux de résine, avant d’utiliser la résine pour la chauffer.
Photo ci-dessus, d’un four, avec un alambic, pour chauffer la résine, et récupérer à la sortie un produit débarrassé de tous les petits détritus et déchets.
Les résiniers
L'image des Landes animées de bergers sur leurs échasses et de résiniers est bien vivante dans notre mémoire collective.
Les bergers et bergères, élevés sur leurs hauts bâtons au-dessus des taillis veillaient paisiblement sur leurs troupeaux dispersés au milieu des fougères lorsque vint l'ingénieur Chambrelent.
Vers 1850 il bouleverse le paysage et transforme les plaines de sable en plantations massives de pins. Les bergers, premiers contestataires de la Haute Lande vont s'insurger contre cette forêt qui les repousse.
Le coup de grâce est donné par la guerre de Sécession 10 ans plus tard qui entraîne une revalorisation brutale des cours de la gemme et les hautes autorités décident que la forêt landaise se doit de produire d'abord de la résine.
Après avoir souvent mis le feu aux plantations naissantes, les bergers devront céder la place et souvent se muer eux même en résiniers pour survivre.
Il y a toujours eu des résiniers dans les Landes et de temps immémoriaux la récolte de la résine se faisait dans un trou creusé au pied de l'arbre dans le sable et tapissé de mousse.
Vers 1840 l'avocat bordelais Hugues, développant une idée du Dacquois Hector Serres, fait breveter le pot de résine, pour une production propre et de meilleure qualité.
La distillation elle-même s'améliore grâce au système Dives (nom du pharmacien de Mont-de-Marsan qui en est l'inventeur vers la même époque)
Cette récolte intensive va faire de la France le second producteur de résine dans le monde et le premier en Europe.
Les propriétaires de pins s'enrichissent, mais vont exploiter plus systématiquement encore leurs métayers résiniers et la révolte sera endémique.
Dès 1863 des émeutes éclatent à Sabres où plusieurs gemmeurs ont été arrêtés puis condamnés à de la prison ferme. Napoléon III ordonnera leur libération.
Vers 1902 le prix de la résine s'envole et sera en hausse constante. La barrique de 340 litres qui se négociait à 30 francs en 1904, passe à 100 voire 120 francs en 1906. Les métayers pensent avoir le droit de rêver à un avenir meilleur. Ils pensent obtenir la reconnaissance de la valeur de leur métier harassant. En fait ils prendront conscience des abus des propriétaires de forêts qui se refusent à jouer le jeu de la participation et leur espoir s'effondrera.
Vers 1906 naissent en France de nombreux syndicats. Les premiers et les plus importants sont crées dans notre région par les résiniers. La protestation se coordonne et s'institutionnalise Cette fois les résiniers, amoureux de leur métier, osent revendiquer en groupe organisé la dignité de leur travail et leurs légitimes désirs de mieux-être pour eux et leur famille. Et c'est l'entraide qui va s'organiser. La SFIO, très active draine le plus de syndicalistes dans nos régions.
Photo ci-dessus de la grève des résiniers de l’Espéron.
Le premier syndicat, né à Lit et Mixe en décembre 1905, est suivi par celui des résiniers du Marensin créé au tout début de 1906, avec son siège social à Capbreton.
« Il entraîne le déroulement de grandes grèves parties en février 1906, à Lit-et-Mixe, Ste Eulalie en Born ? qui ne s'achèvent qu'en 1907. La première, en mars-avril, touche les régions de Linxe, Lesperon, Moliets-et-Maa.
Photo ci-dessus de la grève des résiniers à Lit-et-Mixe.
La deuxième, en mai-juin, s'étende aux régions de Capbreton, Castets, Levignacq, Mézos, Mimizan, Seignosse, Soorts et Soustons.
La plus importante grève est celle de Lesperon qui éclate le 5 juin 1906 après la réunion de quelques métayers inculpés et condamnés à 6 mois de prison avec sursis. »
Les 30 000 à 40 000 gemmeurs qui travaillent alors dans les nombreuses forêts de pins utilisent un principe de grève tournante qui déconcerte les autorités.
Ces grévistes ont l'atout indéniable de pouvoir interrompre leur activité sans que l'outil de travail soit abîmé. Pourtant les ruptures du contrat de travail peuvent justifier un licenciement ou l'intervention de la force armée. Les gendarmes et la troupe seront effectivement appelés à intervenir et il y aura des heurts sanglants et des victimes. Malgré les risques encourus, la grève va jouer tout au long de la troisième République un rôle majeur dans la vie politique et dans la vie sociale.
Photo ci-dessus, Mimizan -Voitures-Midi, réquisitionnées-pour- Lembar, l’ors de la grève des résiniers dans les Landes.
Au printemps 1932, les gemmeurs des forêts communales du secteur de Capbreton réclament une augmentation : 83 gemmeurs communaux manifestent à Hossegor. Ils finissent par obtenir une augmentation de 20% sur la barrique de gemme, grâce à l'action d'un élu municipal communiste de Soorts, Gilbert Vital.
La célèbre manifestation de Mont-de-Marsan du 18 mars 1934 a réuni la quasi-totalité des gemmeurs.
Puis se succédèrent des grèves très dures en 1919, dans les années 1934 à 1936, et celle de 1937, grève générale qui dura près d'un mois
A ce terme, les propriétaires excédés finirent par accepter un dialogue plein de méfiance et acceptèrent une timide modification du statut de métayer.
Les grèves seront endémiques tout au long des décennies. On assistera aux derniers mouvements sociaux au début des années 1970, alors que la dernière évolution du gemmage prône le gemmage activé par l'injection d'acide sulfurique et le remplacement du pot de résine par un sachet collecteur en matière plastique, faisant fi de toutes les techniques et savoir-faire qui étaient l'apanage du bon résinier.
Les avancées sociales furent très lentes.
En 1936 le maire de Capbreton écrit au Préfet qu'aucun syndicaliste n'est employé dans ses services.
Il fallut attendre 1968 pour qu'une convention collective vienne réglementer la profession. Les abus sont hypocritement et officiellement dénoncés mais il est trop tard. A cette époque, la mort du métier est programmée. L'Etat et les gros propriétaires forestiers qui se sont enrichis avec la résine ont décidé en coulisse une autre orientation à la forêt de Gascogne. Celle-ci sera désormais papetière. Les entreprises Saint-Gobain ou les Papeteries de Gascogne ont des arguments financiers qui réjouissent les propriétaires, prêts à réaffecter leurs parcelles pour cumuler de gros espoirs financiers et la disparition des gemmeurs importuns.
« La réaffectation de la forêt à destination de l'industrie papetière a ramené le nombre des gemmeurs à 472 en 1977, puis à 223 en 1983 et enfin à 76 en 1989. En 1990, tout était terminé ».
Ainsi, comme on l'avait vu pour les bergers, c'est dans une indifférence quasi-générale que les gemmeurs, si intimement liés à l'histoire de notre belle forêt ont totalement disparu du paysage.
Photo ci-dessus d’un gemmeur au travail à l’aide du hapchot sur un pin.
La Grande forêt des Landes et un incendie terrible
( du 19 au 25 août..)
Août 1949 : un drame inégalé à ce jour. Un été sans pluie, à la chaleur accablante. En juillet, de multiples incendies, toujours circonscrits, partent dans les Landes, le Lot-et-Garonne et la Gironde. Des milliers d’hectares partent en fumée, dont 6.000 à Luxey (Landes). Le 19 août, un nouvel incendie éclate en Gironde, à Saucats, au lieu-dit du Murat, aux portes de Bordeaux.Sur un front de huit kilomètres, il avance de treize kilomètres. A Bordeaux, en plein jour, on allume les réverbères. Le front du feu atteint Le Barp, Salles, Mios, Marcheprime, détruit 50.000 hectares de Landes girondines, ravage une soixantaine de maisons et fait 83 victimes*, dont 29 à Canéjan, aux portes de Bordeaux. La France décrète le 24 août 1949 jour de deuil national.
* Il y eu, en tout..83 victimes..
La saison d‘ incendie 2009 en France a commencé par un incendie dans les Landes à Meilhan où à peu près 200 ha de pins maritimes ont brûlé. Ceci était à prévoir, car la Forêt des Landes est, après les dégâts provoqués par la tempête Klaus , particulièrement propice aux départs d’incendies. Personnellement, je pense qu’à cause des conséquences de la tempête Klaus la Forêt des Landes est même une des régions françaises les plus menacées par les risques d’incendies. Beaucoup plus que les forêts, maquis et garrigues méditerranéens, – même si le risque, comme chaque été, est particulièrement élevé dans les écosystèmes méditerranéens, il n’est pas comparable aux risques encourus par les forêts des Landes, car celles-ci accumulent un très grand potentiel de « masse combustible »qui dépasse largement la moyenne des forêts, maquis et garrigues méditerranéens. Les incendies de forêt qui menacent les forêts de pins maritimes peuvent être particulièrement meurtriers, même si la mémoire collective en France l’a presque oublié. Cela rappelle un peu les souvenirs du feu de la Lüneburger Heide en Allemagne en 1975 ( voir mon billet Feux de forêts et lectures de paysages méditerranéens du 4.6.2009). Il y a juste 50 ans que la Forêt des Landes fut parcourue par les plus terribles feux de forêts français- ce qui coûta la vie à 82 personnes. Je pense même qu’au niveau européen ,ce fut un des plus meurtriers feux de forêts des dernières décennies.(Les feux de l’ été 2007 en Grèce ne firent que d’après les sources divergeantes, entre 60 et 70 morts) Le feu dura du 19.8.1949 au 27.8.1949 dans un triangle entre Cestas , Le Barp , et Mios ; – plus de 50.000 ha de forêt de pins furent brulés, 710 ha de Landes, plusieurs centaines de blessés, 82 décès (Deville, J. 2009 p. 137) : . Jamais depuis les forêts françaises n’ont dû subir d’ incendie d’une ampleur comparable. Espérons qu’un tel drame, surtout au niveau des pertes humaines ne se reproduira pas. Comme je l’ai écrit cet événement a été oublié du grand public. On ne trouve même pas d’article sur le feu de forêts meurtier des Landes de 1949 sur wikipedia.fr – par comparaison, l’événement du feu de la Lüneburger Heide qui à lui, son article dans wikipedia.de – on se rend compte à quel point l’incendie des Landes de 1949 a disparu de la mémoire collective française.
Signalons qu’un livre récemment publié par Joan Deville sous le titre « L’incendie meurtrier – dans la forêt des Landes en août 1949 » – permet de sortir cette partie de l’histoire des incendies des forêts françaises de l’oubli. Le livre est divisé en deux parties. Dans la première partie, nommée « contexte du drame » après une brève description de la forêt landaise de 1949 l’organisation et l’équipement de la lutte contre les feux forestiers en 1949 sont expliqués. La seconde partie du livre intitulée « du 19 au 27 aout 1949 – l’incendie meurtrier – la chronologie de l’incendie est rapportée minutieusement. En plus, les chapitres sont enrichis par de nombreux témoignages d’époque (sapeurs-pompiers, militaires, gendarmes etc). Dans le chapitre 13 intitulé « les registres de l’état civil » sont énumérés par noms, fonctions et lieux de décès – les morts de l’incendie. Le livre de Joan Deville a le mérite de nous retirer de l’oubli ce feux gigantesque qui ravagea les Landes il y 50 ans. Il devrait aussi nous rappeler, même si on peut penser qu’ au niveau secours nous sommes beaucoup mieux organisés aujourd’hui’ hui, que de tels drames pourront, ressurgir en France, en Europe. Je pense même que l’ incendie des Landes, ou le feu de la Lüneburger Heide pourrait être un peu le modèle de feu de forêts auxquels nous devrons peut être de plus en plus faire face avec les changements climatiques en dehors de écosystèmes méditerranéens, – en France (forêts des collines sous-vosgiennes par E.) ,en Allemagne (Fôret noire, forêts seches de la Haardt en Palatinat par E.) – des feux difficilement maitrisables à cause de leurs grandes charges de masse combustible, avec risque de formation de feux convective, tornade de feux (comme décrite dans le livre Deville), donc des feux rappelant plutôt les feux de forêts boréales, ou les feux de forêt de l’ arc pacifique américain (British Columbia, Oregon, Montana, Californie, Washington), que les feux méditerranéens.
Revenons à l’incendie des Landes en 1949 – pour tout lecteur qui s’intéresse un peu aux détails et à la chronologie de l’incendie des Landes , surtout en ce qui concerne le point de vue des pompiers, – la lecture du livre de Joan Deville « l’ incendie meurtrier – dans les forêts des Landes en août 1949 » est certainement très enrichissant .
Photo ci-dessus du monument de commémoration en l’honneur des nombreuses victimes de cet incendie tragique de 1949, ici à Canéjean.
Photo ci-dessus du monument de commémoration en l’honneur des nombreuses victimes de cet incendie tragique de 1949, ici à Cestas.
La forêt des Landes et les risques d’incendie
Il y aura toujours, un risque à craindre, et concernant les feux de forêt, sur l’ensemble du département des Landes, tout comme en Gironde.
Photo ci-dessus d’un ballet de ‘’’Canadair’’, ces avions citernes équipés pour intervenir lors des feux de forêts importants, et avec leurs noria incessantes.
Photo ci-dessus, les moyens mis en œuvre sont souvent considérables.
L’incendie de Hourtin, en Gironde
2002
En 2002, plus de 2.500 hectares de pins au total ont brûlé en Gironde.
( le 23 avril 2002..)
Photo ci-dessus, une habitante de Hourtin, effrayée par l’ampleur de l’incendie qui entoure sa maison.
L’incendie, à Saint-Jean-d’Illac, en Gironde
2015
En 2015 à Saint-Jean-d’Illac, 580 hectares brûlés, et plus de 600 personnes évacuées.
L’incendie, au camp militaire de Captieux
2016
Il s’agit d’un camp, d’entraînement au tir, pour les avions de chasse..
Photo ci-dessus, plan graphique de ce camp avec les différentes cibles prévues ( target..1-2..3-4..5 à..200..).
Photo ci-dessus, en rappel, des moyens mis en œuvre, et de la durée de cet incendie.
Photo ci-dessus, plus à l’ouest du camp militaire, on aperçoit bien, dans le fond, et en fond de tableau, les lueurs et la fumée, dans le ciel.
Photo ci-dessus, plus à l’ouest du camp militaire, on aperçoit bien, dans le fond, et en fond de tableau, la fumée, dans le ciel.
Photo ci-desus de ce feu, avec la fumée qui monte dans le ciel, le soir, peu avant le coucher de soleil.
Photo ci-dessus, d’un camion citerne de pompiers, avec, juste derrière, à quelques encablures, l’incendie qui fait rage.
Photo ci-dessus, d’un camion citerne de pompiers en intervention sur des flammes qu’ils peuvent traiter avec leur lance.
Photo ci-dessus, d’un canadair, cet avion citerne, avec une grande capacité en emport d’eau, et qui largue le contenu de sa soute (citerne contenue à l’intérieur de la carlingue..) sur le feu, situé juste peu après la bande de pins et en-dessous.
Photo ci-dessus montrant deux camions citernes de pompiers qui ont été pris sous les flammes, avec l’un d’eux fort endommagé( calciné..).
Photo ci-dessus montrant le deuxième camion citerne de pompiers qui a été pris sous les flammes, fort endommagé( calciné..).
Photo ci-dessus montrant des camions citerne de pompiers de petite taille, pour intervenir sur les petites flammes, et sinon continuer à arroser le sol pour éviter toute reprise du feu.
Photo ci-dessus montrant le résultat de ces pins calcinés après l’incendie.
Photo ci-dessus montrant le résultat après l’incendie.
Le minerai de fer ou la garluche
En même temps que l’exploitation forestière, il y a eu, le travail des charbonniers pour produire le charbon de bois qui allait servir dans les forges pour la production et le travail du fer à partir de la ’’garluche’’, ce minerai brut de fer sous forme de pierre diforme.
La garluche ou « mauvaise pierre » des Landes, est une pierre de grès ferrugineux (oxyde de fer) de couleur rouille et souvent caverneux, que l’on trouvait en abondance, principalement dans la Haute Lande, des Grande et Petite Leyre ( Pissos, Liposthey, Commensacq) à l’ Estrigon (Vert, Brocas).
Photo ci-dessus du cimetière de Escource (au sud-ouest de Labouheyre..) et avec son mur d’enceinte en pierres de Garluche.
Outre son utilisation ancienne comme matériau de construction, elle semble avoir servi depuis longtemps de minerai. Mais, en raison de sa teneur en fer, bien que faible (environ 20%) elle a alimenté, à partir de la fin du XVIIIe siècle, une activité sidérurgique locale aujourd’hui disparue, dont le souvenir est perpétué par les noms de Pontenx les Forges ou Brocas les Forges, et quelques lacs de Forges.
Photo ci-dessus de l'église près de la place de la fontaine à Ponteinx-les-forges.
Photo ci-dessus de la poste à Ponteinx-les-forges.
Les couches abondantes et à faible profondeur étaient extraites artisanalement à ciel ouvert dans la forêt ou le long des berges de certains ruisseaux. On estime que 500 000 tonnes de ce minerai ont été extraites de 1834 à 1892.
" C est une chose remarquable que tous les faluns qui se trouvent dans les Landes, presque depuis Bayonne, jusqu'aux deux tiers du chemin de cette ville à Bordeaux, soient convertis en mine de fer"
( baron de Dietrich -1786- Description des gîtes de minerai de France)
bloc de garluche
Un autre élément important de la naissance de cette petite industrie était la forêt de pins qui permit de produire le charbon de bois nécessaire au fonctionnement des hauts fourneaux pour la fabrication de la fonte.
les charbonniers
Les hauts-fourneaux et forges furent construits le long des cours d’eau et barrages fournissant l’énergie de la force hydraulique aux marteaux-pilons broyant la garluche ou travaillant le métal.
Cette sidérurgie landaise a pourtant commencé à décliner après 1850 en raison de l’épuisement des gisements locaux et la concurrence extérieure née avec la construction du chemin de fer. Elle perdura tant bien que mal jusqu’au début du xxe siècle, avant d’être supplantée par les hauts-fourneaux à houille, avec, en particulier, la fondation, en 1882, de la grande usine du Boucau approvisionnée en minerai espagnol puis algérien, anglais ou allemand, par le port de Bayonne.
Les gisements locaux épuisés et après avoir tenté d’utiliser la tourbe ou le lignite (Saint-Lon) on eut recours à l’importation de minerai du Périgord puis de la région de Bilbao en Espagne.
L’extraction de la garluche locale cessa définitivement en 1892. Heureusement naissait alors une nouvelle industrie : celle du bois et de la résine.
le lac des forges d'Uza
LES PREMIERES FORGES DU XVIIIe SIECLE
Elles doivent leur fondation à l’initiative de quelques nobles gentilshommes, propriétaires des terres et forêts, tels les Lur-Saluces à Uza, les Gombault à Pontenx, ou les Borda de Josse à Abesse.
- LES FORGES D’UZA
Elles sont considérées comme les plus anciennes puisque le premier haut-fourneau remonterait à 1760, fondé par le marquis de Lur-Saluces, comte d’Uza, qui y exploitait du minerai extrait des landes de Ligadets.
Un moment interrompue par la Révolution et l’émigration de son propriétaire, l’exploitation du haut fourneau se poursuivit jusqu’en 1903, toujours par la même famille et une petite fonderie a même perduré jusqu’en 1981. Il en reste aujourd’hui les bâtiments de l’atelier d‘usinage, inscrits à l’inventaire des monuments historiques en 2004.
- LES FORGES D'ABESSE A SAINT-PAUL-LES-DAX
L’exploitation d’une mine de fer fut autorisée en 1766, mais l’activité semble y rester modeste avant de cesser en 1786 pour ne reprendre que sous l’Empire. Ces forges fabriquaient en particulier des boulets pour la marine.
M de Borda, émigré rentré dans ses biens mais ruiné, vendit Abesse en 1829 à Bertrand Geoffroy, métallurgiste venu des Ardennes, qui la releva à partir de 1831.
En 1840, l’activité battait son plein, et l’usine comportant deux hauts-fourneaux employait 175 ouvriers. En 1841, un chemin à rails de bois fut construit jusqu’à Magescq pour le transport du minerai et du bois, puis de la fonte vers Dax et l’Adour. En 1852, Abesse et son annexe de Poustagnac occupaient plus de 200 salariés dont un certain nombre venus de Belgique ou des Ardennes
Le fils Adolphe Geoffroy succède en 1858, puis l’ensemble du domaine est vendu à la famille Dubourg, puis à la famille Boulard, riche famille qui développa encore l’activité.
Vint ensuite le déclin du à l’augmentation du prix de revient et donc la concurrence des grandes fonderies, si bien que l’activité cesse en 1923.
- LES FORGES DE PONTENX
En 1762 le comte de Rolly, seigneur de Pontenx, établit une forge à fer sur le cours du ruisseau des Ticheneys. Les forges fabriquaient de la poterie de fonte à usage domestique telles que des chaudières (exportées aux Antilles pour le raffinage du sucre), du métal pour outils aratoires et du fer marchand à débit régional.
L'activité des forges fut à son apogée en 1811, et dans les années1830, le Marquis de Gombault, gendre du comte de Rolly renouvela les installations avant de les céder à la Compagnie des Landes 1834.
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Ces forges s'arrêtèrent définitivement en 1918, après avoir usiné des obus pendant la guerre.
un haut-fourneau au XVIIIe siècle
LES FORGES DU XIXe SIECLE
Durant l’Empire et la Restauration, de nouvelles forges se multiplièrent sous l’impulsion d’une nouvelle génération bourgeoise de maîtres de forge, tels les Larreillet, Geoffroy, Dubourg.
Un Maître de Forge
Pierre Joseph Bertrand Geoffroy
YCHOUX
Une petite installation fut fondée dès 1800 par M. Adolphe Larreillet, et en 1840 deux forges (forge d’en haut et forge d’en bas) produisaient de la fonte pour le moulage de marmites, tuyaux, boulets et, par affinage, du fer pour la fabrication de clous, outils et instruments aratoires. Un décret impérial de 1857 Dominique Larreillet, d’établir un haut fourneau .
De toutes ces installations abandonnées en 1898 il ne reste aujourd’hui que le souvenir avec les lieux-dits le Fourneau ou les Forges et le lac, ainsi que le monument funéraire de la famille Larreillet sur la place de l’église.
ARDY ( à Saint-Paul-les-Dax )
Dépendance des forges de Castets, fondée vers 1831 elle cessa en 1890. Ne restent aujourd’hui que l’étang et sa retenue, et les vestiges du haut fourneau enfouis dans la végétation.
PISSOS
Vers 1800, M. Lescure, ancien fermier des forges d’Uza obtint bien l’autorisation d’y fonder un établissement, mais après l’abandon du projet, c’est vers 1818 que Dominique Larreillet y construisit un haut fourneau sur le ruisseau de Mordorat près du moulin de Claveyre, destiné à la fusion du minerai de fer, en remplacement du foyer à la catalane d’Ychoux. Ces installations ont cessé leur activité vers 1887 .
SAINT-JUSTIN
Autorisation est donnée en 1845 pour l’installation d’un haut fourneau et trois feux d affinerie sur l’emplacement d’un ancien martinet à cuivre.
BUGLOSE
Deux feux d’ affinerie y furent exploités à partir de 1846 par M. Victor Lasserre de Dax, près de l’étang actuel de la Glacière. Puis deux hauts fourneaux y furent construits, mais après plusieurs cessions, l’établissement cessa son activité en 1888.
POUSTAGNAC ( à Saint-Paul-les-Dax)
Dépendance de la forge d’Abesse mise en activité en 1836 par Bernard Geoffroy, ce fut une tôlerie qui ne fonctionna que quelques années avant de disparaître.
CERE
Etablissement crée en 1858 par M. Lesperon, maître de forge a Brocas, mais vite disparu.
SAINTE-HELENE
Destiné à remplacer la forge de Cère, un haut-fourneau fut édifié en 1864 à Sainte Hélène près de Mont de Marsan. Les frères Tinarrage, anciens directeurs des forges Larreillet de Brocas y établirent une fonderie et un atelier de construction.
BROCAS
Dominique Lareillet obtint par ordonnance royale de 1830 l'autorisation de construire deux hauts fourneaux adossés, et fours d affinage, au bord du ruisseau de l’Estrigon. Un seul fut finalement édifié et mis en service en 1833, et M. Larreillet s'associa à ses deux fils, Camille et Adolphe (lequel meurt accidentellement au lac de sa forge), pour son exploitation.
Cette exploitation du haut-fourneau semble avoir cessé vers 1889, après une période d’indivision entre les héritiers des fils du fondateur, et la vente du domaine à M. Tinarrage. Les forges fermèrent leurs portes vers 1904, pour se fondre dans le capital des Fonderies et Émailleries de Brocas SA, à Villenave-d'Ornon, en Gironde.
Sur le site inscrit à l’inventaire des monuments historiques en 2006, le haut fourneau réhabilité et restauré est encore, haut de ses 11 mètres l'un des derniers témoins historique de l'aventure industrielle du XIXe siècle dans les Landes.
vestige restauré du haut-fourneau de Brocas
CASTETS
M. Dubourg, ancien régisseur d’Uza, fut autorisé, par une ordonnance de 1819, à exploiter une forge construite en 1814. Il y en avait deux en 1840. Il ne reste aujourd’hui sur le site, au bord du ruisseau de la Palue, que les ruines des installations qui ont cessé leur activité en 1905.
les forges de Castets au début du XXe siècle
LABOUHEYRE
Deux hauts-fourneaux appartenant à des négociants bordelais ont fonctionné de 1865 à 1907 avant d’être remis en service pour les besoins de la première guerre mondiale. Ces forges furent d’ailleurs les dernières de France à utiliser le charbon d bois jusqu’à leur arrêt en 1919 et la fermeture définitive en 1927.
les hauts-fourneaux de Labouheyre
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Toutes ces forges employèrent une main d’œuvre nombreuse, puisqu’aux mineurs et forgerons il fallait ajouter les nombreux bûcherons, charbonniers (souvent basques) et bouviers. Ainsi, en l’an VIII, Uza comptait plus de 200 ouvriers dont une soixantaine de basques. Abesse employait 175 salariés en 1840, et presque 500 en 1852, dont certains originaires de Belgique et des Ardennes. Brocas employait 80 ouvriers aux fourneaux, une trentaine à l’extraction du minerai, et plus d’une centaine de charbonniers travaillaient pendant l’hiver. A ceux-là il fallait ajouter les bouviers transportant les matières premières à l’usine.
vestiges à Brocas
Les Landes produisaient 28 000 quintaux de fonte en 1834, 43 000 en 1835, 55 000 en 1840, 68 000 en 1846, 130 000 en 1857, 139 000 en 1873, et enfin 162 000 en 1881, époque où 11 hauts fourneaux travaillaient en permanence. Puis c’est la décadence due aux difficultés qu’a toujours connu cette petite industrie landaise :
- dispersion d’entreprises modestes et difficultés de communication
- raréfaction du minerai landais nécessitant des importations
- introduction des fontes et fers anglais et belges
- renchérissement du bois et donc du charbon
- introduction de la métallurgie au coke
- concurrence amenée par le chemin de fer
- concurrence de la grande industrie
En 1900, il ne reste que 4 hauts fourneaux au charbon de bois : Castets, Pontenx, Labouheyre (2)
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vestiges à Pontenx
une vue des forges de Pontenx
Castets- "le lac du laminoir"
Forges de Pontenx
Photo ci-dessus ( prise par Félix Arnaudin..), de charbonniers et d’une charbonnière, monticule de tas de bois recouvert de terre pour faire du charbon de bois.
Quelques photos de gemmage et de résiniers
Photo ci-dessus d’un ’’crampon’’, en place (petite pièce en tôle qui sert à récupérer la résine et la faire couler dans le pot en terre cuite..).
Photo ci-dessus d’un gemmeur en action, à gauche, et, à droite, d’un ’’crampon’’, en place (petite pièce en tôle qui sert à récupérer la résine et la faire couler dans le pot en terre cuite..).
Photo ci-dessus d’un gemmeur en action avec son bridon ou pourguit pour refaire la saignée permettant l’écoulement de la résine.
Photo ci-dessus d’un gemmeur en action avec son bridon ou pourguit pour refaire la saignée permettant l’écoulement de la résine.
Photo ci-dessus du pot en terre cuite qui récupère la résine grâce au crampon situé juste au-dessus et pris dans le tronc d’arbre.
Photo ci-dessus de l’espace gemmage de Mimizan, ouvert aux touristes de passage et au public.
Photo ci-dessus d’un autre espace gemmage, comme il en existe un à Biscarrosse-plage, ouvert aux touristes de passage et au public.
Le gemmage, l’exploitation forestière, le pétrole, le C.E.L..
Le gemmage a été une période prospère tout au long, certes, pas pour les premiers récoltants et exploitants, mais pour les générations qui ont suivies.
C’est cette exploitation, travail, et surtout, possession de terrains et de nombreuse parcelles de forêts, pour les plus riches, qui a fait la fortune de bon nombre, surtout, pour les descendants, en possession successives immobilières en terrains.
C’est cette dernière, en possession de terrains qui va favoriser le tourisme, mais aussi, et surtout, le boum immobilier, en prix et spéculation, à partir du début des années 80..
Car, avant, l’are de terrain ne valait pas cher, trois fois rien, c’est-à-dire, à peine 35 Francs l’are, c’est peu dire !
Les traditions avec la chanson et la musique
Photo ci-dessus, d'un berger ( au centre..), jouant du fifre.
Photo ci-dessus, d'un berger avec ses moutons, et jouant de la cornemuse.
Photo ci-dessus d'un monsieur ( Landais..), et qui a servi de modèle ( mais aussi pour les recherches..), pour Patrick Lavaud, pour faire son livre sur l'accordéon diatonique.
Photo ci-dessus d’un livre écrit par Patrick Lavaud sur la Petite histoire de l’accordéon diatonique dans les Landes de Gascogne.
Le renouveau
Après l’élevage de moutons et du fait de ces exploitations en gemmage de la résine, il a été, progressivement, mis en place tout un réseau ferroviaire.
Photo ci-dessus d’une carte représentant les quelques rares itinéraires existants.
Photo ci-dessus du réseau ferroviaire existant alors dans les Landes.
Photo ci-dessus Le réseau VFL à son apogée (Infographie G. Paumier - Historail n°5 avril 2008).
Photo ci-dessus d’une carte représentant le Réseau des VFL en 2009.
(dans le petit encadré, la légende avec les voies encore actives et celles fermées..)
Le gemmage
Photo ci-dessus d’un pin, entaillé, avec son pot de terre cuite pour récupérer la résine.
Photo ci-dessus, d’une cabane, petit abri, de résinier.
Photo ci-dessus, d’un pot de terre cuite, avec le crampon, situé juste au-dessus, et pour récupérer la résine de ce pin.
Le gemmage avait durant longtemps sa place, avant d’être supplanté par l’exploitation forestière dans le bois, puis le pétrole..
L’exploitation forestière
Dès le XVIIIème siècle, la forêt landaise a modelé une économie originale, basée sur une valorisation progressive des produits résineux. Son bois et ses produits participent au fonctionnement d'une foule d'ateliers de transformations qui se développent jusqu'à la veille de la première guerre mondiale.
Au cours de la courte période de l'entre-deux-guerres, on enregistre des records de production pour la gemme et pour le bois ; on assiste aussi à une flambée des cours. Cependant, le commerce de produits ligneux, tout comme celui des produits résineux, n'est pas à l'abri de fluctuations importantes et de menaces diverses.
La crise des années trente et les difficultés de la forêt landaise et de ses industries traditionnelles à s'adapter viennent frapper de plein fouet cette prospérité. La diversification des usages du bois pour lesquels le développement de marchés nouveaux ouvre de belles perspectives coïncide avec la valorisation du prix de la pâte à papier qui explose après la première guerre mondiale.
Presque simultanément des papeteries vont éclore : les Papeteries de Gascogne à Mimizan en 1927, les Papeteries Landaises à Roquefort en 1928. Mais la concurrence est d'autant plus redoutable que des pays à main-d'oeuvre bon marché exportent aussi des produits dérivés de la forêt.
Quand éclate la deuxième guerre mondiale, l'industrie et le commerce de produits forestiers apparaissent affaiblis, soulignant la fragilité de cette économie forestière : situation délicate qu'aggravent le manque de main- d'œuvre, la désorganisation des marchés, le passage à une économie de guerre sous la direction de l'occupant et surtout la multiplication des incendies.
Photo ci-dessus de la scierie Cabanac Cluzan.
L’évolution de l’activité du gemmage
( jusqu’à la cessation définitive de cette activité..)
En 1950, près de 50% de la forêt a disparu en fumée. Aussitôt replantée, la seconde génération de plantations sera bien différente de la première. Les plantations sont rationalisées, les pins sont plantés en ligne et de grands pare-feux permettent d'éviter la propagation du feu d'une parcelle à l'autre et d'accéder au cœur des pièces de pins en cas d'incendie. La forêt prend le visage qu'on lui connait aujourd'hui sur le plateau landais. Parallèlement le gemmage disparaît peu à peu, face à la concurrence des pays où la main d'œuvre est moins chère et surtout à la concurrence des produits pétrolier qui se substituent à la colophane et à l'essence de térébenthine. En 1990, le gemmage disparaît définitivement de la forêt des Landes, après plus de 2 000 ans d'existence. La forêt landaise a désormais une vocation uniquement papetière. Les grands sites de transformation du bois sont à Facture, Mimizan et Tartas.
Photo ci-dessus Bernard Rablade propriétaire - syliviculteur, de forêts de pins maritimes,inspecte ses pins maritimes.
Photo ci-dessus de gemmage à Bernos-Beaulac.
Photo ci-dessus de gemmage à Bernos-Beaulac.
Photo ci-dessus, de Mr. Claude Courau et de son épouse.
Claude Courau, hier au Porge, montre le procédé de récolte « propre » de la résine qu'il a breveté.
PHOTO FABIEN COTTEREAU/« SUD OUEST »
En 1990 cessait le gemmage dans le massif des Landes. On tente de le relancer cette année.
C’était en..2012.
Photo ci-dessus, d’un sachet de récupération de la résine de pin, mis au point par Mr. Courau.
Les coudes bien plantés sur la table de son séjour, Claude Courau sait très bien par où commencer. Pour mettre de l’ordre dans une chronologie qui remonte à dix-huit ans, il a même couché toute l’histoire sur le papier. Il y en a cinq pages en format A4, méticuleusement rédigées. C’est à la fois beaucoup et pas grand-chose pour résumer l’aventure d’une idée – « récolter de la résine propre » – qui a germé dans son esprit un beau matin de mars 1994 et qui entre en résonance avec la tradition oubliée du gemmage dans le massif des Landes de Gascogne. Elle est étroitement liée à la vie et à la passion pour la forêt de Claude Courau, lui-même ancien gemmeur, citoyen du Porge, une commune du Médoc où les pins succèdent aux pins jusqu’aux franges de l’océan.
Photo ci-dessus, de nombreux sachet de récupération de la résine de pin, mis au point par Mr. Courau.
« Tous les atouts en main »
Il faudrait peut-être qu’Arnaud Montebourg vienne toquer un matin à la porte de l’intéressé. Car c’est de redressement productif qu’il s’agit. « On peut relancer le gemmage et créer de l’emploi. Et ici, dans le massif landais, en France. On a arrêté en 1990 sur décision politique, on a fait venir la résine du Portugal avant d’aller en chercher en Chine ou ailleurs alors qu’on a tous les atouts en main », lance-t-il.
L’atout, c’est d’abord la matière première. Les pins, bien sûr, les rejetons de ceux que Claude Courau a entamés au hapchot – l’outil traditionnel du gemmeur – dès qu’il a eu en poche le certificat d’études, « le bac du résinier ». C’est aussi le procédé d’extraction de la résine qu’il a breveté en 1998.
Le dit brevet a été acheté par la société Domaines & Patrimoine et mis en application il y a quelques semaines sur plusieurs dizaines d’hectares, au Porge et 50 kilomètres plus au sud, entre Biscarrosse et Captieux. En mai dernier, le Conseil municipal du Porge a donné le coup d’envoi de l’expérience en signant une convention avec Domaines & Patrimoine qui met à sa disposition 50 hectares de forêt communale.
Claude Courau suit l’affaire de près. Il arpente les parcelles de pins en scrutant les troncs, à hauteur d’homme. Chacun d’entre eux est doté d’une poche en plastique hermétique, reliée à un trou fin qui s’enfonce sous l’écorce de l’arbre. « C’est très précis. Il ne faut pas traverser le dernier cerne du bois », précise l’expert.
La résine à l’état pur
Activée par une pâte neutre de sa composition, la coulée de résine est retenue par le plastique. Au fond, le bloc blanc qui ornait autrefois les pots des résiniers et donnait la colophane au terme de la distillation. Au-dessus, la mince couche d’un liquide translucide qui se rapprocherait d’une « essence de térébenthine naturelle ». Grâce au sac hermétique, l’ensemble est débarrassé de toutes les impuretés. Ni le sable, ni les poussières que l’on retrouvait jadis dans les pots à l’air libre. Pas non plus d’acide sulfurique, utilisé à partir des années 1950 pour empêcher le pin de cicatriser. « J’ai des taches sur les poumons à cause de l’acide sulfurique. Il tuait les écureuils et les cigales », raconte-t-il.
Au final, le procédé Courau accouche d’un produit « de très haute qualité et complètement bio », s’enthousiasme son inventeur. À son domicile, celui-ci trouve confirmation de son intuition dans les piles de vieux livres qu’il a rassemblés au fil des décennies. « Je n’ai rien inventé. Quand vous lisez les anciens, vous vous rendez bien compte que la résine landaise est la meilleure. À quoi est-ce dû ? Qui sait, après tout, les vins du Médoc sont les meilleurs du monde et c’est comme ça ! » tranche-t-il. Il se souvient aussi d’un temps où le gemmage vidangeait les poches de résine qui prospèrent dans les pins trentenaires. « Résultat : on avait du bois d’œuvre bien meilleur qu’aujourd’hui », résume-t-il.
Domaines & Patrimoine est sur la même longueur d’onde. Cette société, spécialisée dans les investissements forestiers, juge que le modèle économique de la forêt landaise pourrait à terme intégrer le gemmage sur un créneau haut de gamme. « Tous les ans, la France importe pour 140 millions d’euros de colophane et autres dérivés de résine. Il y a de la place pour relancer l’activité », note Olivier Ségouin, son directeur général. Domaines & Patrimoine reste discret sur les débouchés éventuels. La société, dont le siège est établi en Haute-Saône, en est à vérifier que le procédé issu des travaux de Claude Courau est compatible avec une activité rentable. « Cette première année de récolte nous donne satisfaction. Les grosses appréhensions qui accompagnaient cette expérience étaient sans fondement », indique Olivier Ségouin.
L’heure de la reconnaissance
La démarche intéresse la filière. Elle sera évoquée lors d’un colloque international qui se tiendra le 30 octobre à Gradignan, dans la banlieue bordelaise (lire ci-dessous). Pour Claude Courau, elle a déjà valeur de reconnaissance. L’homme est un pur autodidacte. Il a longtemps eu le sentiment de prêcher dans le désert. Comme si le gemmage des pins maritimes était, dans le regard de ses interlocuteurs, paré pour toujours des teintes sépia des anciennes cartes postales.
Opiniâtre, il n’a jamais renoncé. Suivi un temps par l’École nationale supérieure de chimie et de physique de Bordeaux et par le Conseil régional d’Aquitaine, il voit enfin une percée pour que le gemmage reprenne pied en Aquitaine. Et avec lui les gemmeurs. « Parce que le chômage, ça me fout en colère », lâche-t-il.
Un grand coup de chapeau à ce monsieur, comme à tous les gemmeurs et résiniers d’Aquitaine.
La forêt Landaise et les différents types de Landes
Photo ci-dessus, d’une carte montrant les différentes types de Landes, à l’intérieur de la forêt Landaise.
Photo ci-dessus d’un coucher de soleil flamboyant, durant l’hiver, avec cette couche de givre sur les arbres, la bruyère et le sol.
Photo ci-dessus de dégâts sur de jeunes pins occasionnés lors de la tempête Klaus.
Photo ci-dessus d’une équipe de planteurs qui reboise une parcelle.
Photo ci-dessus d’une craste.
Photo ci-dessus de tas de bois empilé pour l’enlèvement.
Photo ci-dessus de tas de bois empilé pour l’enlèvement.
Photo ci-dessus de stockage de bois ( plateforme scierie Archambaud à Labouheyre..), suite à la tempête Klaus.
Photo ci-dessus de stockage de bois ( plateforme scierie Archambaud à Labouheyre..), suite à la tempête Klaus.
Photo ci-dessus de stockage de bois bois ( plateforme scierie Archambaud à Labouheyre..), suite à la tempête Klaus.
Avec l’exploitation forestière, et ses débuts, il y a eu, également, la découverte de gisements de pétrole, un peu partout sur le territoire, mais surtout en pays de Born..
Le pétrole
Photo ci-dessus d’un derrick ou puits de pétrole, situé à Parentis-en-born.
Photo ci-dessus de cette exploitation pétrolière dans le pays de born.
Photo ci-dessus représentant un Chargement des citernes à Parentis (Photo Cl. Dubruille - La Vie Du Rail n°481 janvier 1955).
Le pétrole - nouvel élan – nouvel essor ?
Cette découverte et son exploitation va favoriser l’extension du réseau ferroviaire.
Photo ci-dessus du dépôt de la C.E.C.A. à Parentis-en-Born.
Le pétrole a fait, durant longtemps, la richesse du département des Landes et de l’Aquitaine et de nombreuses personnes, puis, s’est estompée quelque peu, tout en continuant une activité quelque peu réduite, mais somme toute encore assez rentable et lucrative.
Puis, il a été décidé (par l’Etat..) et voulu, l’implantation et la mise en place, d’un centre d’essai de missiles à Biscarrosse-plage même, il s’agit du fameux ’’C.E.L.’’, ou Centre d’Essais des Landes.
Le pétrole et ce centre d’essais, à eux-seuls vont générer une quantité innombrable de possibilités en travail et emplois divers.
Le C.E.L.
Avec le C.E.L. et les principales voies ferrées du début..Biscarrosse-plage allait connaître un nouvel essor et engouement..touristique..
Photo ci-dessus du train, à travers les pins, filant vers la gare de ’’Naouas’’ (située, à présent, à l’intérieur du C.E.L. ..)
Photo ci-dessus du train, à travers les pins, filant vers la gare de ’’Naouas’’.
Photo ci-dessus de la route du camp militaire du C.E.L.
Photo ci-dessus de l’arrivée du train à Biscarrosse-plage, avec, après ( au fond à droite..), le hangar pour le train.
Le C.E.L.
Photo ci-dessus d’un bâtiment de commandement.
Photo ci-dessus de bâtiments annexes.
Photo ci-dessus de l’entrée et accès principal au C.E.L., à la sortie est de Biscarrosse-plage.
Photo ci-dessus d’une cible pour missile (en pot de fleur..), situé après l’entré et accès principal.
Photo ci-dessus d’un poste d’observation situé à l’intérieur du camp et visible depuis l’extérieur et l’enceinte grillagée du côté de la plage sud de Biscarrosse-plage (côté et accès interdit aux baigneurs et touristes..)
Photo ci-dessus de l’ancienne voie (noyé dans le bitume et l’asphalte de la route..), avec l’enceinte grillagée du C.E.L., du côté de Biscarrosse-plage, peu avant l’arrivée en gare.
L’évolution et le tourisme..
Le tourisme n’était que timide et peu significatif dans les années 60 – 70, mais a connu un réel engouement et développement peu après le début des années 80..
L’impact avec la population locale s’en ressent depuis..
L’attrait du tourisme, le charme de la région, et l’évolution démographique prévue..
Dès à présent, une étude menée sur l’évolution démographique du secteur et plus particulièrement du département des Landes, il a été estimé une augmentation progressive de la population locale, par l’arrivée de personnes issues du ’’Babyboom’’ des années 60, et avec une augmentation de l’ordre de plus de 190 000 habitants d’ici à 2050 !
Photo ci-dessus de Biscarrosse-plage..vu du ciel depuis la partie côté nord de la ville et plage.
En conclusion
Aujourd’hui, malgré cette évolution et le tourisme, la localité de Biscarrosse-plage reste cependant attractive et n’est nullement comparable à Saint-Tropez.
La suite, plus loin, et cette fois, avec..Biscarrosse-plage..