Que sont devenues..Les Valeurs Fondamentales Du Patriotisme Français ?..suite (3)
Que sont devenues..Les Valeurs Fondamentales Du Patriotisme Français ?..suite (3)
Le..patriotisme.
CHAPITRE I
LA FAMILLE
L’ACCORDÉE DE VILLAGE
PAR JEAN-BAPTISTE GREUZE
FOYER, FRATERNITÉ, PATRIE…
LE LANGAGE DU CŒUR EST NÉ DANS LA FAMILLE / J.FOREZ
LA FAMILLE EST
UNE SOCIÉTÉ
NATURELLE
Dans l’antiquité, la Famille groupait sous son toit plusieurs générations.
C’était un véritable État dont le père était le Chef et le Prêtre. Il jouissait d’une autorité exclusive, pouvant aller jusqu’au droit de mort sur les autres membres de la famille.
Une évolution profonde s’est lentement accomplie au terme de laquelle la famille s’est à la fois, physiquement contractée et, en apparence, moralement distendue. D’importantes transformations intervenues dans la vie économique et sociale ont accéléré cette évolution. L’accroissement des échanges avec l’extérieur (radio et télévision, voyages…) la généralisation du travail de la femme en dehors du foyer, enfin la récente révolution démographique, qui pose de graves problèmes de logement, ont bouleversé les conceptions de l’extérieur.
Loin de formuler des regrets, il importe de se convaincre que les jeunes générations ont un monde nouveau à construire : ce monde ne sera que s’il s’édifie sur des bases solides, c’est-à-dire des foyers bâtis non seulement sur le lien du sang, la cohabitation et la conjonction des intérêts, non seulement sur des contrats et des conventions, mais aussi sur le sens vécu d’une solidarité profonde et d’un amour réciproque.
La famille est d’abord une société biologique, dont le lien se marque dans la transmission des caractères héréditaires : c’est un groupe naturel qui assume, vis-à-vis de l’enfant, la charge première d’entretien et de sauvegarde.
LES VALEURS FONDAMENTALES DU PATRIOTISME FRANÇAIS
ET ÉCONOMIQUE
A ce titre, la famille apparaît comme la société économique élémentaire, assurant, grâce à une relative division du travail, l’existence matérielle de ses membres. Par là l’enfant fait l’expérience d’une solidarité à laquelle il participera de plus en plus activement. La maison est le cadre et le symbole de cette union matérielle, de ce patrimoine transmis et, si possible, accru de génération en génération.
LA FAMILLE EST
UNE PERSONNE
MORALE
La notion de solidarité qui se dégage ainsi fait de la famille une véritable personne morale, concrétisée par le nom, le sentiment d’honneur et de fierté qu’il suscite ordinairement chez qui s’en réclame. Il a pu être dit du nom qu’il est la Famille ce que le drapeau est à la Patrie.
Les époux fondant un foyer s’y accompliront eux-mêmes, et, grâce aux liens de tendresse et d’affection réciproques, permettront à l’enfant de s’y épanouir, d’accéder peu à peu aux valeurs morales grâce auxquelles il pourra plus tard assumer ses responsabilités d’hommes.
RÔLE DE LA
FAMILLE
Cellule sociale de base, elle est pour l’homme une nécessité : en elles naissent et s’épanouissent les valeurs essentielles : selon notre conception de l’humanisme, elle constitue le groupe organique qui assure naturellement la formation de l’enfant et l’élève dans le sentiment de sa dignité, en fait un homme libre, une « Personne ».
DANGER D’UN
AFFAIBLISSEMENT
DES LIENS FAMILIEUX
Transgresser ces lois naturelles entraîne pour l’homme et la société de graves déboires. Certains procèdent de la carence de la famille elle-même. D’autres sont imputables à l’action perturbatrice d’éléments extérieurs hostiles à la famille.
La délinquance juvénile est en rapport direct avec le relâchement des liens familiaux. L’enfant a besoin de sécurité et cette sécurité n’est pas compatible avec un certain relâchement de la discipline, avec un certain vide sur le plan moral et éducatif, avec l’absence d’amour. L’enfant a aussi une grande exigence de pureté, la constatation d’une conduite intéressée ou hypocrite peut le conduire aux pires dépravations dans une quête tragique d’absolu. Chaque époque a connu ses J3, blousons noirs et autres tricheurs.
L’asservissement de l’homme par des régimes totalitaires suppose entre autres, l’affaiblissement, la corruption des liens familiaux. La famille possède un pouvoir extraordinaire de stabilité et une capacité étonnante de résistance au milieu des pressions de la politique, de l’économie, de l’idéologie. Elle transmet à travers les générations le dépôt qu’elle a reçu et qui, dans la vie cachée mais profonde des foyers, constitue, derrière toute l’histoire apparente, la vie réelle, la vie privée, l’intimité, le lien ou les hommes et les femmes mettent le meilleur d’eux-mêmes. C’est bien pour cela, partout ou une dictature veut s’assurer la domination des âmes, elle s’attaque à la famille. Elle essaie de lui soustraire les enfants, de briser l’intimité de l’atmosphère spiritualiste du foyer qui échappe à son emprise.
NATURE DES
LIENS FAMILIAUX
L’évolution des moeurs a pu altérer profondément la structure de la famille; en fait, elle a accru sa densité morale sur deux plans majeurs : d’une part, les foyers sont de moins en moins fondés par des raisons d’intérêt, d’autre part, de plus en plus la notion de confiance réciproque se substitue dans les liens entre parents, dans les relations parents-enfants, à l’application rigoureuse d’une discipline sans appel.
CONFIANCE ET
AFFECTION
Le rôle de la famille est donc assuré dès lors que se concilient et s’épaulent l’Ordre et l’Affection.
La famille, en effet, repose d’abord sur l’amour, c’est-à-dire sur le don gratuit, sur ce sentiment qui unit profondément deux êtres, puis deux êtres à leurs enfants, et réciproquement. Aimer, c’est vouloir l’épanouissement des « siens », c’est y travailler avec acharnement. C’est donner tout ce que l’on a et tout ce que l’on est. C’est à cause de cet amour que sont acceptées les tâches les plus humbles et les plus ingrates. Par là les parents se surpassent (où tout simplement s’acccomplissent ).
Ainsi, c’est déjà au sein de la famille que naissent et se développent certaines valeurs premières ; vertu de l’exemple, esprit de solidarité, désintéressement, goût du travail, culte de l’honneur et de la vérité, amour de la Patrie, sens des fins de l’homme…En un mot, les parents étant les premiers maîtres de l’enfant, la famille joue le rôle d’une école ; préparant l’École et le Métier, elle parachève avec eux la formation physique, affective, spirituelle d’adolescents devenant, peu à peu, aptes à mener à leur tour une vie matérielle, morale, familiale et sociale indépendante.
LES PAROLES DU PÈRE
« Viens te mettre à côté de moi sur le banc devant la maison, femme, c’est bien ton droit ; il va y avoir quarante ans qu’on est ensemble.
« Ce soir, et puisqu’il fait si beau, et c’est aussi le soir de notre vie : tu as bien mérité, vois-tu, un petit moment de repos.
« Voilà que les enfants à cette heure sont casés, ils s’en sont allés par le monde ; et, de nouveau, on n’est rien que tous les deux, comme quand on a commencé.
« Femme, tu te souviens ? On n’avait rien pour commencer, tout était à faire. Et on s’y est mis, mais c’est dur. Il y faut du courage, de la persévérance…
« Les enfants viennent, il faut les nourrir, les habiller, les élever ; ça n’en finit plus ; il arrive aussi qu’ils soient malades ; tu étais debout toute la nuit, moi, je travaillais du matin au soir.
« Il y a des fois qu’on désespère ; et les années se suivent et on n’avance pas, il semble souvent qu’on revient en arrière.
« Tu te souviens, femme ?
« Tous ces soucis, tous ces tracas ; seulement, tu as été là. On est resté fidèle l’un à l’autre. Et ainsi j’ai pu m’appuyer sur toi, et toi, tu t’appuyais sur moi.
« On a eu la chance d’être ensemble, on s’est mis tous les deux à la tâche, on a duré, on a tenu le coup…
« Et, peu à peu, on voit que tout s’arrange. Les enfants sont devenus grands, ils ont bien tourné. On leur avait donné l’exemple.
« On a consolidé les assises de la maison. Que toutes les maisons du pays soient solides, et le pays sera solide, lui-aussi « .
G.F. RAMUZ
L’ANNONCE FAITE A MARIE
--- O femme ! voici depuis que nous nous sommes épousés
Avec l’anneau qui a la forme de Oui, un mois.
Un mois dont chaque jour est une année.
Et longtemps tu m’es demeurée vaine
Comme un arbre qui ne produit que de l’ombre,
Et un jour nous nous sommes comme aujourd’hui
Considérés dans le milieu de notre vie,
Elisabeth, et j’ai vu les premières rides sur ton front
Et autour de tes yeux.
Et, comme le jour de notre mariage,
Nous nous sommes étreints et pris, non plus dans l’allégresse,
Mais dans la tendresse et dans la compassion et la piété
De notre foi mutuelle,
Et voici entre nous l’enfant et l’honnêteté
De ce doux narcisse, Violaine.
Et puis, la seconde nous naît
Mara la noire. Une autre fille et ce n’était pas un garçon.
--- Voilà. Je lui donnerai Violaine
Et il sera à la place du garçon que je n’ai pas eu.
C’est un homme droit et courageux.
Je lui connais depuis qu’il est un petit gars et que sa mère nous l’a donné.
C’est moi qui lui ai tout appris,
Les grains, les bêtes, les gens, les armes, les outils, les voisins, les supérieurs, la coutume, -- Dieu—
Le temps qu’il fait, l’habitude de ce terroir antique,
La manière de réfléchir avant que de parler.
Je l’ai vu devenir homme pendant qu’il me regardait,
Et il n’était point de ceux qui contredisent, mais qui réfléchissent, comme une terre qui accepte toutes les graines.
Et ce qui est faux, ne prenant pas de racines, cela meurt ;
Et ainsi pour ce qui est vrai on ne peut dire qu’il y croit, mais cela croît en lui, ayant trouvé nourriture.
--- Violaine !
Mon enfant née la première à la place de ce fils que je n’ai pas eu !
Héritière de mon nom en qui je sais être donné à un autre !
Violaine, quand tu auras un mari, ne méprise point l’amour de ton père.
Car tu ne peux pas rendre au père ce qu’il t’a donné, quand tu le voudrais.
Tout est égal entre les époux ; ce qu’ils ignorent, ils l’acceptent l’un d el’autre dans la foi.
Voici la religion mutuelle, voici cette servitude par qui le sein de la femme se gonfle de lait !
Mais le père voit ses enfants hors de lui et connaît ce qui était en lui déposé. Connais, ma fille, ton père !
L’amour du Père
Ne demande point de retour et l’enfant n’a pas besoin qu’il gagne ou le mérite.
Comme il était avec lui avant le commencement, il demeure.
Son bien et son héritage, son recours, son honneur, son titre, sa justification !
Mon âme ne se sépare point de cette âme que j’ai communiquée.
PAUL CLAUDEL
L’ANNONCE FAITE A MARIE
ESPÉRANCE
Ce ne sont point les enfants qui travaillent
Mais on ne travaille jamais que pour les enfants.
Ce n’est point l’enfant qui va aux champs, qui laboure et qui sème, et qui moissonne et qui vendange et qui taille la vigne et qui abat les arbres et qui scie le bois
Pour l’hiver
Pour chauffer la maison l’hiver.
Mais est-ce que le père aurait du cœur à travailler s’il n’y avait pas ses enfants
Si ça n’était pas pour les enfants.
Et l’hiver quand il travaille dur
Dans la forêt
Quand il travaille le plus dur
De la serpe et de la scie et de la cognée et de la hache
Dans la forêt glacée
Tout d’un coup il pense à sa femme qui est restée à la maison
A sa femme qui est si bonne ménagère
Dont il est l’homme devant Dieu
Et à ses enfants qui sont bien tranquilles à la maison
Qui jouent et qui s’amusent à c’te heure au coin du feu
Et qui peut-être se battent
Ensemble
Pour s’amuser.
Ils passent devants ses yeux, dans un éclair devant les yeux de sa mémoire, devant les yeux de son âme
Ils habitent sa mémoire et son cœur et son âme et les yeux de son âme
Ils habitent son regard.
Dans un éclair il voit ses trois enfants qui jouent et qui rient et qui rient au coin du feu
Ses trois enfants, deux garçons et une fille
Dont il est le père devant Dieu
Ses trois enfants qui lui succèderont et qui lui survivront
Sur terre
Qui auront sa maison et ses terres
Et s’il n’a point de maison et de terre
Qui auront du moins ses outils
Ses bons outils
Qui lui ont servi tant de fois
Qui sont faits à sa main
Qui ont tant de fois bêché la même terre.
Au manche de ses outils ses fils retrouveront,
Ses fils hériteront la dureté de ses mains
Mais aussi leur habileté, leur grande habileté
Car il est un bon laboureur et un bon bûcheron
Et un bon vigneron.
Et avec ses outils ses fils hériteront, ses enfants hériteront
Ce qu’il leur a donné, ce que nul ne pourrait leur ôter.
La force de sa race, la force de son sang.
Car ils sont sortis de lui
Et ils sont Français et Lorrains
Fils de bonne race et de bonne maison.
Il pense avec tendresse à ce temps où on n’aura pas besoin de lui
Et où ça ira tout de même
Parce qu’il y en aura d’autres
Qui porterons la même charge
Et qui, peut-être, et qui, sans doute, la porteront mieux.
Ses enfants feront mieux que lui, bien sûr
Et le monde marchera mieux
Plus tard.
Il n’en est pas jaloux
Au contraire
Ni d’être venu au monde, lui, dans un temps ingrat
Et d’avoir préparé sans doute à ses fils peut-être un temps moins ingrat
Quel insensé serait jaloux de ses fils et des fils de ses fils.
CHARLES PÉGUY
LE PORCHE DU MYSTÈRE DE LA DEUXIÈME VERTU
LA MAISON PATERNELLE
O maison de mon père où j’ai filé la laine,
Où, les longs soirs d’hiver, assise au coin du feu,
J’écoutais les chansons de la vieille Lorraine,
Le temps est arrivé que je vous dise adieu.
(Un silence)
Quand pourrais-je le soir filer encor la laine ?
Assise au coin du feu pour les vieilles chansons ;
Quand pourrais-je dormir après avoir prié ?
Dans la maison fidèle et calme à la prière.
Quand nous reverrons-nous ? Et nous reverrons-nous ?
O maison de mon père, ô ma maison que j’aime.
CHARLES PÉGUY
JEANNE D’ARC A DOMRÉMY
LE FILS D’HECTOR
Mais il me reste un fils. Vous saurez quelque jour,
Madame, pour un fils jusqu’où va notre amour.
* * * * *
Ce fils, ma seule joie, et l’image d’Hector,
Ce fils que de sa flamme il me laissa pour gage !
Hélas ! je m’en souviens, le jour que son courage
Lui fit chercher Achille, ou plutôt le trépas,
Il demanda son fils et le pris dans ses bras :
« Chère épouse, dit-il en essuyant ses larmes,
« J’ignore quel succès le sort garde à mes armes ;
« Je te laisse mon fils pour gage de ma foi :
« S’il me perd, je prétends qu’il me retrouve en toi,
« Si d’un heureux hymen la mémoire t’es chère,
« Montre au fils à quel point tu chérissais le père ».
RACINE
ANDROMAQUE
Voilà pour ce quatrième petit volet sur le "Patriotisme", et surtout sur..
Les Valeurs Fondamentales du Patriotisme Français..